Pearl Jam
Pearl Jam
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1- Life Wasted / 2- World Wide Suicide / 3- Comatose / 4- Severed Hand / 5- Marker In The Sand / 6- Parachutes / 7- Unemployable / 8- Big Wave / 9- Gone / 10- Wasted Reprise / 11- Army Reserve / 12- Come Back / 13- Inside Job
Pearl Jam est de la race des tenaces. Une discographie bien fournie qui s'étale sur quinze ans maintenant. Mais force est de constater que les ventes et le nombre de fans s'étiolaient peu à peu, les albums depuis No Code n'ayant pas réussi à convaincre vraiment. En ce joli mois de Mai, Eddie Vedder et sa bande reviennent en force avec cet album éponyme qui se veut plus brut et plus direct. Car Pearl Jam a de la rage à revendre. Fondamentalement anti-Bush (mais qui peut être Pro réellement ?), certains textes ne font pas dans la demi-mesure (sur le premier single "World Wide Suicide" notamment ou sur "Life Wasted" au titre très évocateur). Beaucoup plus rock qu'à l'accoutumée, c'est une sorte de retour aux sources mais surtout un retour aux chansons directes, brutes et sans fioritures.
Les quatre premières chansons annoncent tout de suite la couleur : le riff imparable de "Life Wasted" saupoudré de solos dans tous les sens et cette voix mi-chant, mi-hurlement qui reste une marque de fabrique unique est une excellente entrée en matière. "World Wide Suicide" est un cousin éloigné de "Spin The Black Circle" de l'album Vitalogy. Ça hurle, les guitares sont partout, on tombe aussi sur un court passage qui rappelle leur complicité avec Neil Young et son Mirrorball et on repart de plus belle. Puis, un riff très AC/DC introduit "Comatose" mais le reste de la chanson ressemble bien à du Pearl Jam survitaminé. Gossard est déchainé, il assène un solo de guitare rapide et précis comme jamais. "Severed Hand" se veut lent au départ pour lancer un riff grandiose ensuite. On retrouve ensuite un tempo plutôt calme qui débouche sur une très belle harmonie vocale dont Pearl Jam a le secret. Et le riff repart et là dessus un long solo de guitare à la pédale Wah-Wah qui laisse l'auditeur acculé dans les cordes, sonné et qui se demande ce qui vient de lui arriver.
"Marker In The Sand" est composé de deux parties distinctes : la première permet de retrouver la voix éraillée d'Eddie Vedder très en forme soutenue par un riff très brut et la deuxième partie est une sorte de jolie ritournelle qui rappelle "Better Man" de Vitalogy, les nappes d'orgue de la fin rappelant une nouvelle fois leur participation sur Mirrorball tout comme la très courte "Wasted Reprise" qui reprend le refrain de "Life Wasted" soutenu une nouvelle fois par l'orgue. La pression redescend d'un cran avec un "Parachutes" qui rappelle "Pilate" sur Yield et "Unemployable" qui anime des oh-oh-oh sur le refrain qui plairont à tous les spectateurs qui iront les voir à Paris en septembre prochain.
"Big Wave" est bien énervé mais relativement classique et "Gone" repend à la lettre les recettes des derniers albums, ni plus ni moins. L'album se termine sur deux titres calmes et plutôt de bonne tenue, le Bluesy "Come Back" et le quelque peu mystérieux "Inside Job" qui s'énerve sur la fin et qui a la lourde tâche de fermer la marche de cet album réussi. Une première partie beaucoup plus forte que la seconde, c'est indéniable mais un juste équilibre est atteint et il devrait faire revenir les fans de la première heure sans fâcher les nouveaux. C'est bon de vous retrouver les gars.