
Folk n' Rock
- Introduction
- Beck : Sea Change
- Johnny Cash : Unearthed
- Master Of Reality : Give Us Barabbas
- Mark Lanegan : Bubblegum
- Bob Dylan : The Bootleg Series Vol. 7: No Direction Home: The Soundtrack
- Black Rebel Motorcycle Club : Howl
- Sibylle Baier : Colour Green
- The Decemberists : The Crane Wife
- Wilco - Sky Blue Sky
- Bon Iver : For Emma, Forever Ago
- Iron & Wine : The Shepherd's Dog
- Syd Matters : Ghost days
- She & Him : Volume One
- Shearwater : Rook
- Fleet Foxes : Fleet Foxes
- Mumford & Sons : Sigh No More
- Rome : Nos Chants Perdus
- Junip : Fields
- The Tallest Man On Earth : There's No Leaving Now
- Calexico : Algiers
- Sun Kil Moon : Benji
- Sufjan Stevens : Carrie & Lowell
Calexico : Algiers
Septembre 2012

Lorsque nous avons monté ce dossier, à la rédaction, nous avons immédiatement eu envie d’y inclure Calexico même si, nous sommes bien d’accord, la folk n’est qu’un élément constitutif parmi tant d’autres de la musique du tandem Burns - Convertino. Le groupe appelle plutôt les qualificatifs d’indie rock, de country et même d’americana, ce dernier genre constituant la vraie originalité de ce melting-pot issu du sud des États-Unis. Symbole de ce style mouvant ne parvenant pas à choisir de quel côté de la frontière il se situe, le duo a pris le nom d’une ville basée justement à l’extrême sud de la Californie, aux abords du Mexique, dans laquelle se déroule un festival de mariachis localement reconnu.
En neuf albums, Calexico a eu tout loisir de brasser large et d’expérimenter les fusions les plus diverses : chant en anglais, espagnol ou même français en de rares occasions, impressionnante collection d’instruments (avec en plus du trio guitare-basse-batterie : claviers divers, violoncelle, trompette, accordéon, vibraphone, marimba, glockenspiel ou theremin), emprunts au mariachi, au conjunto texan, au cumbia sud-américain, à la musique Tejano mais aussi au jazz et au post-rock, époustouflant carnet d’adresse permettant aux deux américains à la barre de l’esquif de multiplier les collaborations les plus diverses sur chaque album. Mais peu importe le style abordé, finalement, tant ce qui compte est la qualité de la musique créée et l’émotion véhiculée. A ce titre, on ne vous cache pas que, tandis que nous devions initialement limiter notre champ d’investigation à la période 2000 - 2010, il nous a semblé stupide de ne pas élargir notre couverture de manière à embrasser notamment cet Algiers, probablement le meilleur album du collectif et certainement l’un des plus folks dans l’esprit.
Fortement imprégné par les attentats de 2011 qui ont secoué Tucson, la ville d’attache de Calexico en Arizona, mais aussi par des événements aussi important que des naissances, de mariages et des décès, Algiers est un disque porteur d’une riche charge émotionnelle. Dans ces conditions, la guitare sèche d’ “Epic” cueille d’emblée l’auditeur par les sentiments, même si la fée électricité apporte son grain de sel par touches recueillies. Et puisqu’il faut parler de folk, comment ne pas aborder le sensationnel “Fortune Teller”, d’une douceur, d’une beauté à couper le souffle ? Et plus loin, on ne peut qu’approuver des merveilles de dépouillement comme "Better And Better" ou "Hush", prouesses assoupies qui rappellent presque les plus belles pièces d'orfèvre de leur collègue Samuel Beam, aka [g]Iron & Wine[/g], que les deux hommes n’hésitent pas à épauler dès qu’ils le peuvent depuis The Shepherd’s Dog. Beam qui, quoiqu’absent de ce superbe disque, prête souvent en retour sa voix à Calexico, comme sur le plus récent et plus pop Edge Of The Sun. Quoi qu’il en soit, si la folk est le style dans lequel vous vous reconnaissez le plus, n’hésitez pas à vous laisser emporter par les méandres indés de ces citoyens du monde et grands voyageurs dans l’âme. Le périple (musical) vaut un sacré détour.
Nicolas
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