Eagles of Death Metal
Zipper Down
Produit par Josh Homme
1- Complexity / 2- Silverlake (K.S.O.F.M.) / 3- Got a Woman / 4- I Love You All the Time / 5- Oh Girl / 6- Got the Power / 7- Skin-Tight Boogie / 8- Got a Woman (Slice Return) / 9- The Deuce / 10- Save a Prayer / 11- The Reverend
Sept ans après le survolté Heart on, Baby Duck et Boots Electric remettent le couvert pour le plaisir de nos oreilles.
Et malgré les projets personnels de l'un et l'autre – la préparation de ...Like Clockwork pour Josh et la tournée ayant suivi sa sortie, sa participation au docu-album de Dave Grohl, Soundcity, et la sortie d'un album solo pour Hughes en 2011 –, Zipper Down conserve une fraîcheur et une bonne dose de démence et d'autodérision, dont les teasers sortis sur la chaîne youtube des EODM annonçaient la couleur.
Dans une interview donnée à Rolling Stone, Homme expliquait que le plaisir suscité par la composition et le jeu au sein des EODM émanait principalement de l'insouciance qui régnait au sein du groupe (peut-on d'ailleurs réellement parler de groupe quand on constate le nombre de collaborations sur les quatre albums composant sa discographie?). Cette insouciance est bien là, et le choix de "Complexity" comme single promotionnel n'est pas anodin : ce titre figurait déjà sur l'album solo de Boots Electric, Honkey Kong, qu'à cela ne tienne ; il est ici réarrangé à la sauce sludge, et le son texturé mais envolé se met au service d'un texte qui pourrait faire office de devise au duo :
"Close your eyes and you will see, that it's easier without complexity"
Ce n'est d'ailleurs pas le seul titre emprunté au répertoire de Hughes ; "I Love you All the Time" – anciennement "All the Thyme" - avait été écrit pour une de ses anciennes conquêtes, trop peu joignable au goût du bonhomme. Un mal pour un bien puisqu'on retrouve en backing vocals Tuesday Cross, son actuelle compagne (et ancienne actrice de films pour adultes, accessoirement), dont les vocalises ne sont pas déplaisantes !
La dimension satirique propre au duo est également présente, notamment à travers Silverlake, une ode aux hypsters habitant ce quartier de Los Angeles où Hughes et Homme résident désormais, débutant par un discours plein d'assurance : "I am from Silverlake and therefor I don't give a damn", pour finir par une remise en question introspective du specimen :"I don't know who I am", le tout sur un son un peu garage, presque artisanal, et somme toute plutôt entraînant. Une version bien burnée des Dandy Warhols des beaux jours.
Mais on ne retrouverait pas les Eagles sans un titre faisant monter la température. Et c'est "Skin Tight Boogie", qui laisse apparaître toute la maîtrise et l'influence de Josh Homme, et pimentera un peu l'album par une dose de sensualité -quoiqu'un peu gâché par la voix féminine et finalement principalement porté par son refrain-. A retenir également cette reprise surprenante et aérienne de "Save a Prayer", de Duran Duran, par laquelle le groupe s'écarte subtilement de son répertoire pour nous proposer un son froid et plus anglo-saxon, proche des White Lies, avec de belles harmonies vocales.
Toujours très libérés et décomplexés, les deux comparses nous livrent ici un album honnête, énergisant, et un peu fou, à leur image. Il ne figurera pas au panthéon des indispensables, mais était-ce le but ?