Addiction Crew
Break in Life
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1- What About / 2- Shall Rise / 3- Callin / 4- All / 5- Crack File / 6- Break In / 7- Higher / 8- Disconnect / 9- One Way Serial / 10- In A We Trust / 11- Damn Speaker / 12- Dust In The RMX / 13- (data track)
Chez les fans de métal extrême, Earache Records faisait figure de légende, pour avoir signé des formations telles que Morbid Angel ou Napalm Death. Aujourd'hui le label britannique semble avoir quelque peu perdu de sa superbe, puisque contraint à sortir ce Break In Life, grosse blague néo-métal et premier album des italiens d'Addiction Crew. Se vanter dans sa bio d'avoir comme principales influences Evanescence et Linkin Park (!) peut déjà constituer en soi une sorte de provocation, mais au moins ces deux groupes ont eu le mérite d'innover (si, si, un peu quand même) et ont leur propre identité, ce qui n'est certainement pas le cas de ces transalpins.
Prenez quatre gros tatoués-piercés et une jolie potiche qui se prend pour Amy Lee (chanteuse d'Evanescence) ; ajoutez-y tous les pires clichés du néo et du rap-métal, mélangez le tout : vous obtenez ainsi une bonne grosse soupe ultra-fashion, bien formatée, longue de douze titres plus racoleurs les uns que les autres. Bien sûr, le son est énorme, des moyens conséquents semblent avoir été mis à disposition du groupe : la production est léchée jusqu'à l'écoeurement, les riffs et les mélodies calculées pour capter l'attention du djeunz', des breaks bien sentis... Cela pourrait encore aller, si le tout n'était pas plombé d'avance par le rappeur Yuri, sorte de Fred Durst de supermarché, dont le flow ridicule n'est pas sans rappeler les glorieux temps de l'Eurodance ( vous savez, 2 Unlimited, Masterboy et consorts). Les structures des chansons n'échappent pas non plus aux stéréotypes : couplet rappé par Yuri le méchant caïd, refrain chanté par Marta la gentille et jolie jeune fille, accompagné de samples à deux balles et de scratchs bien pourris.
Cette chronique n'est pas une diatribe contre le néo-métal, loin de là. D'excellents groupes évoluent ou ont évolué dans ce style, sont parvenus à renouveler le genre, en diversifiant leurs influences et en prenant des risques artistiques, comme Incubus par exemple (plus tellement considéré comme un groupe de néo-métal, ni de métal tout court d'ailleurs). En restant collé à des clichés aussi éculés, Addiction Crew participe de la mauvaise image d'un style déjà bien décrié, à tel point qu'on pourrait qualifier leur musique de néo-métal involontairement parodique. Pour vous faire une idée, allez sur leur site, et écoutez donc "What About" et "Shall Rise". Si ça c'est pas du bon gros néo à la sauce R'N'B...