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Critique d'album

Wishbone Ash


No Smoke Without Fire


(06/10/1978 - MCA - - Genre : Rock)
Produit par Derek Lawrence

1- You See Red / 2- Baby The Angels Are Here / 3- Ships In The Sky / 4- Stand And Deliver / 5- Anger In Harmony / 6- Like A Child / 7- The Way of the World, Part 1 / 8- The Way of the World, Part 2
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Retour aux sources"
François, le 14/10/2024
( mots)

Après le succès d’Argus (1972) et l’incapacité à redoubler d’ambition lors de l’écriture de Wishbone Four (1973), Wishbone Ash avait ouvert une période américaine (disons le franchement, d’exil fiscal). Si celle-ci avait commencé sous les auspices de la Muse avec There’s the Rub (1974), les trois albums suivants étaient très inégaux et avaient laissé le combo dans une seconde zone, alors que quelques années plus tôt, la première division leur ouvrait ses portes.


En 1978, le retour en Angleterre s’accompagne d’un nouvel opus, No Smoke Without Fire, semblant indiquer l’ambition de faire de cette nouvelle étape britannique, un retour aux sources. À ce titre, on ne saurait interpréter autrement l’appel aux services de Derek Lawrence, le producteur d’Argus, pour ce neuvième opus.


Musicalement d’ailleurs, l’introduction de "Stand And Deliver", les envolées épiques des twin-guitars, les soli, les transitions progressives et l’inventivité guitaristique qui décorent ce morceau, témoignent de cette volonté de renouer avec l’année 1972, même si le riff est moins alambiqué que sur l’album canonique et plus marqué par les ambiances US. C’est surtout le diptyque "The Way of the World" qui confirme la capacité de Wishbone Ash à atteindre derechef des sommets qu’on lui croyait hors de portée. Les arpèges de "The Way Of The World Part I" évoquent "Valediction" ou "Phoenix", alors que la basse mélodieuse lorgne du côté d’Argus, de même que le ton martial des lignes de guitare en contraste avec le chant évanescent ; puis, la transition crimsonienne ouvre sur le quasi instrumental "The Way Of The World Part II", une débauche de guitares aux plans tous plus inventifs les uns que les autres et au solo brillamment interminable. Un peu moins ambitieuse mais d’une subtilité touchante, la ballade "Ships In The Sky" développe un peu plus la dimension médiévale fantastique du combo dans une esthétique proche de ses premiers albums.


L’influence américaine demeure sur les mélodies et le chant de "You See Red", titre chaloupé au riff efficace, qui conserve des fioritures poussées dont un pont avec une intervention en guitares jumelles de la plus belle facture qui soit. L’album garde un tropisme pour le soft rock classique sur "Anger In Harmony", "Baby The Angels Are Here" (qui s’inspire parfois du "Green Manalishi"), ou sur "Like A Child", qui commence comme un slow mièvre de Santana, mais parvient à s’en détourner en conservant intelligemment le côté latin, un peu comme les Stranglers en version soft et virtuose.


Selon nous, No Smoke Without Fire est le meilleur album du groupe depuis There’s the Rub, voire depuis Argus. Dans tous les cas, il signe un retour en force de Wishbone Ash lui permettant de franchir la nouvelle décennie avec panache et inspiration – tout le monde n’a pas pu en dire autant.


À écouter : "Stand And Deliver", "The Way Of The World Part I & II", "Ships In The Sky"

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