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Critique d'album

Latte E Miele


Passio Secundum Mattheum


(00/00/1972 - - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- Introduzione / 2- Il giorno degli azzimi / 3- Ultima cena / 4- Gelzemani / 5- Il Processo / 6- I testimoni - Part I / 7- I testimoni - Part II / 8- Il pianto / 9- Giuda / 10- Il re dei Giudei / 11- Il calvario / 12- Il Dono Della Vita / 13- Mese Di Maggio / 14- Tanto amore
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font"
François, le 05/11/2022
( mots)

Le succès et l’influence d’Emerson, Lake & Palmer en Italie durant les 1970’s est à la fois tout à fait compréhensible et tout à fait surprenant, paradoxal donc. D’une part, le trio fait partie des fondateurs du rock progressif qui connut une terre d’accueil très hospitalière dans la Botte. En outre, il faisait de nombreuses références à la musique classique ce qui sera également un trait de la scène locale, et laissait aux claviers une place non-négligeable, autre trait que l’Italie empruntera rapidement. D’autre part, et c'est là que si situe le paradoxe, les groupes italiens sont souvent plus romantiques et légers que les rigoureux ELP, dont les excès causèrent du tort à l’ensemble du genre progressif.


Pour autant, écoutez Le Orme, qui est également un trio, Banco del Mutuo Soccorso, ou The Trip, et l’inspiration vous sautera aux oreilles. Moins connue, c’est pourtant la formation Latte E Miele qui illustre le mieux ce paradoxe.


Non seulement le groupe génois est un trio, mais en plus il commence sa carrière en 1972 avec un album-concept qui est une relecture moderne de la Passion selon Saint-Mathieu, quand des Grecs revisitaient la même année l’Apocalypse selon Saint-Jean ... C’est moins la musique (assez éloigné d'ELP en réalité) que la démarche un peu grandiloquente qui fait penser au trio anglais, notamment parce que l’esthétique italienne apporte au progressif une certaine légèreté que ceux-ci n'avaient pas. Une exception notable, "Il Calvario", le morceau le plus long de l’opus, et le plus remarquable à bien des titres, qui multiplie les références baroques et laisse une belle place aux orgues (avant que la guitare ne s’envole) et aux chœurs judicieusement employés (ce n’est pas le cas tout au long de l’œuvre).


Avec de telles ambitions alors qu'ils sont encore à l’enfance de leur carrière, certains défauts risquent de se faire sentir. Disons seulement que la qualité de la production laisse à désirer, que la narration qui mène le récit en italien ralentit un peu la dynamique d’un album pourtant assez court (trente-quatre minutes). En outre, Passio Secundum Mattheum demeure bien un album de début de carrière tant il témoigne de certaines fragilités dans la composition et d’une tendance à partir dans tous les sens. On passe ainsi d’un morceau folk à tendances classiques ("Giorno Degli Amizzi"), aux notes brouillonnes sur "Ultima Cena" avec des chœurs qui ne sont pas du meilleur gout (comme plus loin sur "Il Processo"), jusqu’à une ambiance jazzy proche de Santana sur les deux parties de "I Testimani" ou au hard—rock brouillon de "Giuda".  


Mais on savoure également des passages assez brillants. Tout d’abord "Introduzione" qui ouvre les hostilités sur du rock progressif symphonique épique avec des mélodies sublimes, puis "Gestzemani" un exemple paradigmatique de l’esthétique du rock progressif italien, ou encore la petite ballade "Il Pianto", le court "Il Re Dei Giudei", et encore une fois, "Il Calvario" qui est un coup de maître. Cela fait quelques points d’appui sur lesquels se reposer en parcourant cette geste biblique à la sauce progressive italienne.


En 2014, Latte e Miele proposera une version réenregistrée et augmentée de leur œuvre de jeunesse, preuve de l’importance de cet opus pour ses créateurs et d’une nécessaire remise à jour pour pallier les défauts qui persistaient. En attendant, en 1972 la messe était dite et sans être au sommet d’une production pléthorique cette année-là, Passio Secundum Mattheum dispose d’arguments suffisants pour que l’amateur s’y intéresse.


A écouter : "Introduzione", "Il Calvario"

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