Thom Yorke
The Eraser
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1- The Eraser / 2- Analyse / 3- Clock / 4- The Clock / 5- Black Swan / 6- Skip Divided / 7- Atoms for Peace / 8- And It Rained All Night / 9- Harrowdown Hill / 10- Cymbal Rush
Eté 2006. Le fan de Radiohead attend en vain, depuis 2004, la sortie d'un nouvel album du combo d'Oxford. Pourtant, Thom Yorke, leader et génie du groupe, surprend son monde et permet de combler un certain manque en sortant un album solo, le bien nommé The Eraser (l'effaceur).
Une nouvelle fois assisté du producteur Nigel Godrich ( Radiohead , Air , Beck ...), notre cher Thom sort ici un album tout electro dépouillé et très personnel, conçu de A à Z en studio et à domicile, à l'aide du 6ème membre de Radiohead .
Bien évidemment, l'humeur est assez froide, en témoigne la pochette, certes magnifique, mais à vous faire passer l'envie de sourire béatement en regardant les petits oiseaux au printemps. Une sorte de prédicateur flotte au gré d'un océan gris dans un monde en ruine. Cela fait plusieurs années que notre bonhomme torturé nous fait partager son spleen, sa mélancolie et ses souffrances. Cet album n'en déroge pas.
La base de The Eraser est electro. Les guitares et les instruments de base sont laissés de côté au profit de la console et de l'ordinateur. Sur diverses couches parfaitement travaillées et appliquées les unes sur les autres, Yorke apporte, avec sa voix magnifique, la grâce, la beauté qui est en lui. Et force est d'avouer que le résultat est magistral.
En témoigne le somptueux "Cymbal rush", qui clôt l'album, mais constitue très certainement le moment phare de ces quarante et quelques minutes touchant le plus profond de l'âme. Il faut plusieurs écoutes afin de pouvoir s'imprégner des délicatesses soniques, et de la construction habile des mélodies electro-pop de l'album.
Une fois passée la période ou l'auditeur s'habitue au rythme et aux beats electro, la voix prend le dessus. Cette voix qui finalement demeure au centre de tout, même si Yorke avoue avoir eu le besoin d'exhorter des mélodies, des beats - "qui le hantaient", dixit-, qu'il avait en tête depuis fort longtemps.
Du magique "The Clock" à la rythmique afro au surprenant "Skip divided" et son ambiance de service de réanimation, Thom Yorke nous ballade entre ciel et terre. L'auditeur se laisse porter sans souci par la voix, toujours impressionnante et quasi inégalable. Certains morceaux sont assez accessibles, comme le très mélancolique "Analyse" ou bien le Radioheadien "And it rained all night" (on imagine parfaitement ce morceau repris avec guitare, bass et batterie).
Que dire de plus? Le résultat de ce travail individuel est plus que plaisant. Cet album n'est certainement pas un album phare de l'histoire du rock, ne nous méprenons pas. Mais que fait Thom yorke, crierons les sceptiques ? Il crée, il cherche, il avance ; et cet effaceur est tout bonnement de très bonne facture. Simplement un album electro fait par un génie à la voix hallucinante. Un album qui fait décoller très haut et très loin. Ca tombe bien, le fan de Radiohead en a bien besoin. Et les autres aussi.