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Critique d'album

Paul Stanley’s Soul Station


Now and Then


(19/03/2021 - - - Genre : Rock)
Produit par

Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"La musique de la Motown était faite pour tout le monde. Les blancs et les noirs. Les verts et les bleus. Les flics et les voyous. – Berry Gordy "
Daniel, le 01/12/2022
( mots)

La controverse de Valladolid rebondit : est-ce qu’un vieux hard rocker masqué a (ou non) une soul ?


Parmi nos septuagénaires favoris et contemporains, c’est Paul Stanley qui, le premier, a plongé sans prévenir dans le riche bouillon de culture Motown des sixties. Bruce Springsteen est arrivé un an et demi plus tard (1). Et il est piquant de constater que les deux hommes, venus au monde à la même époque dans des quartiers peu favorisés (à New-York pour le cadet et dans le New Jersey pour l’aîné), partagent des souvenirs croisés communs.


Comme s’ils avaient écouté la même radio durant leur adolescence.


Avant le débarquement décisif du british boom, les programmateurs de la côte Est diffusaient volontiers Solomon Burke (1940 - 2010), Sam Cooke (1931 - 1964) Otis Reding (1941 - 1967), Aretha Franklin (1942 - 2018) et le catalogue fascinant de la Motown.


Il est également piquant de rappeler – les Kissophiles s’en souviendront – que Peter Criss avait anticipé sur le mouvement soul dès 1978 (2), ce qui lui avait valu une réprobation générale.


Autres temps, autres mœurs…


Cela fait plusieurs années que le Starchild, accompagné de son complice Eric Singer (3), peaufine son projet Soulstation en écumant les clubs et les petites salles entouré d’une pléthore de musiciens et choristes d’exception (18 personnes sont créditées sur l’album). Inutile de s’attarder sur des détails biographiques. L’univers du rock connaît mal ces pratiquants de la soul (jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, blancs et noirs) qui perpétuent le souvenir d’un passé métissé et mélodique vraiment glorieux.


La particularité (et le tour de force) de Now and Then est que Paul Stanley a composé cinq des quatorze titres de l’album (4) et que les titres originaux se fondent à merveille dans ce magnifique catalogue de reprises vintage. Même si l’on y retrouve quelques "tics" de composition chers à leur auteur.


Mariés dans le mur de son qui caractérise le genre, la musique et les chœurs (5) sont ripolinés et présentent ces terribles accents surannés de guimauve qui siéent si bien au style. Le tout est porté par un groove monumental et dansant qui sublime les interventions vocales du co-fondateur de Kiss. Paul Stanley laisse en effet libre cours à son sens du cabotinage en passant fréquemment de la voix de poitrine au falsetto (6).


Ecouter Now and Then revient à s’immerger dans ce que Georges Bizet appelait un "souvenir charmant" (7). Il suffit de monter le son et de chipoter un peu sur le réglage des basses pour retrouver l’envie de bondir sur un dancefloor imaginaire et de se trémousser. Sous une boule à facettes. Avec paillettes et emphase. Sans crainte du ridicule…


Si l’ensemble est brillant et cohérent, quelques plages méritent une écoute prioritaire : "Could It Be I’m Falling in Love", "Save Me (From You)" (8), "Just My Imagination (Running Away With Me)" (9), "Whenever You’re Ready" (en duo avec la choriste Crystal Starr) et "You Are Everything".


La preuve est faite (et bien faite) que les vieux hardos ont une soul. Yeah, baby !


(1) Album Only The Strong Survive (2022).


(2) Le très beau premier album solo du Catman, Kiss, contient une reprise remarquable de "Tossin’ and Turnin’" (n°1 en 1961) de Bobby Lewis.


(3) Au même titre que Jeff Porcaro, Eric Singer est un batteur capable de jouer tous les styles avec conviction. Ici, il groove avec pertinence et discrétion. Un enchantement.


(4) Ce sont ses premières compositions éditées depuis l’album Monster (2012).


(5) La mise en place des voix sur cet album mériterait une chronique séparée tellement le résultat est bluffant.


(6) Ce falsetto inhabituel avait surpris tout son petit monde lors de la sortie de "(Music From) The Elder)" (1981).


(7) Dans l’opéra Les pêcheurs de perles (1863) dont l’extrait "Je crois entendre encore" a été adapté par David Gilmour.


(8) Cette composition présente une "ressemblance intrinsèque" (pour l’écrire poliment) avec le titre "Free Me" composé en 1977 par Ken Hensley pour l’album Innocent Victim de Uriah Heep.


(9) Les Rolling Stones avaient proposé leur version de ce tube inoxydable des Temptations sur l’album Some Girls (1978).

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