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Critique d'album

Justice


Hyperdrama


(26/04/2024 - Genesis / Ed Banger / Because - Néo-Daft Punk - Genre : Autres)
Produit par Justice

1- Neverender / 2- Generator / 3- Afterimage / 4- One Night/All Night / 5- Dear Alan / 6- Incognito / 7- Mannequin Love / 8- Moonlight Rendez-Vous / 9- Explorer / 10- Muscle Memory / 11- Harpy Dream / 12- Saturnine / 13- The End
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Ou quand Justice tente le hold up disco de Daft Punk. On valide."
Nicolas, le 05/09/2024
( mots)

Justice. On se souvient surtout d’un album inaugural sorti de nulle part en 2007, le fameux “Cross” qui se modélisait en croix chrétienne revisitée en croiseur impérial mode Star Wars, et l’on prédisait alors à ces nouveaux porte-étendards de la French Touch un avenir au moins aussi radieux que celui de Daft Punk. Las, alors que la team Bangalter - de Homem-Christo renouait avec le succès planétaire en 2013 via un Random Access Memory aux tubes assez géniaux mais au fonds de tiroir plus qu’inconstants (cf ici pour les retardataires), le tandem Auge - De Rosnay empilait une paire de disques au mieux anecdotiques qui peinaient à faire honneur à leur crucifix stellaire. 


La mention de Random Access Memory n’a rien de fortuit, vous vous en doutez, puisque pour son quatrième album, Justice a décidé d’émuler la recette du duo masqué sur son ultime best seller, à savoir faire appel à des guests de luxe pour assurer des feats aguicheurs censés transporter leur dance mi rétro, mi futuriste vers des cieux autrement plus disco. Ce qui a d’ailleurs poussé votre serviteur à s’intéresser à cette galette, soit dit en passant. Mais plus que la présence de Connan Mockasin, Miguel, Thundercats, Rimon ou The Flints, c’est surtout celle de Tame Impala qui suscitait les attentes les plus folles. Qui ne se souvient pas de Currents, album phénomène qui avait éclaboussé l’année 2015 de toute sa classe ? Certes, The Slow Rush avait douché nos ardeurs cinq ans plus tard, mais tout de même, on ne pouvait que fantasmer cette collaboration entre Justice et Kevin Parker, bien que ce dernier continue de nous désorienter en allant produire les plus grands noms de la pop, notamment le dernier et tout récent Dua Lipa (pas terrible, d’ailleurs). 


Coupons court au suspens : “Neverender” est indubitablement le meilleur titre de Tame Impala à avoir vu le jour depuis “Let It Happen”, rien que ça. Co-auteur du morceau (comme de “One Night/All Night”), Parker renoue avec un psychédélisme pop autrement plus tonique que tout ce qu’il a pu commettre sur The Slow Rush, quand Justice arrange le tout à grands coups d’afterbeats morgueux et de beats silencieux - sans doute l’artifice le plus clivant ici -, avec un rendu disco rêveur du plus bel effet. Dès ce single introductif, le projet d’itération disco pop de la musique des deux français se voit 100 % validé, appuyé qui plus est par quelques belles réussites du même tonneau ou peu s’en faut : un “One Night/All Night” des mêmes Tame Impala emprunt d’un désenchantement lancinant qui se cristallise dans les aigus mi-plaintifs, mi-drogués de Parker, ou un “Afterimage” un peu plus moderne troussé avec une RIMON sur la même longueur d’onde. Mais Miguel fait aussi bien avec “Saturnine”, épousant bien un mood Saturday Night Fever revisité sous Valium, et idem pour Thundercat sur “The End” dont les passages chantés en haute altitude se calent sur les standards imposés en entame d’album. Ainsi, contrairement à ce que les Daft Punk proposaient sur leur RAM, Justice parvient à bâtir son disque sur un socle beaucoup plus homogène qui apporte direction et cohérence à l’ensemble. D’autant que jusqu’ici, tout fonctionne au poil.


Ce n’est pas forcément le cas partout, ceci dit. “Dear Alan” constitue sans doute l’exemple le plus frappant d’une certaine paresse tant dans l’écriture (une ligne de basse pas folle en tout et pour tout) que dans la réalisation (une rythmique des îles caribéennes, quelques synthés glandeurs). Pas nul, mais pas au niveau. Autres trucs qui chiffonnent, les intermèdes “Moonlight Rendez-vous” - qui ne dépasse pas le stade de la bluette romantique au saxo sans originalité - et “Harpy Dream” - qui nous la refait Stranger Things à l’envers et sans saveur. En revanche/, Justice sait captiver dans la frénésie même sans ses feats de luxe, en témoigne un “Generator” puissant qui verse dans l’eurodance indu (un peu comme Pure Reason Revolution sur Hammer and Anvil) ou “Incognito” où les samples vocaux lascifs entrent en percussion avec une rythmique trépidante, sans parler d’un superbe enchaînement avec le très bon “Mannequin Love” qui commence comme un Daft Punk hébété pour finir par faire croiser Foals dans ses allant dansants et Tame Impala dans sa voix rêveuse. Encore ? Oui, mais ça fonctionne vraiment. Reste un titre qui divisera, “Explorer”, troussé avec Connan Mockasin, dont les rythmiques en on / off peuvent au choix susciter la transe ou flanquer la nausée. À éprouver par vous-mêmes.


Même si Hyperdrama brille moins sur ses singles que Random Access Memory (qui, sur ce plan, faisait carton plein), le disque se permet de surpasser assez largement son cousin par une plus grande constance et une meilleure cohérence d’ensemble, avec quelques égarements plus ou moins payants qui en font également tout le sel. Bien sûr, la fraîcheur et la morgue de Cross ne sont plus là, mais Justice montre ici qu’il peut flirter avec les plus grands pourvoyeurs de dance music sur la planète. Et puis on ne va pas cracher sur un peu de légèreté parc les temps que nous vivons, alors go, foncez sur ce quatrième Justice : vous ne le regretterez pas.


A écouter : "Neverender", "Generator, "One Night/All Night", "Saturnine"

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