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De 2010 à 2020 : les dix albums péférés de Nicolas


Nicolas, le 23/11/2020

S'il est désormais notoirement admis que la décennie 2010 aura vu une nette perte d'influence du rock en général au profit de la pop (qui, de l'avis de tous, a connu une décennie étincelante) et du rap, s'il est un fait que cette période a vu naître moins d'artistes et de formations décisifs dans ce domaine musical, cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu matière à satisfaction, loin s'en faut, que l'on s'attaque aux quelques excellentes jeunes pousses à avoir germé ou aux porte-étendards du genre, dans un rayon mainstream ou dans ses sous-genres les plus reculés.

 

La revue de détail ci-dessous est loin d'être exhaustive, car comme pour mes petits camarades, ça a été un crève cœur de ne retenir que dix disques à vous présenter, sans compter que par soucis d'éclectisme et de pluralité, nous avons plus ou moins décidé de ne pas nous répéter dans nos rétrospectives respectives. De ce fait, je signale en fin de page une liste d'albums qui auraient tout aussi bien mérité d'intégrer cette sélection, à mon humble avis tout du moins.

 

Sans plus attendre, let's go!

The Black Keys - Brothers (Nonesuch Records, 2010)


Exemple archétypal de la formation rock à avoir émergé dans les années 2000 et à avoir percé véritablement dans la décennie suivante, les Black Keys ont dû, pour ce faire, se défaire de leur dogme garage blues rock en duo guitare-batterie. Et autant la formule n'a pas forcément réussi à Jack White - dont on se souviendra davantage pour ses White Stripes que pour ses émoluments solo et autres aventures éclectiques avec les Raconteurs ou les Dead Weather -, autant elle fait merveille du côté de Dan Auerbach et Patrick Carney.


En premier lieu avec ce disque de transition parfaitement maîtrisé, un condensé de cool attitude, de roots, de blues-rock sincère magnifié par des mélodies entêtantes et une interprétation vocale et instrumentale irréprochable. Parfait trait d'union entre le rugueux Rubber Factory et le punchy El Camino - ce dernier aurait pu être cité dans ce top, mais à mon sens moins délectable au fil des écoutes -, Brothers séduit, amuse (ah ces clips décalés avec des dinosaures en peluche) et convainc sans peine. Mention spéciale à "Next Girl", "Tighten Up" ou "Ten Cent Pistol". Un sans faute, et une vraie référence de notre époque.


Lire la critique de l'album sur le site

The Black Angels - Phosphene Dreams (Blue Horizon, 2010)


Chaque groupe doit un jour ou l'autre se confronter à son magnum opus. Pour les Black Angels, robuste formation psychédélique d'Austin (Texas) n'ayant pas peur de faire trembler les murs à coups de réverb' aussi assourdissante qu'aliénante, cette œuvre phare est sans doute arrivée trop tôt, en tout cas à un stade où les sudistes n'avaient pas encore glané une médiatisation suffisante. Résultat : tout aussi prodigieux qu'il soit, alliant la densité sonore de Passover et Direction To See A Ghost à une approche d'écriture plus axée sur la pop, Phosphene Dream n'a pas réussi à marquer son temps. Et les Anges Noirs, désabusés, de sombrer progressivement dans l'anonymat au fil des années suivantes, avec il est vrai des disques autrement moins réussis.


Reste un album exceptionnel, point de fusion parfait entre le 13th Floor Elevator et les Beach Boys, le Pink Floyd de Syd Barrett et le Velvet Underground, le tout avec une puissance sonore saisissante, servi par la voix chamanique d'Alex Maas. Une culmination incontournable.


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Mastodon - The Hunter (Reprise, 2011)


S'il fallait retenir une formation de heavy metal - et une seule - dans cette rétrospective, nul doute que Mastodon se placerait parmi les prétendants les plus sérieux au groupe le plus intéressant de cette décennie qui a vu les natifs d'Atlanta tempérer leur sludge halluciné pour le rendre plus digeste et plus accessibles aux oreilles délicates.


The Hunter constitue la quintessence de cette volonté d'intelligibilité, de par des titres singulièrement plus ramassés et mélodiques mais aussi une production tout bonnement monstrueuse signée Mike Elizondo, plus habitué au milieu du hip hop. En résulte un son gargantuesque et de grands hymnes aussi cognés qu'inspirés, de "Black Tongue" à "Stargasm" en passant par le titanesque "Dry Bone Vallee" qui fait du Queens of the Stone Age mais en mieux. Le Mastodonte à son apogée, ce qui n'est pas peu dire.


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Rival Sons - Head Down (Earache, 2012)


On peut vous l'avouer : à la rédaction, on s'est tous disputé pour avoir le droit de placer Rival Sons dans son top. Preuve de la portée majeure du groupe de Jay Buchanan et Scott Holiday, un groupe qui a mis tout le monde d'accord : critiques, public et même ses pairs les plus anciens qui les ont adoubés à grands renforts de louanges. Si maintes formations ont essayé de se frotter au revival hard rock depuis maintenant une vingtaine d'années, aucune n'a réussi à le faire avec plus de classe et de talent que les natifs de Long Beach.


L'autre point de dispute entre nous a été de savoir quel album adouber, car là encore, la concurrence est rude au sein d'une discographie sans aucun point faible. Je me suis pour ma part décidé en faveur de ce Head Down un peu plus éclectique que les autres, peut-être aussi plus frais et "moderne" - toutes nuances gardées, bien sûr. Quelle entame que "Keep On Swinging", désormais l'hymne incontournable de Rival Sons ! Mais il y a plus : tube autopiloté ("Wild Animal"), balade ricaine pudique ("Jordan"), hard blues monstrueux ("Run From Revelation", presque au niveau du "Since I've Been Loving You" de Led Zep), on en passe tellement ce disque est bourré de qualités qui nous font voyager sur l'ensemble du spectre du Rock N' Roll, avec un grand R. Un immense coup de coeur.

Steven Wilson - The Raven That Refused To Sing (Kscope, 2013)


Steven Wilson n'est pas le premier venu dans le monde du rock progressif. Il a porté à lui seul le revival du mouvement pendant des 90's délaissées, puis a redonné du muscle à Porcupine Tree en l'infusant au metal dans les années 2000, sans oublier ses apports majeurs au pop rock (Blackfield), à l'ambient (Bass Communion) ou à l'art rock  classieux (No-Man). Mais c'est en solo - entendez sous son nom propre - que l'anglais a su pousser son talent jusque dans ses ultimes retranchements.


Si l'on aurait tout à fait pu citer le mélancolique et magnifique Hand.Cannot.Erase dans ce top, c'est encore The Raven That Refused To Sing qui remporte mes suffrages. Produit par l'immense Alan Parsons, cette grande fresque progressive tempère quelque peu les traditionnelles influences floydiennes et crimsoniennes de Wilson pour les mêler à des envolées technico-classiques que ne renieraient pas Yes ou des interludes champêtres à la Jethro Tull, le tout sans tourner le dos à une écriture fine et personnelle. Le chef d’œuvre progressif du XXIe siècle ? Sans aucun doute.


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Tame Impala - Currents (Modular - 2015)


Les années 2010 ont été placées sous le signe de la pop ? Qu'à cela ne tienne, les représentants du rock savent aussi faire taire leurs guitares, et à ce petit jeu, l'australien Kevin Parker a réussi un hold-up assez fabuleux en s'imposant face à des cadors autrement plus éprouvés et expérimentés. Fruit d'un long et minutieux travail de studio, Currents se pose à l'aise comme le disque le plus percutant de 2015, tous genres confondus, et par extension de la décennie toute entière.


Il a fallu pour cela que Parker réoriente son psychédélisme vers une basse obnubilante et des synthétiseurs sous LSD, réussissant à reproduire le coup d'éclat de MGMT, la longueur en bouche en plus. Rien que "Let It Happen" a de quoi faire tomber n'importe qui à la renverse, mais les "The Less I Know The Better" et autres "Cause I'm A Man" poursuivent le happy trip sous les auspices les plus cléments. Une pertinence que Tame Impala n'a pas du tout réussi à retrouver avec le très attendu The Slow Rush paru cette année. Comme quoi, mêmes les plus talentueux ne se montrent pas toujours infaillibles.


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Radiohead - A Moon Shaped Pool (XL, 2016)


On ne pouvait décemment pas brosser une rétrospective sur la décennie passée sans placer un disque de Radiohead dedans, non ? Pourtant, le quintette d'Oxford a failli se prendre les pieds dans le tapis, d'une part en réduisant drastiquement ses productions discographiques (2 émoluments seulement sur la période), d'autre part en prenant le risque de sortir une œuvre expérimentale relativement hermétique et peu ragoutante sur le plan esthétique - The King Of Limbs, unanimement décrié après un accueil tout aussi enthousiaste que d'habitude. Heureusement, A Moon Shaped Pool a remis les pendules à l'heure, et avec la manière.


Tout a été dit sur ce disque effarant de classe, toujours composé, produit et interprété avec la minutie et l'intelligence que l'on connaît aux cinq anglais, un pur chef d’œuvre aux atours symphoniques qui, cette fois-ci, n'oublie ni l'accessibilité, ni le cœur et l'émotion. Une réconciliation salvatrice qui éclate en majesté au travers des "Daydreaming", "Glass Eyes" et autres "True Love Waits". Un bijou.


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Big Big Train - Folklore (English Electric - 2016)


Il faut parfois des années, voire des décennies, pour exploser en pleine lumière. Presque vingt ans après sa création, Big Big Train, collectif de huit musiciens talentueux aux allures de supergroupe - sans en être un, attention - confirme auprès de la communauté progressive tout son talent avec ce disque d'une qualité ahurissante, sans compter que le voyage peut aisément se poursuivre sur deux albums compagnons tout aussi précieux ou presque, Grimspound et The Second Brightest Star.


Ces héritiers de Genesis livrent ici une ode à l'Angleterre mythique, réelle ou fantasmée, au travers de compositions cultivées sous la houlette de l'omniprésent chanteur-flûtiste Greg Spawton qui assoit avec brio son ascendance sur un effectif de brillants instrumentistes. "Folklore", "Wassail", "Winkie", à chaque nouvelle piste on hurle au génie et on en redemande. Un très très grand disque que ce Folklore.


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Anathema - The Optimist (Kscope, 2017)


On ne le savait pas encore à l'époque, mais Anathema livrait en 2017 son chant du cygne. Et quel chant ! Une apothéose, un Everest, une référence. Songwriting collectivisé, concept chiadé, enregistrement en condition du live, The Optimist constitue une apogée tant stylistique qu'émotive.


À travers un road trip musical aux atours lynchiens, les liverpuldiens nous propulsent dans un voyage onirique azimuté qui voit leur prog rock atmosphérique s'acoquiner avec le trip hop et le jazz, servi par les voix époustouflantes de pureté de Vince Cavannagh et Lee Douglas. "Leaving It Behind", "Endless Ways", "Springfield", on en passe et des meilleures : plus qu'un album, une expérience sensorielle et psychologique à nulle autre pareille. Du grand art.


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Tool - Fear Inoculum (Volcano, 2019)


Quatorze ans, il aura fallu quatorze ans pour que le gang de Los Angeles donne une suite à sa discographie. Mais quelle suite ! On peut l'affirmer sans détours : Fear Inoculum, outre le fait d'être le disque le plus accessible de Tool, est aussi son plus réussi. Autant dire que ça valait le coup d'attendre.


Production chirurgicale, chamanisme hypnotisant, technique renversante, le metal mystique des américains trouve ici sa quintessence au gré de compositions de toute beauté, tantôt douces, tantôt trépidantes, sublimées par la voix possédée de Maynard James Keenan. Une leçon de rythmique, une batterie tout bonnement phénoménale, une section corde en osmose absolue, Fear Inoculum brille du début à la fin en un camaïeu d'émotions et de sensations. Un disque univers dans lequel on vous implore de vous jeter corps et âme.


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D'autres disques qui, à mon humble avis, auraient tout autant mérité de figurer dans cette sélection


Amplifier - The Octopus
Arcade Fire - Reflektor
Arctic Monkeys - AM
Baroness - Gold & Grey
Blood Red Shoes - Fire Like This
Death From Above - The Physical World
Deftones - Gore
Foals - What Went Down
Girls - Father, Son, Holly Ghost
Haken - The Mountain
Kylesa - Spiral Shadow
Lunatic Soul - Walking On A Flashlight Beam
Opeth - Heritage
Royal Blood - s/t
Rush - Clockwork Angels
Slowdive - s/t
The Mars Volta - Noctourniquet
The Pineapple Thief - Your Wilderness
Weezer - Everything Will Be Alright In The End

Commentaires
afterthegoldsrush, le 15/05/2022 à 09:51
Remarque générale sur votre sélection à tous : l'oubli de Ty Segall, artiste majeur de la décennie écoulée. Même si sa discographie est un vrai labyrinthe, j'aurai bien vu un "manipulator" placé quelque part... Après les goûts les couleurs...Vos chroniques sont sympas à lire et on y apprend toujours qq chose. La bise...
NicolasAR, le 26/11/2020 à 21:09
Je crois que tu es autant en phase avec mon top que je ne le suis avec le tiens :-) Merci en tout cas. Big Big Train, moi non plus je n'avais pas accroché au départ, j'y suis revenu après, au calme, j'ai quand même un peu insisté. Et ça vaut le coup ! Et Girls j'ai failli l'intégrer à cette liste, il s'en est fallu du peu, hé hé
Franck, le 25/11/2020 à 18:21
Franchement, je ne suis pas du tout en phase avec ce top !!! C'est ironique bien sûr :) En tout cas, tu m'as donné envie de ré-écouter les Black Keys. Pour Big Big Train, je n'avais pas trop accroché, il faudrait que je retente l'expérience. Et je confirme que "Girls - Father, Son, Holly Ghost" est une merveille !