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Critique d'album

Deaf Radio


Arsenal Of Hope


(11/11/2022 - - Indie - Genre : Rock)
Produit par Deaf Radio, Stelios Provis

1- Lisbon Hills / 2- Supersonic / 3- Arsenal Of Hope / 4- Quicksand / 5- Model Society / 6- Crystal Fears / 7- Havoc / 8- In This War / 9- Bermondsey
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une transformation des plus réussie, couvée par des influences qui ont déjà fait leurs preuves"
Julien, le 13/12/2022
( mots)

Après deux premiers albums auditivement affiliables à Queens Of The Stone Age, le quartet grec Deaf Radio a choisi de s'émanciper de l'obscur confort de son cocon stoner/psychédélique pour avancer vers la lumière du rock indé non sans quelques détours sur des sentiers balisés par la période "eighties". 


L'album Arsenal Of Hope adresse donc un aurevoir à l'influence de Josh Homme and co. Orienté vers un paysage musical radicalement différent, celui de Foals ou encore The Vaccines, le disque laisse perdurer la sensation de sonorités déjà entendues.
Deux groupes aisément identifiables, que ce soit par les prises vocales du chanteur Dimitris Sakellariou, dont la capacité à plonger si profondément dans les basses renvoie à l’habileté similaire de son compatriote Yannis Philippakis (Foals) ou par le son distordu des guitares mêlées à la densité de la réverb rappelant un son déroulé à l'écoute de l'album What Did You Except From The Vaccines


Ce virage musical prend une direction de nature plus commerciale qui pourra faire regretter à certains les textures sonores initiales, plus restrictives, du quatuor Athéniens. Il faudra la lourdeur écrasante perçue à l'écoute du titre "Supersonic" pour retrouver un soupçon de l’essence originelle du groupe car, pour le reste, Deaf Radio ne s'est pas contenté de déployer ses ailes : les grecs ont pris leur envol et l'ont fait de manière probante. 


Le titre éponyme de l'album s'ouvre sur une structure relativement primaire, typique du rock indé, construite autour de quatre accords. Un tracé minimaliste mêlé à une mélodie chantée en falsetto qui débouche sur un refrain dont se dégage une saisissante impression de puissance. La voix assurée de Sakellariou est l'ingrédient indispensable à la sensation d'envergure ressentie ici. Le groupe va rajouter une ultime dose de prouesse à ce single en greffant des cuivres pour un final instrumental des plus délectables : un vrai gage de la réussite de Deaf Radio dans ce style "nouveau" pour eux. On retrouve un similaire jeu des opposés dans la piste "Quicksand" où les couplets aux aspirations électroniques primaires contrastent avec l'autorité féroce des refrains une nouvelle fois superbement emmenés par le chanteur athénien. 


Si la voix de Dimitris Sakellariou illumine cet album par sa classe et son amplitude, elle n'est pas seule dans tout le crédit qualitatif de cet Arsenal Of Hope. Une fois n'est pas coutume, la basse inonde l'album d'instants exquis : régularité et efficacité sont ainsi mis en relief par l'instrument à quatre cordes sur un "Model Society" aux agréables échos de la fureur du titre "What Went Down" de Foals. Autre instant épique pour le bassiste du groupe, Antonis Mantakas, sur le titre "Havoc" et un solo d'une minute trente qui s'apparente à une plongée dans l'ivresse d'une boite de nuit, au déhanchement charnel : la dégustation suave d'un cocktail détonnant qui font du morceau la pièce maîtresse du disque.
Une ambiance tamisée, une marche assurée dans un couloir éclairé de néons à la lumière violette nous plongent dans les années 80 des titres "Crystal Fears" et "In This War". Deux morceaux où cette ambiance, unie à l'aplomb mélodique, renvoie du côté de Depeche Mode


Malgré une durée plutôt courte (9 titres pour un peu plus de quarante minutes), Arsenal Of Hope convainc par l’amplitude de son éventail de couleurs et d'ambiances. Pour définitivement s'en persuader, on s'arrêtera sur la caresse mélancolique de la piste de clôture "Bermondsey" où l'on se laisse bercer entre une désarmante fragilité et la caresse délicate des chœurs : ultime touche d'une palette maîtrisée des premiers aux derniers instants.


Avec Arsenal Of Hope, Deaf Radio semble n’avoir jamais aussi mal porté son nom. En s'éloignant de leur style stoner originel, ce disque propulse le groupe vers des sonorités qui doivent lui permettre de se démocratiser, de s'ouvrir à un nouvel auditorat. Si la prise de risque est évidente, le quatuor Grec a fait le choix d'assurer ses arrières en s'appuyant -trop ?- allègrement sur des influences qui avaient déjà largement faits leurs preuves dans ce registre. Ce sera peut-être le seul point faible des Athéniens ici : un manque de personnalité. Pour autant si le troisième album du groupe emmené par Dimitris Sakellariou s'aborde facilement le disque ne tombe jamais dans la redondance grâce à ses nombreuses trouvailles dans les arrangements ou dans sa variété stylistique. Nul doute que Arsenal Of Hope saura aisément se faire une place dans votre discothèque. 


A écouter : "Arsenal Of Hope", "Havoc", "Bermondsey"

Commentaires
FranckAR, le 30/12/2022 à 11:12
Superbe découverte ! Le groupe ne joue effectivement pas la carte de l'originalité et les influences sont bien marquées, mais l'ensemble reste parfaitement exécuté. C'est varié et on ne s'ennuie pas une seconde!