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Compte-rendu de concert

Stupeflip


Date : 29/10/2011
Salle : La Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand)
Première partie :
Christine, le 07/11/2011
( mots)

C'est la curiosité qui nous a conduit aux portes de la coopérative de mai ce soir du 9 octobre pour le concert de Stupeflip.
Curiosité pour ce groupe hors norme dont les ritournelles hip-hop, mélancoliques et colériques  nous sonnent agréablement aux oreilles, qui fait parler de lui sur la scène alternative, abandonné par le top-médias mais adulé par les voyageurs revenant (ou pas) de son univers étrange et surréaliste.
La salle de La Coopé est bien remplie, moyenne d'âge 15-16 ans, quelques trentenaires en cohorte. L'ambiance est festive, nous croisons des visages sous des  hauts de formes immenses, des punks aux mohawks de toute beauté, des lapins aux nez rouges, des porteurs de cagoules découpées au sécateur et même des anonymes cachés sous un sac papier Mac Donald avec deux trous pour les yeux.
Jusqu'ici, tout va bien. Bienvenue dans la communauté du Stup.


Nous allons passer très rapidement sur la première partie, juste le temps de décrire un duo vulgaire, dans ses paroles, ses attitudes et son comportement (tout le monde ne peut pas s'appeler Gainsbourg et être poétiquement grossier ). Musique nulle et chansons merdiques, revendiquées comme telles, interventions qui ne font rire personne, casse-burnes au possible, en bref pitoyable.
Retenez bien ce nom et fuyez : Vin Rouge.
C'est sans doute un litre de notre excellent Côtes d'Auvergne local qu'il nous aurait fallu pour supporter ce moment.
Stupeflip, vite !


La transition n'est heureusement pas trop longue, les lumières s'éteignent alors que s'ouvre une porte éblouissante de lumière côté cours. Nous nous retrouvons face aux codes et aux allégories de King Ju et sa bande.
N'ayant que très peu écouté les Cd, nous ne nous risquerons pas à faire de comparaisons sur les deux prestations, d'autant que cela n'est d'aucun intérêt,  un live se devant d'être autre chose qu'une ressucée de studio. Nous sommes donc open pour accueillir la bonne parole du CROU.


Le monde de Stupeflip, avec à sa genèse Julien Barthélémie aka King Ju et ses émanescences, est vaste et mériterait un article complet à lui tout seul. Le web est riche d'informations sur le groupe et ses membres, et King Ju, qui refusait tout interview sage, commence peu à peu à partager avec son public, il n'y a donc qu'à piocher.
Notre sentiment pendant cette découverte live, est que Stupeflip ressemble à une ...injonction paradoxale, il est à la fois une chose et son contraire formulée dans un même discours : il créé une communauté du stup qui dénonce les sectes, il énonce des codes et des commandements qui exige la liberté, il exprime par la rage le besoin de gentillesse et le summum est atteint avec le buzz autour de "Gaëlle" qui ne va pas tarder à rendre fou les programmateurs radio : doivent-ils passer ce titre qui se moque des chansons formatées "radio edit" sous peine de se voir accuser de ne pas passer Stupeflip qui ne fait que des titres qui ne passent pas en radio sauf "Gaelle" qui...etc....


Mais cessons là cette réflexion qui ne plairait certainement pas à King Ju, chantre du premier degré dans toute chose et revenons à notre scène.
Des pénitents encapuchonnés avancent d'un pas mécanique et s'installent, qui aux claviers, qui à guitare sur laquelle démarrent les premiers riffs mineurs. "La Religion du Stup" est révélée par un individu au colossal couvre-chef et visage couvert d'un masque à la "comédia del arte", "Les Monstres", sous les lumières rouges, appuie l'ambiance halloween de la soirée, et aborde en prime-time le thème récurrent chez Stupeflip (chez King Ju ?) de l'enfance .


Le rythme s'accélère à l'apparition de Cadillac qui envoie sa "Théorie", suivie de l'entrée de King Ju consacrée par les désormais ininterrompus  jump et slams dans la fosse.
Stupeflip se met en représentation :  Tout le set se construit autour de personnages, facettes de mêmes individus, King Ju et Cadillac, avec un code vestimentaire et un déguisement pour chaque rôle. Entre les titres, des dialogues s'échangent entre un  maitre et son disciple, visages projetés sur l'écran du fond de scène. Censés  permettre de comprendre un peu l'histoire du CROU, mais souvent inaudibles, les sourates connues par cœur sont reprises par le public.  La mise en scène est au cordeau, jeux de lumières, projections sur des bâches pour créer les décors, le tout pour un rendu de sombre esthétisme.


Pop Hip entre en scène, le double fantasque de King Ju, représentant la musique pop et formatée, sur fond années 80, cristallise sur lui toute la hargne cordiale des "lapins" de la salle.
Le nez chaussé de belles lunettes en points d'interrogation, il entonne avec le public le très demandé  tube radiophonique "Gaëlle", aux relents de Patrick Juvet mixé avec la bande son d'Albator, puis enchaine sur "Je Fume Pu d'Shit". Après un titre inédit, Cadillac se décide finalement à assassiner en direct Pop Hip, qui sera sorti de scène manu militari, et le show continue sans plus d'apitoiement si ce n'est quelques accords de la "Marche Funèbre". Les titres rageurs ("Check Da Crou") reprennent, sans nous accrocher tous avec la même intensité.


Le commandement n° 6 de la religion du Stup nous enjoint de ne pas chercher à cataloguer le style musical du CROU, nous ne dirons donc rien si ce n'est que les textes, performés dans un flow rapide, fluide et syncopé  sont riches en allitérations et assonances, que les samples mélodiques et nostalgiques nous font indubitablement penser à Common ou Compton King, que les scratchs et les beats rageurs nous rappellent le  Wu-Tang Clan (La "Menuiserie"). La guitare saturée et les claviers apportent une touche rock/pop  à ce rap/fusion (ça y est, on a craqué)
King Ju et Cadillac hurlent leurs émotions et leur colère. "Stupeflip Vite" est un hymne pour tous les lapins présents ce soir, chez qui  les paroles rebelles  trouvent une résonance : "C'est au p'tiot que j'cause/qui est en toi à qui j'cause/dans ton for intérieur/y a un enfant qui pleure/Toi tu t'sens plus, lui y se sent mal/Tu l'a séquestré, bâillonné, ligoté" et ce soir, on a bien envie de le libérer.
Un court rappel d'un titre, le bouillant "A Bas la Hiérarchie", qui déchaine les lapins, dont la plupart n'ont d'ailleurs pas encore eu le loisir de goûter aux échanges avec la dite hiérarchie, en tout cas dans le monde professionnel, et le live se termine. Une heure, une heure dix à tout casser, c'est court.


 Stupeflip nous a invités dans son univers, on retrouve distillées dans ce show toutes ses références cabalistiques, mais il s'apprécie aussi sans initiation particulière. Certains titres nous accrochent techniquement ( "Mon style en crrrr" particulièrement recherché pour ses allitérations) ou musicalement, d'autres moins
Le concept nous rappelle un peu les sets délirants de Ange et de ses Fils de Mandrin, ou l'exubérance des concerts du Genesis d'avant 1975. Reste à Stupeflip à tenir le challenge : rester rebelle et continuer à  réinventer et peaufiner son style.


(Et passer sur TF1 ?)

 

Le site de Stupeflip

Les photos du concert

 

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