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Critique d'album

Inhaler


It Won't Always Be Like This


(16/07/2021 - Polydor - Pop/Rock - Genre : Pop Rock)
Produit par Antony Genn

1- It Won't Always Be Like This / 2- My Honest Face / 3- Slide Out The Window / 4- Cheer Up Baby / 5- A Night On The Floor / 6- My King Will Be Kind / 7- When It Breaks / 8- Who's Your Money On ? / 9- Totally / 10- Stranger Time To Be Alive / 11- In My Sleep
Note de 3/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un premier album au souffle un peu court"
Diego, le 19/08/2021
( mots)

Quel est, de manière générale, le niveau de succès d’un projet musical impliquant la progéniture d’une star confirmée du domaine ? Un tour d’horizon au sein de la rédaction d’albumrock converge vers la réponse suivante : globalement, c’est moyen, voire très moyen. Pêle-mêle, on peut citer les projets des rejetons de Beatles, Sean & Julian Lennon, Dhani Harrison et, dans une moindre mesure, Zak Starkey (fils de Ringo, batteur d’Oasis le temps d’un album), mais aussi des enfants de Sting, Coco Sumner ou Fiction Plane. Le hard rock n’est pas non plus épargné, avec notamment Jason Bonham, qui a pris la place de son père derrière les fûts de Led Zeppelin, ou encore les enfants de Phil Campbell (Motorhead) réunis au sein de Bastard Sons. On me souffle même dans l’oreille que la première place du grand concours de népotisme revient à Iron Maiden, au travers des premières parties assurées par Lauren Harris (fille de Steve), et Austin Dickinson (fils de Bruce). Enfin, même en se permettant d’aller chasser au-delà du périmètre de notre webzine, les carrières de Damian ou Julian Marley, ou Jakob Dylan ne sont que des astérisques dans les biographies de leurs géniteurs. La culture de l’entre-soi étant une grande marotte du paysage populaire français, ne soyons pas surpris de retrouver Izia, Arthur H (Higelin), David Hallyday, Thomas Dutronc ou encore M (Chedid) dans notre liste. La production des deux derniers cités ferait presque figure de contre-exemple parfait, si nous n’avions pas à portée de main les noms de Norah Jones (fille de Ravi Shankar) et surtout de Jeff Buckley.

Pourquoi ce préambule me direz-vous ? Et bien, vous répondrai-je, car notre attention se porte aujourd’hui sur le groupe Inhaler, dont le frontman n’est autre que Elijah Hewson, aka Bono Jr. Et c’est là où l’exercice est piégeux : les cas exposés précédemment bénéficient-ils tous de la même écoute naïve en dépit de leurs illustres origines, et surtout malgré le fait que nous en ayons connaissance ? Difficile de répondre, mais probablement que non.

Efforçons-nous donc de donner une vraie chance à ce premier effort du groupe Inhaler, intitulé It Won’t Always Be Like This.  Le groupe irlandais , s’est fait une jolie petite réputation autour de prestations scéniques énergiques et habitées : ce premier album était donc attendu par une fanbase déjà bien consolidée. Suffisant à justifier un deal avec Polydor pour un premier opus ? L'intransigeante objectivité de notre analyse a déjà envie de vaciller...
Côté style, il s’agit d’un rock mélodique, aux très légères touches électroniques, et aux fortes influences de la scène indie anglo-saxone et américaine.

La voix d’Hewson est mise au premier plan : elle est à la fois puissante, un brin nasillarde et claire. Avec la meilleure volonté du monde, il est extrêmement difficile de ne pas penser Bono, tant les tessitures sont similaires. Cela dit, la production laisse la place aux guitares de s’exprimer, au travers de riffs et mêmes de solos entrelacés, rappelant par moment les heures de gloire de Bloc Party : c’est en particulier vrai sur les titres "Cheer Up Baby", ou encore "My Honest Face", qui fait de gros clins d’oeil à Editors.
Force est de constater que la formule couplet/refrain/couplet/refrain/bridge/refrain est usée jusqu’à la corde et parfois pas très à propos (c’est flagrant sur "Cheer Up Baby"), il est dommage, surtout pour un premier album, de ne pas se faire un peu plus aventureux !

La première partie de l’album laisse défiler des titres agréables sans être bluffants : du rock compatible fm bien foutu, manquant un peu d’originalité certes, mais pas dénué de qualités.
Certains morceaux penchent même vers le rock sensuel à la INXS, comme "Totally" ou encore "Night On The Floor". Les envolées vocales d’Elijah Hewson évoquent également parfois les excellents californiens de Local Natives. Ces - derniers n’auraient pas renié l’aérien "Slide Out The Window" (dont l’instrumentation rappelle également le groupe ISLAND).

Le disque traîne en longueur à mi-parcours, avec des titres moins inspirés et surtout trop semblables. Le forcé "When It Breaks" aura rapidement raison de votre patience, tout comme "Who’s Your Money On", en dépit d’une malgré une tentative maladroite de diversifier les ambiances sonores. "In My Sleep" tente également d’enfoncer un peu grossièrement la porte du tube radio.

C’est justement une des critiques majeures sur cet album : s’il n’est pas rare de voir des groupes prendre le virage “remplissage de cases radio et de stades” après quelques albums honnêtes et personnels (Coldplay, Kings of Leon, … U2 ?), le parti-pris par Inhaler est ici de tenter de sauter les étapes et de proposer quelque chose de directement transposable à un très large public. Cela se ressent au travers de la construction musicale des titres, mais surtout au niveau des paroles proposées par Hewson. Sur la grande majeure partie des morceaux, on oscille entre le chanteur à minettes et l’aphorisme selon Charly & Lulu (voir lien video). "We were growing up Now we’re growing apart"/"Nous grandissions, maintenant nous nous éloignons", chante Hewson sur "Slide Out the Window", "Oh, cheer up baby You're not on your own Sinking like a stone"/"Oh réjouis-toi bébé, tu n'es pas seule, coulant telle une pierre", sur "Cheer Up Baby”. L’écriture du bridge a dû demander a peu près autant d’effort qu’à un étudiant copiant une lettre de motivation depuis le net pour un boulot d’été, jugez par vous-même : "Did you meet someone else ? Are they more than a friend ? I don't know what you meant, Are we close to the end ?"/"As-tu rencontré quelqu'un d'autre ? Est-il plus qu'un ami ? Je ne sais pas ce que tu voulais dire, est-on proche de la fin ?". Certains titres frôlent même avec le remplissage pur et dur, comme pour atteindre la marque des 45 min correspondant à la longueur optimale d’écoute pour un album...

On l’aura compris, la poésie n’est pas le fort du frontman. Et si, pour terminer sur notre analyse des filiations musicales dans le rock, Elijah Hewson avait appliqué à la lettre le conseil de Noel Gallagher (dont Inhaler a assuré la première partie) à Bono : se concentrer sur la musique, plutôt que sur les causes politiques nobles. En langage Gallagher, cela donnait : "Play “One” and shut up about Africa"/"Jouez "One" et ferme-la à propos de l'Afrique". Sur ce premier effort, comme pour les conseils de l’aîné Gallager, il y a à prendre et à laisser. On suivra tout de même de plus près la carrière musicale d’Inhaler que celle de conseiller carrière de l’ami Noel...



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Commentaires
Etienne, le 23/08/2021 à 23:27
Sympa d'en parler ici, merci ! Album indie qui pourrait avoir dix ou quinze ans sans sourciller (j'ai bcp pensé à Keane de mon côté). Et bien que Fiston se refuse à assumer sa filiation avec Papa (il se réclame plutôt de l'héritage Nirvana et consorts. Soit...), l'influence la plus marquante dans cet album, c'est bien U2. Avec plus de réussite cependant que les dernières productions de Papounet (sic). A voir dans la durée avec peut être un meilleur entourage (prod, mix) pour plus de diversité musicale. Mais un bon cru dans une année assez morose niveau indie (à mon sens) !
DiegoAR, le 23/08/2021 à 16:25
Bonjour Vincent, Tout d'abord merci beaucoup pour ce message, preuve admirable (y compris par sa rareté) que l'on peut discuter et même être en désaccord de manière tout à fait cordiale sur le net ^^ Sur le côté musical, je suis assez en phase, et les références évoquées dans ma chronique (Editors, Local Natives, ...) sont de vrais compliments. Toutefois, mon tropisme naturel tend vers les beaux textes accompagnant la musique, aussi fraîche et inoffensive soit-elle, et je suis resté sur ma faim sur ce point-là. Cela dit, et comme dit en fin de rubrique, je serai attentif à la suite de la carrière de ce groupe ! Au plaisir d'échanger :)
VincentE, le 22/08/2021 à 20:49
Désolé, mais je ne suis pas trop d'accord avec votre appréciation. Je trouve votre commentaire très bien écrit mais je trouve que vous êtes un peu trop critique. Je trouve que c'est du rock quand même assez énergique et que j'aimerais entendre plus souvent. Un des points forts de l'album pour moi c'est qu'il n'y a aucun mauvais morceau. C'est vrai qu'en écoutant les trois premières minutes de "Who’s Your Money On", on pourrait se dire que c'est du 'déjà entendu"... mais par contre, la finale du morceau est pour moi absolument superbe! Pour un premier album, il faut le faire ! Personnellement, je mets 4 sur 5 au minimum à ce premier opus ! J'espère que le deuxième album sera de ce niveau. Amicalement, Vincent