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Critique d'album

Crystal Fairy


Crystal Fairy


(24/02/2017 - Ipecac - Les Melvins au Drive-In - Genre : Rock)
Produit par Omar Rodriguez-Lopez

1- Chiseler / 2- Drugs On The Bus / 3- Necklace Of Divorce / 4- Moth Tongue / 5- Crystal Fairy / 6- Secret Agent Rat / 7- Under Trouble / 8- Bent Teeth / 9- Posesio'n / 10- Sweet Self / 11- Vampire X-Mass
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"L'association des Melvins et des Bosnian Rainbows intrigue et déçoit"
Nicolas, le 13/03/2017
( mots)

Sur le papier, les supergroupes paraissent toujours alléchants, mais la réalité rattrape bien vite les fantasmes. Pour preuve encore récente, le disque plus que moyen de Gone Is Gone, le projet alternatif tournant autour de Mike Zarin, Troy Sanders (Mastodon), Troy Van Leeuwen (Queens Of The Stone Age) et Tony Hajjar (At The Drive-In). Parlons-en d’ailleurs, d’At The Drive-In, puisque le combo d’El Paso est attendu au tournant dans pas longtemps avec un nouvel album qui va avoir la lourde de tâche de succéder au cultissime Relationship Of Command. Et parlons-en d’autant plus qu’Omar Rodriguez-Lopez nous propose de patienter avec une initiative assez étrange, il faut bien le dire : réunir les deux paires directrices de Bosnian Rainbows et des The Melvins. Rappelons au passage que les arc-en-ciel bosniaques étaient déjà un side-project agglutinant ORL et la punkette Teri Gender-Bender. Entre attente et perplexité, on était tout de même curieux de savoir ce qui allait bien pouvoir ressortir de cette curieuse mixture. D’autant qu’on ignore le rôle que tient Rodriguez-Lopez dans la bande… mais étant donné que nous avons ici affaire à une chanteuse mexicaine qui fait du gringue à un guitariste et un batteur originaires de l'état de Washington (sacré pied de nez à Trump et à son mur de la honte, soit dit en passant), il est probable que le chantre texan se charge de la basse. Certes un rôle qu’il a déjà occupé transitoirement chez Le Butcherettes, le groupe primal de miss Gender-Bender, mais un comble pour un musicien de cette trempe. Enfin passons.


Effectivement, l’écoute de cet éponyme semble confirmer la mise en retrait d’ORL vu que les soli ressemblent fort à ceux du King Buzzo himself, c’est-à-dire sobres et rentre dedans. Point de vue chappe sonore, on s’attend bien sûr à retrouver la pesanteur boueuse des Melvins, et en cela, on n’est pas déçu du voyage : les pionniers du sludge à l’ancienne ne font pas mentir leur réputation. L’ensemble possède un petit côté garage crade un peu rêche, loin des abysses fluides atteintes par Jerry Cantrell avec Alice In Chains, ce que corrobore le parti pris de la chanteuse de se lâcher vocalement sans chercher forcément la justesse à tout crin. Mais là se situe sans doute le premier écueil que heurte l’esquif. Gender-Bender en fait vraiment beaucoup : incapable de s’en tenir à un seul registre, la fée de cristal cabotine, minaude, gouaille, théâtralise ses émotions (“Necklace Of Divorce”, assez énervant à ce compte). Étrange parti-pris qui a tendance à agacer alors que la miss est pourtant parfaitement à son affaire chez Le Butcherettes et Bosnian Rainbows, quoique dans deux registres assez différents mais qui ont au moins l’avantage de la cohérence. Si l’association guitares lugubres et gluantes / voix féminine fait irrémédiablement penser à Kylesa, force est de constater que Laura Peasants, elle, sait faire preuve de retenue pour créer un contrepoints à la lourdeur des basses ou, au contraire, lâcher complètement les chiens et gueuler jusqu’à ce que mort s’ensuive. Loin de ce parti pris, on retombe ici dans le travers propre à tout supergroupe, à savoir l’association d’éléments issus de formations différentes et qui n’ont pas forcément vocation à se marier entre eux. Et sur Crystal Fairy, ça fonctionne assez mal, sauf encore une fois quand TGB ne joue pas la p***fiasse et retient ses élans, cf un titre éponyme qui fait plus qu'assurer. Idem pour le très punchy “Chiseller” qui se charge d’ouvrir les hostilités. Pour le reste…


Pour le reste, autant faire court : Crystal Fairy se montre aussi prévisible (Gender-Bender au micro des Melvins, ni plus ni moins) qu’il peine à se démarquer de la moyenne, la faute à des compositions sans grande saveur. Faut-il s’en étonner alors que plus personne n’écoute les derniers émoluments du groupe de Montesano ? Certes, au bout de trente (!) albums et EP, il n’est pas peu dire que les Melvins ont déjà allègrement fait le tour de la question. Pas de miracle ici : soit on verse dans du metal sans grande finesse ni originalité (“Secret Agent Rat”, malgré la touche espagnole au chant, ou encore “Drug On The Bus”), soit on fait du sous Alice In Chains au féminin (“Moth Tongue”), à moins d’aller lorgner sur le trip psyché un peu à l’ouest qui bastonne sur le refrain (“Under Trouble”, long et dispensable). Plus intéressants sont les trois titres conclusifs expédiés à l’arrache, avec un duo chanté exalté sur “Posesio”n”, une gratte typée Homme - QOTSA sur la balade hystérique “Sweet Self” et un “Vampire X-Mas” qui fait copuler Mastodon avec l’une des succubes menaçantes de son imagerie. L’ensemble tient la route, s’écoute plutôt bien mais ne laisse pas un souvenir impérissable une fois les écouteurs reposés. Encore une fois, Crystal Fairy démontre qu’une somme de talents disparates ne suffit pas à faire un grand disque, quand bien même un supergroupe pourrait prétendre à l’excellence, ce qui ne va déjà pas de soi à la base. En tout cas, espérons qu’At The Drive-In aura d’autres cartouches en réserve...

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Commentaires
Nicolas, le 14/03/2017 à 14:51
Oui. Je réponds rarement aux critiques faites à mes critiques (!), mais je tiens à m'expliquer. J'ai été surpris, voire même sidéré, de l'accueil fait à ce Crystal Fairy qui a quand même chopé 81 sur Metacritic, ce qui n'est pas donné à tout le monde loin s'en faut. Et pourtant je n'ai pas accroché. J'en discutais avec Maxime en aparté qui s'étonnait aussi de mon avis, me demandant si j'aimais vraiment les Melvins. Le pire, c'est que oui, même si j'avoue ne pas être un spécialiste non plus (j'ai Houdini qui traîne sur mes étagères et que je ressors de temps en temps, guère plus). Et j'aime aussi les autres projets de Gender-Bender. Mais là, j'ai calé. Je ne sais pas trop pourquoi hormis si ce n'est que les chansons, indépendamment de la forme que le groupe a voulu y mettre, ne m'ont pas (du tout) enthousiasmé. Cela reste mon avis, bien sûr, et je conçois parfaitement que ce disque puisse emballer nombre d'entre vous !
GenghisKhan, le 14/03/2017 à 11:44
Sérieux les gars, il vous faut quoi ? On ne pond pas un chef d'œuvre tous les 4 matins. Cet album est tout à fait honorable, voir plus. Effectivement, ça ne fait pas dans la finesse…mais avec les Melvins, il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Et franchement, l'association du jeu sans concession de Buzz Osborne et le chant énervé (mais pas sans nuances) de Teri Gender-Bender fonctionne très bien. Certes, ce n'est pas l'album du siècle mais moi ça me fait ma journée …Merci Crystal Fairy