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Critique d'album

Greta Van Fleet


Starcatcher


(21/07/2023 - - hard blues - Genre : Rock)
Produit par

1- Fate Of The Faithful / 2- Waited All Your Life / 3- The Falling Sky / 4- Sacred the Thread / 5- Runway Blues / 6- The Indigo Streak / 7- Frozen Light / 8- The Archer / 9- Meeting the Master / 10- Farewell For Now
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Greta Van Fleet III"
François, le 03/08/2023
( mots)

Comme l’être humain qui la réalise, l’histoire de la musique est pleine de paradoxes. Ainsi vont les membres de Greta Van Fleet qui semblent à nouveau imiter Led Zeppelin après avoir répondu, par un excellent deuxième album (The Battle at Garden’s Gate), aux comparaisons récurrentes qui étaient faites avec leur glorieux ancêtre, en proposant une musique plus personnelle que celle présente sur leur EP et sur leur premier opus.


Néanmoins, cette fois-ci, cette imitation se réalise moins sur le plan de la composition (quoique … nous y reviendrons), puisque le combo maintient sur Starcatcher l’équilibre trouvé en 2021, que sur la progression esthétique que suit leur discographie : comme Led Zeppelin avec leur troisième opus, les jeunes musiciens de Greta Van Fleet prennent un tournant folk sur leur troisième essai, fidèles épigones qu’ils sont.


Cette remarque vaut principalement pour la seconde partie de l’opus qui, à notre avis, est la plus réussie. Le magnifique single "Meeting the Master", un des meilleurs titres de l’album, joue à plein la mue acoustique, sans oublier de monter en puissance pour apporter une dose d’épique. Il prouve aussi que le tropisme zeppelinien n’a en rien disparu, au point que "Thank You" vienne immédiatement à l’esprit du mélomane endurci. C’est pourquoi "The Archer", associant réminiscences celtiques et ambiances sudistes, nous paraît encore supérieur : l’hybridation est si réussie que l’alliance acoustique/électrique y trouve tout son sens. Enfin, au-delà de ses belles lignes instrumentales, "Farewell for Now" possède une ambiance fleurie qui évoquera au choix "Tangerine", "Over the Hill and Far Away" ou "Going for California".


Il faut également dire un mot de "The Indigo Streak", qui évoque au chant comme à la guitare le Yes de la période Going for the One (1977), une légère inclinaison progressive plus en phase avec la dimension visuelle très travaillée de l’opus, à mi-chemin entre heroic-fantasy et science-fiction. C’est sûrement dans cette direction que le groupe devait se diriger, tant les musiciens ont les moyens de leur ambition et y gagneraient une identité plus affirmée.


En comparaison, la première moitié de l’album est un peu plus convenue sans être anecdotique. Tout en étant plus directe et moins époustouflante qu’"Heat Above", entrée en matière de The Battle at Garden’s Gate, "Fate of the Faithful" répond directement à ce titre dans l’importance accordée aux claviers. Le slow "Waited All Yoour Life" se situe dans les mêmes eaux et confirme la dimension acoustique (et peut-être, à nouveau, l’inspiration puisée chez Led Zeppelin - un peu de "Tangerine"). Le côté électrique y est également plus affirmé, parfois dans une veine bluesy : "Sacred the Thread" d’abord, avec son rythme chaloupé à la "When the Levee Breaks" (mais le parallèle vaut surtout pour les premières mesures), qui s’avère plus alambiqué qu’il n’y paraît (le final à la harpe), "Frozen Light" ensuite, qui vaut le coup d’oreille pour le contraste entre la dimension saturée et les ponts plus éthérés où Josh Kiszka fait preuve d’un étonnant sens de la nuance tant il a tendance à pousser un peu trop souvent la voix. On évoquera pour mémoire le très court "Runaway Blues", car le seul intérêt est de préfigurer, potentiellement, un long jam sur scène. Dans cette veine plus musclée, "The Falling Sky" s’avère être un titre assez conventionnel du répertoire du groupe.


Plus concis que son prédécesseur, sans aucun doute moins grandiloquent, Starcatcher est un album cohérent sur lequel le groupe ne commet aucun faux-pas et réussit parfois à époustoufler. Les plus sévères regretteront à nouveau les hommages rendus à Led Zeppelin, les convaincus apprécieront la direction plus apaisée prise par le groupe qui, qu’on le veuille ou non, est devenu l’une des figures de proue de la scène rock actuelle.


À écouter : "Meeting the Master", "The Archer", "The Indigo Streak"

Commentaires
kukuro, le 09/08/2023 à 11:15
Bon bah, il faut que je change ma platine alors si je suis solo à trouver la prod complètement aux fraises ;-) @KiwiPourpre d'accord pour Sacred the thread, on dirait du The Mars Volta ; sauf que Josh Kiszka n'en a pas "besoin" à mon sens
KiwiPourpre, le 07/08/2023 à 13:50
Meeting the master est subtile et intéressante, j'aime bien Fate of the faithful qui pourrait être dans la BO d'un James Bond. Après lecture de l'article, j'ai réécouté avec plaisir the Archer. Le reste n'est pas mauvais, mais ça ronronne un peu, je suis loin de la claque que j'ai prise avec leur précédent album. Pour continuer la discussion sur la production, rien de choquant pour moi, même si c'est vrai que je me mélange souvent entre différentes musiques un peu dans le même moule. Le seul point qui me pose problème (mais des amis m'ont dit que c'était ok pour eux) est le traitement de la voix sur Sacred the thread, c'est moche et artificiel. Il manque clairement sur cet album un hit du style de weight of dreams, age of machine ou broken bells
FrancoisAR, le 06/08/2023 à 20:52
Ahah oui @kukuro rien à voir avec le garage je suis bien d’accord
kukuro, le 06/08/2023 à 20:08
@Francoisar De rien. Je pense que c'était effectivement l'idée de retrouver une production "d'époque" ; j'ai lu des articles qui parlaient de retour à un rock garage... Il ne faut pas déconner. Pour moi, y'a trop de réverb partout et si on compare avec l'opus précédent c'est le jour et la nuit.
Francoisar, le 06/08/2023 à 11:40
Merci du retour @kukuro je vois qu’on a eu la même lecture de cet album. Quant à la production je rejoins plutôt @daniel, je ne la trouve pas forcément catastrophique, ni remarquable, mais l’habitude d’écouter des vieilleries underground des 70s et 80s rend sûrement moins exigeant.
DanielAR, le 05/08/2023 à 16:53
L'expression "un pied enlisé" résume parfaitement tout. Magnifique sens du raccourci. Si un pied est "enlisé", l'autre n'est généralement pas loin. Et c'est ce qui fait que, selon mon très humble avis, GVF loupe l'exercice redouté du "troisième album". Je reste un peu plus réservé au sujet de la production qui est, pour moi, plus "quelconque" que réellement "coincée". Mais je continue de penser qu'il faut rapidement expédier sur Proxima Centauri les concepteurs ou conceptrices des costumes du groupe.
kukuro, le 04/08/2023 à 22:01
Un bon album qui réussit le paradoxe de confirmer la métamorphose du groupe tout en gardant un pied enlisé dans le cendres du Zeppelin. Je suis toutefois un peu étonné que la production ne soit pas plus décrié dans cette review. C'est, à mon sens, LE point noir de la galette tant le mix semble coincé entre deux taules en aluminum... Pour le reste, les compos sont au top.