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Critique d'album

Banco Del Mutuo Soccorso


Io Sono Nato Libero


(00/12/1973 - Ricordi - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- Canto nomade per un prigioniero politico / 2- Non Mi Rompete / 3- La Città Sottile / 4- Dopo...Niente E' Più Lo Stesso / 5- Traccia II
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Complainte du prisonnier solitaire"
François, le 06/05/2023
( mots)

Il est indéniable que Banco del Mutuo Soccorso mérite sa place dans le panthéon du rock progressif italien grâce à sa trilogie initiale. Commencée en 1972 avec un album éponyme et poursuivie la même année avec Darwin !, elle se conclue en 1973 avec Io Sono Nato Libero qui referme cette première époque avant le départ du guitariste Marcello Todaro et la signature chez le label anglais Manticore (fondé par ELP).


Darwin ! est souvent cité comme étant le meilleur opus de cette brillante série, l’aventureux Io Sono Nato Libero étant peut-être victime de son contenu exigeant qui le rend difficile à appréhender ; mais je dois avouer que c’est ce troisième album qui m’a le plus séduit.


Écho des années de plomb, l’épique "Canto nomade per un prigioniero politico" s’installe immédiatement et définitivement comme la pièce majeure du répertoire de Banco. L’album s’ouvre ainsi sur un morceau de plus de quinze minutes, une audace que seules les années 1970, ou presque, ont osé assumer. Sa première partie multiplie les variations, s’approche parfois de l’esthétique de Yes (des traits de guitare à la Steve Howe des claviers aux sons plus synthétiques), s’engage dans des structures rythmiques complexes, installe des variations de tempo et de registre allant du franchement expérimental, à l’atmosphérique ou au symphonique. Il faut saluer la prestation magistrale de Francesco Di Giacomo, extrêmement touchant quand il chante, plaintif, "Io sono nato libero" dans une montée en puissance (à partir de 5’45 environ). La deuxième partie poursuit ses divagations, entre passages Krautrock, à la ELP ou à la Yes, long  surtout, offre à l’auditeur une magnifique partie acoustique aux percussions pleine d’audace et à la guitare classieuse. C’est impressionnant et virtuose, difficile à adopter certes, mais brillant.


Banco ne se contente pas de composer une longue suite exceptionnelle qui masquerait quelques titres anecdotiques destinés au remplissage. En effet, la pièce folk "Non mi rompete", aux lignes de guitare classique, est d’une douceur splendide, aussi bien au niveau instrumental qu’au chant, et joue sur le contraste entre la mélancolie générale et les parties joviales quand la pompe se manifeste. Autre pépite, l’instrumental "Traccia II" où les claviers naviguent entre Renaissance et baroque nourris de  sonorités modernes.


Deux titres peuvent par contre être considérés comme plus faibles, principalement à cause de leur cohérence qui est difficile à saisir. Le décousu "Dopo … Niente è più lo stesso" signe le triomphe des claviers et des rythmiques alambiquées, avec quelques moments glorieux, notamment le final qui passe de la ligne de basse répétitive à l’ultime minute angoissante dont la mélodie entêtante est remarquable. Les débuts planants, éthérés et étranges de "La città sottile" laissent entrevoir un signe globalement insaisissable, dont on signalera l’inspiration yessienne audible dans la basse agressive comme Squire et le jeu de guitare à la Steve Howe.


En trois albums, Banco del Mutuo Soccorso est parvenu à se hisser au sommet de la scène progressive italienne et à donner ses lettres noblesses au RPI. Dans sa discographie, Io Sono Nato Libero apparaît comme l’œuvre la plus complexe qui assume à l’extrême l’esthétique progressive – ce qui participe à en faire un incontournable.


À écouter : "Canto nomade per un prigioniero politico", "Traccia II", "Non mi rompete"

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