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Critique d'album

Nektar


A Tab in the Ocean


(00/11/1972 - Bacillius - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- A Tab In The Ocean / 2- Desolation Valley / 3- Waves / 4- Crying in the Dark / 5- King Of Twilight
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Sous l'océan ..."
François, le 12/11/2022
( mots)

Octobre 1984, le groupe phare de la NWOBHM, Iron Maiden, fait paraître un brillant single faisant référence à la bataille d’Angleterre, l’épique "Aces High". En face B, en plus d’une version live de "The Number of the Beast", on trouve "King of Twilight", une reprise d’un groupe nommé Nektar … Que ce soit en terme de popularité au cours de 1970’s ou de reconnaissance dans la postérité, nous sommes loin de Jethro Tull ou d’UFO, qui ont également eu droit aux grâces de la Vierge de Fer. Néanmoins, l’existence de cette reprise indique que Nektar avait connu une relative célébrité auprès de la jeunesse anglaise, et en effet, le groupe avait marqué les années 1970, engrangeant davantage qu’un simple succès d’estime, et ce jusqu’aux Etats-Unis. Il est alors possible d’imaginer qu’aux heures de gloire du rock progressif, de jeunes adolescents britanniques aient mis la main sur leur galette, au point de s’en souvenir une fois sur le sentier de la gloire et de vouloir leur rendre hommage.


En 1972 néanmoins, alors que sort leur deuxième album A Tab in the Ocean, Nektar était encore peu connu au-delà des frontières allemandes, faute au label Bellaphon qui ne diffuse pas leurs sorties en dehors de la RFA. Les musiciens britanniques doivent se contenter du pays dans lequel ils se sont installés. Il convient ici de rappeler ce fait un peu original : tout en résidant en Allemagne, Nektar demeure une formation anglaise, et sa musique s’approche bien davantage de la scène britannique que du Krautrock. Leur premier album, Journey to the Center of the Eye, offrait un rock progressif très inspiré par les Pink Floyd et le space-rock, tandis que son successeur tend à gagner un peu en complexité, lorgnant vers le prog’ symphonique, sans pour autant perdre ce substrat.


Ainsi, la future reprise d’Iron Maiden, la combinaison "Crying in the Dark / King of Twilight", s’ouvre sur des intonations volontiers space-rock, avant de basculer dans une transition yessienne qui mène au Heavy-prog’ à la Atomic Rooster. Les riffs de guitare sont volontiers tranchants et puissants, quand les claviers s’en donnent à cœur joie : quand le solo de guitare s’élance, on envisage presque le premier Camel avant l’heure. La deuxième partie du titre ("King of Twilight") est mélodiquement très marquante, et se prêtait tout à fait à l’exercice de la cover, tant les passages très intéressants sont nombreux et parfaitement agencés (les ponts, les envolées symphoniques, les riffs …).


Le jazz-rock cosmique de "Desolation Valley / Waves" revendique des racines psychédéliques, et fait encore figure de préfiguration camelienne, amenant toujours avec à-propos ses passages plus agressifs et martelés, un jeu de contraste qui permet de mettre en valeur les différents mouvements de "vagues" du titre.


Mais avec ses (presque) 17 minutes, c’est bien sûr le morceau titre, occupant toute la première face, qui est le clou du spectacle, nous entraînant dans le concept de l’opus par des bruits de marée, avant de propulser une introduction symphonique grandiloquente et wagnerienne, renforcée de guitares robustes. Les variations planantes et les effets sur la voix évoquent le substrat space-rock, mais on peut savourer de magistrales lignes de guitare très mélodiques, des passages très Heavy-prog’ (Uriah Heep vient souvent à l’esprit), des arpèges méticuleux qui parcourent tout le titre … Quand, vers 8 minutes, une transition symphonique (très camelienne, à nouveau) engage le titre dans un second temps instrumental purement progressif où la guitare et les orgues sont amenés à dialoguer, avant que le final ne renoue avec la grandiloquence initiale, fermant la pièce comme elle s’était ouverte. "A Tab in the Ocean" est un coup de maître, une réussite absolue dans le registre de la longue suite progressive incontournable de tout groupe du genre qui se respecte.


Il fallait au moins ça pour marquer la jeune génération avide de fantaisies complexes voire, pour inspirer ceux qui seront appelés à révolutionner le Heavy Metal dans la décennie suivante. Nektar est désormais installé dans le paysage progressif et dans l’histoire du genre, quant A Tab in the Ocean a tout pour être considéré comme un "classique".


A écouter : "A Tab in the Ocean", "Crying in the Dark / King of Twilight"

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