↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Jethro Tull


Stormwatch


(14/09/1979 - Chrysalis - Rock progressif 70's - Genre : Rock)
Produit par Ian Anderson

1- North Sea Oil / 2- Orion / 3- Home / 4- Dark Ages / 5- Warm Sporran / 6- Something's on the Move / 7- Old Ghosts / 8- Dun Ringill / 9- Flying Dutchman / 10- Elegy
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (13 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Une nouvelle ère s'ouvre pour Jethro Tull qui conclut les années 1970 avec brio "
François, le 23/12/2020
( mots)

En dépit de ses aspérités plus électriques, Stormwatch est censé s’inscrire dans la trilogie folk de Jethro Tull et la conclure – le débat est ouvert. Pour l’histoire du groupe, c’est surtout un album marqué par un contexte bien sombre, qui connait le départ d’un nombre conséquent de ses membres : le bassiste John Glascock, peu présent sur l’opus, meurt quelques semaines après sa sortie (c’est Anderson qui le remplace sur la plupart des titres), puis, atterré par la nouvelle, Barriemore Barlow quitte son poste de batteur. De leur côté, John Evan et David Palmer ne tinrent pas plus de temps au sein de la formation que ne leur obligea la tournée promotionnelle. Il est donc certain que Stormwatch conclut un cycle pour Jethro Tull, d’autant plus que les années 1980 pointent leur nez et ses sirènes trouveront une oreille attentive en la personne de Ian Anderson … C’est la suite de l’histoire qui sera contée le moment venu. 


La fin des années 1970 est une période de questionnement autour des énergies fossiles, et du pétrole en particulier : d’une part, les crises pétrolières ébranlent violemment les économies, d’autre part, la conscience écologique émerge au sein des nations occidentales et s’incarne politiquement (rappelons qu’en France, le premier candidat écologiste à l’élection présidentielle dut René Dumont en 1974). Stormwatch est imprégné par ces enjeux ("North Sea Oil")  et s’avère être une belle source historico-artistique pour comprendre l’époque. 


Quant à la musique, l’amateur de Jethro Tull ne pourra qu’être ravi tant le groupe maintient le cap dans son esthétique unique. Les rythmes folks chaloupés et flute bavarde croisent une guitare électrique plus saturée que dans les deux albums précédents : le dépaysement n’est pas très violent, mais cette dimension mérite d’être relevée et s’entend dès l’introductif "North Oil Sea". Le slow "Home" mêle également les arrangements orchestraux, la guitare acoustique plus folk et des interventions de Martin Barre plus électrifiées. Mais c’est surtout sur l’excellente pièce heavy-progressive et épique "Dark Ages" que ce renforcement électrique est perceptible : écoutez la force de son jeu, le riff heavy-metal en seconde partie, le chorus virtuose couplé à des passages de flute. Jouant à fond ce contraste, "Orion", entre des couplets très sobres et des refrains plus brutaux, est peut-être le chef-d’œuvre de l’album. 


L’inscription de l’album dans la période du groupe des secondes années 1970 s’explique par des titres plus proches de cette dynamique. Le groupe navigue entre jazz et folk sur "Warm Sporran", il est beaucoup plus sobre sur le mélancolique et classicisant "Elegy", quand "Dun Ringill" est très bon titre dans la ligne directe de la trilogie folk si tant est qu’elle existe. On retrouve ici des thématiques plus proches de l’univers médiévalo-traditionnel d’Anderson. Le conteur et ménestrel nous entraîne également vers des eaux plus agitées et inquiétantes avec un "Flying Dutchman" (le Hollandais volant) relativement reposé, au sein duquel on notera une partie instrumentale absolument addictive (elle commence un peu avant 4 minutes). Enfin, la construction des morceaux et les mélodies évoquent aussi l’univers esthétique des albums précédents. 


Ainsi, Stormwatch s’avère être un album très solide, composé de nombreuses pièces attachantes sur lesquelles on est amené à revenir régulièrement. Sans atteindre la perfection de ses deux illustres aïeuls, et c’est sûrement pourquoi il est un peu moins plébiscité, il demeure un exemple fameux des intentions esthétiques d’un groupe encore très inspiré en cette fin de décennie. 


 

Commentaires
FrippCrimson, le 31/03/2022 à 16:19
Trés Belle Critique encore!