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Critique d'album

Courtney Barnett


Things Take Time, Take Time


(12/11/2021 - Marathon Artists - Indie / Alt / Grunge - Genre : Rock)
Produit par Courtney Barnett & Stella Mozgawa

1- Rae Street / 2- Sunfair Sundown / 3- Here's The Thing / 4- Before You Gotta Go / 5- Turning Green / 6- Take it Day by Day / 7- If I Don't Hear From You Tonight / 8- Write A List of Things to Look Forward To / 9- Splendour / 10- Oh The Night
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Déconcertant à la première écoute, ce nouvel album prend le temps de nous charmer, façon Eloge de la désinvolture"
Maxime L, le 10/12/2021
( mots)

"Things Take Time, Take Time", soit littéralement "les choses prennent du temps, prenons du temps".


Derrière ce titre aux contours mystérieux, se cache en réalité presque un mode d'emploi d'écoute de l'album. Comme un avertissement à celles et ceux qui, comme moi, avaient adoré son album précédent, Tell Me How You Really Feel, disque incisif et direct et qui s'attendaient à ce que la jeune Australienne continue sur la lancée des petits brûlots d'indie-rock qu'étaient "Nameless, Faceless", "I'm not Your mother, I'm Not Your Bitch" et autres pépites de cet acabit.


A croire que Courtney Barnett n'aime pas être là où on l'attend puisque Things Take Time, Take Time, son troisième album solo est de prime abord très différent et peut paraître, au mieux, déstabilisant à la première écoute. Exit le rouge furieux et incandescent de l'artwork de l'album précédent, remplacé par un visuel tout en sobriété, presqu'enfantin, avec des petites taches de peintures bleues. Le ton est donné, et si jusque-là, nous étions habitués à son espiéglerie juvénile, dans sa façon désinvolte de chanter, ce troisième album va appuyer cet effet là, grâce à des chansons, en apparence anodines, mais qui au fil du temps se révèlent être de parfaites "comptines" rock.


Si "Rae Street", le titre inaugural, n'est pas tout à fait représentatif de la teneur de l'album, il est un morceau très efficace : suite d'accords ultra basiques, voix trainante mais la chanson respire la Courtney Barnett 2018. Et ça n'est sans doute pas un hasard si "Rae Street" fût choisi comme premier single, étant le seul morceau qui aurait pu figurer sur Tell Me How You Really Feel. C'est réellement à partir de "Sunfair Sundown" qu'on peut être décontenancé, notamment par cette intro couplant boite à rythmes et claviers un peu rétro, et jouant à fond la carte de la nonchalance.


Cette boîte a rythmes, une Roland CR-800 pour être précis, doit sa présence ici à deux facteurs : d'abord la volonté de Barnett de sortir de sa zone de confort, induit justement par la période de pandémie. Oui, "Things Take Time, Take Time", est encore un album copyrighted Covid.


Confinée dans l'appartement d'un ami, Barnett mit à profit cette période d'isolement pour bricoler ses démos sur la dite boîte à rythmes, à son rythme justement, à l'écart du monde et de ses musiciens habituels. En résulte un album donc dépouillé, lent, mais jamais long et surtout finalement rafraichissant, pour peu qu'on lui laisse plusieurs chances et plusieurs écoutes. La mélodie mélancolique de "Here's the Thing", son entremêlage de ligne de guitares, sa reverb presque eighties est une première incontestable réussite, là où "Before You Gotta Go", géniale bluette aux vrais airs de comptine, parvient à s'instiller dans notre cerveau dès la première écoute, malgré une structure en papier construite sur 2 notes et demi.


Au rayon des compos qui fonctionnent sur pas grand chose, il convient de citer "Take it Day by Day", ses claps, sa cloche et sa rythmique entendu mille fois mais dont la durée (1'50) en fait un gimmick pétri de malice. Et lorsque Courtney Barnett prend son temps (décidément, vous l'aurez compris, il s'agit du leitmotiv de l'album), c'est pour nous pondre des petits bonbons légers, sucrés, indolents, avec des compos de la trempe de "Write a List of Things To Look Forward" ou "Turning Green", cette dernière portant le seau du minimalisme, avec son pont sur 3 notes et ses légères percussions tout en retenue. Passé la légère déception de la première écoute, tout sonne avec une parfaite cohérence, y compris au niveau des arrangements "nouveaux", à l'initiative de Stella Mozgawa, batteuse de Warpaint, qui coproduit l'album et qui est derrière les fûts et les claviers, tout au long des 10 titres de l'album.


Alors non, sur ce Things Take Time, Take Time, on ne trouve pas de trace de "tubes" dont pouvait se targuer l'album précédent, mais sa légereté, sa candeur et cette constante (au moins dans la façon de chanter) désinvolture font beaucoup de bien, à plus forte raison à une époque où tout va toujours beaucoup trop vite.


Et s'il vous venait l'idée saugrenue de bidouiller les pistes, Courtney Barnett a mis à disposition sur son site un semblant de table de mixage qui vous permettra de réarranger les instruments à votre guise, quitte à vous faire tout l'album "a capella".

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