Les Barbarins Fourchus
Le verbe et la beauté
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1- Le verbe et la beauté / 2- J'avais / 3- 50 piges / 4- Plus con / 5- A un ami / 6- Drôle d'ère de rien / 7- Je suis las / 8- Le poète et l'amour / 9- Le temps / 10- 79 / 11- A tous ceux qui pensent / 12- Jadis / 13- La dernière fois / 14- Le manège éphémère / 15- Au carrefour des ombres
Les Barbarins Fourchus n'avaient pas sorti d'album depuis quelques années sans pour autant cesser toute activité. C'est étrangement tournés vers le passé qu'ils reviennent, avec ce nouvel album Le verbe et la beauté.
Une énorme dose de nostalgie, de regrets se dégage à la première écoute, il faut un peu de temps pour apprivoiser ces sensations, et apprécier pleinement la musique, plus ancrée dans l'ici que dans l'ailleurs, et les paroles parcourant des sujets réalistes, sombres, voire passéistes. Les titres seuls montrent cette tendance : "j'avais", "50 piges", "le temps", "79", "jadis"... D'autres explorent l'érosion de l'amour confronté au quotidien, les méfaits de l'alcool qui fait que l'on "se sent mieux un court instant" dans "A un ami", ou leur vision de la religion selon laquelle "Dieu est mort et son cadavre encombre le monde" dans "Je suis las". On apprécie aussi le portrait vivant d'une génération dans "79".
Quand aux musiques, elles sont toujours aussi diversifiées, mélangeant les instruments, étranges et variés à foison, les arrangements bizarres -- dans le sens positif du mot --, et explorant les genres musicaux, faisant fi des étiquettes. On passe du trip hop à la chanson poétique au rock, au rap... sans complexe.
Quelques descriptions rapides de morceaux coups de coeur : une magnifique ambiance rétro sur "Le verbe et la beauté" avec accordéon style vinyl rayé, l'orgue de barbarie de "A tous ceux qui pensent", créant une atmosphère à la Delicatessen, des allures de promenade à vélo pour "50 piges", un style série tivi policière entre les couplets pour "79".
Un petit mot sur la pochette simple en carton, référence claire mais floutée (oui oui) à l'origine du monde selon Courbet.
Je m'arrête là, c'est un album sur le temps qu'il faut prendre le temps de découvrir.