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Compte-rendu de concert

Muse


Date : 16/07/2015
Salle : Vieilles Charrues (Carhaix Plouguer)
Première partie :

Muse peine de plus en plus à convaincre sur album, mais le live remet tout le monde d'accord.

Nicolas, le 21/07/2015
( mots)

Comme une sorte d’épilogue au focus sur Muse réalisé tout au long des mois de mai et juin sur Albumrock, et comme annoncé dans un certain édito, il fallait bien aller constater de visu si les trois anglais en avaient toujours dans le caleçon après un Drones franchement pas aussi dégoûtant qu’on aurait pu le craindre. Direction donc les Vieilles Charrues de Carhaix pour un aperçu live du trio de Teignmouth. Un aperçu étonnamment jouissif, n’ayons pas peur des mots.

Passons rapidement sur l’embouteillage monstre qui a bloqué tous ceux qui arrivaient en voiture dans la capitale du centre Bretagne entre 19h et 21h, voire plus tard. Ou plutôt non, ne passons pas aussi rapidement que ça. Peu importe, finalement, si votre serviteur et toute sa petite suite (copains, conjointes et marmaille, soit une bonne dizaine d’intéressés tout de même) n’ont pas eu d’autre choix que de se garer sur le bas-côté à près de 6 kilomètres du premier parking et de marcher au pas redoublé pour avoir une chance de ne pas manquer le début du set. Le fait est qu’en quatre participations aux Charrues, je n’avais encore jamais vu ça. Et arrivé sur place, je constatais que même si la foule qui se massait devant la scène Glenmor était joliment fournie, elle ne surpassait pas celle des éditions précédentes. Comment expliquer un tel capharnaüm en ce jeudi soir ? Mystère. A moins que la faiblesse des autres artistes programmés pour cette première journée (Anna Calvi, passe encore, mais Soprano…) n’ait poussé les spectateurs à se rendre sur place tous au même moment au lieu d’un échelonnage plus naturel les autres fois ? Ou qu’il n’y ait eu un quelconque problème d’organisation sur les parkings dont nous n’aurions pas été informés ? Bref, l’essentiel est qu’après une bonne heure de marche à un rythme soutenu, nous avons pu nous placer devant la grande scène juste à temps pour les premiers coups de semonce de “Drill Sergent”, chargé d’introduire “Psycho”.

Et boudiou, “Psycho” en live, ça envoie du lourd. Le fait est que Bellamy n’a pas menti à ses ouailles : Muse voulait revenir au rock, au vrai, à un son lourd et furieux, à plus de larsens, de bruit et de fureur sur scène, et il n’a pas menti. J’avais déjà eu l’occasion de voir deux fois Muse en live : en 1998 pour leur premier passage à Carhaix (et c’était vraiment jubilatoire, pétage de matos sur scène et tout le toutim) et en 2007 au Zénith de Nantes. Mais jamais je ne les avais entendu sonner comme ça. Le son stoner que Bellamy a injecté dans sa Manson a fait des ravages et a littéralement terrassé l’assemblée sous la puissance de ses riffs. C’était encore plus criant dès que “Supermassive Black Hole” s’est vu entonné sans interlude : cette sonorité méchamment acérée a transformé un titre FM friendly groovy en une machine à faire remuer les stades. Encore un petit “Handler” bien appuyé, et l’affaire était d’ores et déjà réglée : le concert de cette soirée ne pouvait que faire très mal, et dès lors, toute l’assemblée s’est mise au diapason des envolées vocales surhystériques d’un Bellamy remonté comme une pendule. “Bonsoir la France”, a ensuite lancé goguenard le rosbif en charge des hostilités, et dieu sait que lui et ses deux frères d’armes n’étaient pas venus faire de la figuration.

Vous le verrez en lorgnant la setlist ci-dessous, Muse a laissé une large place aux morceaux directs et aux déferlements de guitares. Comme attendu, la première moitié de Drones a été jouée intégralement (mais dans le désordre) et n’a nullement démérité sur l’ensemble de la prestation, au contraire. Même le pourtant mielleux “Mercy”, chargé de revenir sur le rappel, est passé comme une lettre à la poste en se voyant nettement dopé à la fée électricité. Le fait est que les claviers, s’ils étaient toujours présents, se sont fait allègrement noyer dans le mixage global duquel est nettement ressorti la guitare furibarde de Bellamy et les caisses claires atomiques d’Howard. Mais Wolstenholme n’était pas en reste, et s’il est vrai que la sono n’a pas complètement fait honneur à sa quatre cordes, la brutalité avec laquelle il a malmené son instrument avait de quoi laisser pantois. Mention spéciale à un interlude (“Munich Jam”) placé en milieu de concert, où lui et Howard ont pu dialoguer sur un jeu de soli de très haute volée. Clairement, Muse ne serait pas arrivé où il en est sans sa section rythmique inaltérable. Mais Bellamy n’avait pas envie de laisser la place au moindre doute : la soirée bretonne allait être rock n’ roll jusqu’au bout des ongles. Muse a pu ainsi placer la plupart de ses gros hits (“Plug In Baby” et “Starlight”, les deux gros succès de la soirée dans l’assistance) en n’accordant qu’une place restreinte au ratage de The 2nd Law et de The Resistance (“Supremacy” et “Uprising”, seuls morceaux par ailleurs plutôt bons à avoir été respectivement joués de ces deux fours). Quelques surprises ont même été au programme, comme la B-Side “The Groove” tirée de Hullabaloo, ou encore le clin d’oeil bien appuyé au “Heartbreaker” de Led Zep à la fin de “Hysteria”. On a même cru que Bellamy allait s'essayer à concurrencer Robert Plant sur son propre organe, même si le félon n'a pas osé relever le défi. En tout cas, les amateurs éclairés auront su apprécier.

Signalons tout de même deux ou trois points noirs, car il en faut. Les trois loulous, même s’ils se sont donnés sans compter sur scène, n’ont pas énormément communiqué avec leur assistance, même s’ils ont fait l’effort de s’essayer à la langue de Molière en de rares occasions… et il est vrai que le Bellamy a une salle tendance à surjouer ses moues possédées en balançant ses solo. Mais ce soir, il pouvait se le permettre, soyons clairs. Autre regret, aucun morceau de Showbizz n’a été joué, même si ça commence à devenir une habitude. On pourra aussi maugréer sur un peu trop d’importance accordée au moins indispensable Absolution dont les envolées de piano (les très rares de la soirée) ont eu tendance à faire légèrement décrocher l’auditoire ("Apocalypse Please"). Et puis on va s’arrêter là, et vous voyez qu’il n’y avait vraiment pas grand chose à reprocher à Muse en ce jeudi 16 juillet. Le déplacement valait son coup d’oeil et d’oreille, ne serait-ce que pour les morceaux de bravoure qu’étaient “Reapers” (meilleur titre de Drones et l’un des plus impressionnant de ce live) ou encore le conclusif “Knights of Cydonia”, copieusement rallongé par une intro du Bon, la Brute et le Truand avec Wolstenholme à l’harmonica, enchaînant sur des cavalcades sidérantes en guise de point final à une soirée de très haute volée.

Bizarrement, peu de gens sont restés écouter l’électro technoïde pathétique de Brodinski, l’assemblée ayant rapidement fui Kerampuihl à peine les trois larrons sortis de scène sous les vivas. Ainsi en est-il des Vieilles Charrues depuis de (trop) longues années, festival polymorphe à la programmation incompréhensible (cf le début de ce live report) qui peut attirer ponctuellement mais qui ne cesse d’écoeurer régulièrement. En tout cas, les mecs, Muse, vous pouvez les réinviter les yeux fermés. Et la prochaine fois, pensez à leur associer quelques seconds couteaux de qualité, s’il vous plaît. Là, on a un peu l'impression d'avoir assisté à une finale de Champions’ League encadrée par trois matchs de championnat de division d’honneur, et j’exagère à peine. De quoi me réconcilier, en tout cas, avec l'un des groupes phares de ma jeunesse que j'avais de plus en plus de mal à apprécier sur album : heureux de constater que la magie du live peut encore faire des miracles...

Setlist :

[Drill Sergeant]
Psycho
Supermassive Black Hole
The Handler
Plug In Baby
The Groove
Uprising
Dead Inside
Interlude
Hysteria
Munich Jam
Citizen Erased
Apocalypse Please
Supremacy
Starlight
Time Is Running Out
Reapers

Rappel
Mercy
Knights of Cydonia

Commentaires
mars4ever, le 28/07/2015 à 04:53
clairement un des meilleurs groupe live de tous les temps! j'ai eu la chance d'assister à deux de leurs concerts (à wembley et au stade de france) et à chaque fois ça a été un truc de taré! même leur pire morceau studio prennent une autre dimension en live. Les Maîtres, tout simplement ;)
Grichka, le 23/07/2015 à 17:33
Plutôt d'accord avec votre compte-rendu ! Très bon concert mais visuellement beaucoup moins impressionnant que celui de 2010. Bonne surprise pour ma part d'avoir eu Citizen Erased (et de ne pas avoir eu Madness), pour avoir regardé quelques unes des setlists précédant les Vieilles, je ne m'y attendais pas et j'étais plutôt content ! Petite déception par contre de ne pas avoir eu Stockholm Syndrome que j'adore ! Autre point positif : Temps superbe le jeudi, ça change de la pluie de 2010 qui m'avait un peu gâché mon plaisir.