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Critique d'album

Magnésis


La Bête du Gévaudan


(11/03/2020 - Musea - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Ouverture / 2- Jeanne Boulet / 3- Revolution / 4- La Grande Battue / 5- Je Suis la Bête / 6- Jean Chastel / 7- La Bestia / 8- Le Soleil Brille à Nouveau
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Une nouvelle aventure de Magnesis entre histoire et légende : une pure réussite de rock progressif français. "
François, le 10/06/2020
( mots)

La France a subi deux épidémies en ce premier semestre de 2020. Celle, bien triste, du coronavirus, et l’autre, beaucoup plus heureuse, du rock progressif hexagonal. On vous a parlé de Lazuli et de JPL, voici venu le tour de Magnesis : encore une fois, c’est une production de haut-vol qui confirme la qualité et la bonne santé de la scène. 


Sorti chez Musea, label ô combien important pour le rock progressif français, La Bête du Gévaudan est le onzième album du groupe. Rappelez-vous, en 2019, ils avaient exploré et revisité l’œuvre de Lewis Carroll qui trouvait une place presque naturelle dans leur univers marqué par le conte, la magie, l’histoire et la légende. Désormais, nous voyageons dans le Massif Central, région qui fut marquée il y a bien longtemps par une histoire terrifiante et, aujourd’hui encore, assez mystérieuse : celle de la bête du Gévaudan. 


Ainsi, Magnesis poursuit sa carrière en offrant un album-concept, format exclusif du groupe, qui semble autant aimer jouer sa musique que raconter des histoires. Cette caractéristique ancre le groupe dans les pas du rock progressif français symphonique tel qu’il fut défini au début des années 1970, notamment par Ange. Attendez-vous donc à un chant théâtral parfaitement incarné et des claviers nombreux (quoique synthétiques, donnant une touche néo-progressive à l’ensemble). L’hommage à Christian Décamps est parfaitement audible dans la prestation d’Eric Tillerot. 


Mettons tout de suite en avant un véritable atout : l’album est d’une durée humainement soutenable. La tendance à la production d’albums qui dépassent l’heure de musique, échappant rarement au vice du remplissage, semble enfin se résorber : c’est heureux, car les opus trop copieux sont impossibles à digérer, d’autant plus quand il s’agit de rock progressif, et comportent souvent des longueurs. Ici, au contraire, l’album est parfaitement équilibré et défile sans anicroche tandis que le récit se poursuit. 


Cela ne veut pas dire pour autant une absence de titres ambitieux et alambiqués, puisqu’on est bel et bien dans du pur rock progressif. Ainsi, "La Bestia" est un long instrumental de près de 12 minutes, avec un excellent chorus de guitare d’une belle technicité, et une dernière partie très accrocheuse. Il s’agit d’une reprise de "La Grande battue", où la mélodie jouée aux claviers nous entraîne dans la campagne du XVIIIème siècle et dans l’action évoquée. Le riff de guitare, métallique et lourd, enrobe bien le tout. L’album atteint ici des sommets et marque notre mémoire. Il est d’ailleurs un peu dommage que le groupe ne se montre pas un peu plus aventureux dans ces moments, car non seulement il maîtrise bien la composition de mélodies séduisantes, mais en plus, les musiciens en sont techniquement capables. Rappelez-vous Prés en Bulles


Du reste, musicalement, l’album est assez varié. "Jeanne Boulet" est complètement dans la veine d’Ange à travers le chant, les paroles ou la guitare. "Révolution", plus néo-progressif avec ses synthétiseurs modernes, témoigne de l’accessibilité du groupe : n’attendez pas des passages expérimentaux, la mélodie est au centre de la composition. D’ailleurs, le format chanson est très important dans de nombreux morceaux, particulièrement ceux mettant en avant la diégèse ("Jean Chastel"…). 


Le travail sur la structure de La Bête du Gévaudan afin d’apporter une immersion optimale est sensible. L’introduction ("Ouverture") comporte ainsi de nombreux bruits, certaines mélodies se font écho, les atmosphères sont réfléchies. Bref, on suit l’aventure avec plaisir et intérêt. Il faut ajouter à cela une pochette vraiment réussie, à l’esthétique issue de la bande-dessinée. 


Magnesis propose donc une œuvre originale et aboutie, digne de la scène dans laquelle il s’inscrit. L’esprit du rock progressif français traditionnel est bien entretenu. Il reste à espérer que le contexte de sortie (en plein confinement) ne pénalise pas trop le groupe  qui mérite largement notre attention. Aux curieux : bonne chasse !  

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