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Critique d'album

Dr. John


Locked Down


(03/04/2012 - Nonesuch Records - Fusion rock-jazz-funk-blues - Genre : Autres)
Produit par

1- Locked Down / 2- Revolution / 3- Big Shot / 4- Ice Age / 5- Getaway / 6- Kingdom of Izzness / 7- You Lie / 8- Eleggua / 9- My Children, My Angels / 10- God's Sure Good
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"La rencontre entre Mac Rebennack et Dan Auerbach. Cool et roots à souhait."
Nicolas, le 15/09/2012
( mots)

Clairement, on n’osera affirmer que Malcolm Rebennack (aka Dr. John) fait partie des personnalités musicales dont on n’a de cesse de scruter les dernières trouvailles sur disque. Peu connu par chez nous (voir inconnu, n’ayons pas peur des mots), il est même probable que l’homme serait resté enfermé dans son profond anonymat si l’on n’avait pas eu vent du fait qu’un certain Dan Auerbach a apporté une importante contribution sur son dernier album en date, Locked Down. En effet, le guitariste des Black Keys y a apposé son sceau de manière proéminente en y tenant la guitare, en assurant les choeurs, en participant au songwriting, et en produisant et en mixant le tout. De quoi exciter un peu la curiosité de tout à chacun...

Étrange musique que celle de Dr. John. Pas dans le sens de désagréable ou de biscornu, non, c’est juste que Rebennack réalise une sorte de gros fourre-tout des courants populaires américains, mélangeant à la louche blues, hip hop, jazz, boogie, funk et un peu de rock (quand même) pour en ressortir une résultat vraiment original. Autre point particulier qui le rapproche beaucoup d’Auerbach, ou plutôt est-ce l’inverse compte tenu de la différence d’âge entre le barbu de New Orleans et le nouveau glabre d’Akron : la voix. Les deux hommes partagent une filiation commune particulièrement évidente avec leurs intonations bluesy (j’allais dire black), leurs notes tenues éraillées et leur aplomb tellurique. Difficile, à part ça, de peser exactement la part de Dan Auerbach dans le rendu final de ce disque sans avoir de références très pointues quant au reste de la disco de Dr. John, mais une chose est certaine : malgré les différences de rendu évidentes entre l'ancêtre et la star montante, ces deux-là sont sur la même longueur d’onde.

Orgue Hammond opaque, basse rondouillarde, percussions binaires jusqu’à la moelle, choeurs étouffants et solos de guitare abâtardis, "Locked Down" ouvre les hostilités sous le signe de la zen attitude. L’esprit roots fonctionne à bloc dans ce grand melting-pot des bayous qui se trouve entraîné par la présence vocale de Rebennack, véritable chaman des sons. L’ensemble du disque brille par ses qualités mélodiques : des lignes de chant simples, des riffs instrumentaux haletants, du groove, du cool, et voilà le bon docteur qui fait fonctionner la machine à remonter le temps tout en douceur. Le malin barbu aime les cuivres ("Big Shot" et son défilé de saxos indolents) tout autant que les guitares (insolentes de clarté au sein de "Ice Age"), les claviers vintages ("My Children, My Angels") et même les flûtes ("Eleggua", sexy à mort avec ses choeurs féminins), mais plus le disque déroule ses atours, et plus on songe aux Black Keys. Pourtant, rien à voir en terme d’énergie : Dan Auerbach y officie la plupart du temps dans un régime de transe retenue, mais comment renier les ressemblances évidentes entre les deux univers ? "Getaway", notamment, aurait pu largement trouver sa place sur Brothers. Ailleurs, c’est le blues libidineux qui rassemble les deux collègues ("You Lie", orgiaque) ou le bon rock n’ roll rétro tellement enfumé à la majiruana qu’on jurerait écouter du reggae ("God’s Sure Good").

Voilà un disque et un univers assurément à découvrir - surtout pour ceux qui vénèrent Auerbach - car la rencontre de cette espèce de père spitituel ne laisse pas indifférent. Une grosse bouffée de détente ancestrale servie par des chansons assez brillantes dans leur genre, ça ne court pas vraiment les rues en ce moment. Locked Down est à consommer sans modération pour évacuer le stress de la rentrée, en attendant le nouveau Keys, un deuxième album solo d’Auerbach voire, pourquoi pas, une nouvelle collaboration entre les deux hommes d’ici quelques années ? Si la paire reste à ce niveau de collusion, on est preneur, sans aucun doute.

 

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