
Puggy : Comme un air de fin de tournée
- Introduction
- L'interview de la dernière date
- Parlons un peu de ce dernier concert
- On fait un petit retour en arrière ?
Parlons un peu de ce dernier concert

Arrivée à l'accueil sur les coups de 18h, Clément, le fameux ''nounou'' du groupe que tout le monde connait et considère comme la quatrième jambe de Puggy, vient me récupérer pour m'emmener au groupe. Après un ascenseur d'usine, 26 couloirs glauques aux couleurs appelant le film d'horreur, 36 virages au carré et un code de porte, j'arrive dans la loge hypra design et brise le calme ambiant instauré par Romain, Ziggy, Matthew et le monsieur-du-merchandising. Éléphant dans un magasin de porcelaine, je quitte mes 2 écharpes et mes moon-boots imaginaires pour me fondre dans l'ambiance apaisée de ce dernier temps pré-concert, et dégaine mes quelques questions griffonnées.
Contente d'avoir retrouvée les trois belges d'adoption pour une dernière interview, je les enquiquine 18minutes puis repars braver le froid la tempête et la pluie avec ma pointe de mélancolie déjà sous le bras.
1h30 plus tard nous voilà à l'Étage du Liberté, petite salle toute en longueur, où bon nombre de spectateurs sont déjà vautrés au sol. La première partie, Gaab, attise la foule avec leur rock énergique, mais je suis loin dans mes pensées à essayer de trouver une solution pour échapper aux deux girafes mâles plantés devant moi me bouchant toute la vue sauf sur les enceintes, et la demoiselle blonde sur échasse sous mon nez qui gesticule pour voir entre les deux girafes. Le combat va être difficile, et je vais finir perdante à celle qui verra le mieux la scène.

Nous avons déjà parler des concerts de Puggy sur Albumrock, donc clamer haut et fort qu'ils sont d'une ardeur dingue, et d'un punch fou ne serait pas d'un culot incroyable, ni d'une nouveauté terrassante. Je ne vais donc pas dire que ce soir était explosif, haut en qualité, je ne vais pas répéter que les Puggy partagent énormément avec leur public, qu'ils se bidonnent sur scène et qu'on aime ça, ni que la sensibilité se mélange à cette énergie dingue qu'ils dégagent.
On va plutôt constater que depuis le premier concert vu de mes yeux de festivalière ébahie en juillet 2010, à ce dernier concert dans une petite salle fin 2011, rien n'a changé si ce n'est leur aisance scénique.
Ziggy nous balance toujours ces grands yeux au visage (métaphore, bien sur), ce qui pouvait être perturbant au départ mais plaisant et amusant au fil du temps, il tape toujours aussi fort avec ses baguettes sauf que maintenant il nous fait sa chanson à lui tout seul; Romain est toujours aussi souriant derrière sa basse et sa barbe, sauf que maintenant il tape sur un tambourin à pédale et il porte une chemise en jean; et Matthew chante toujours aussi parfaitement alors qu'il n'avait pas prévu de l'être au début, et nous rappelle toujours qu'on est des quiches en guitare à côté de lui, sauf qu'il nous montre de plus en plus son humour.

A Rennes le public est bien présent et mixte, les parents sont avec leurs enfants, les parents sont là sans leurs enfants, les copains viennent sans leurs copines, les collégiennes côtoient les adultes bien dans l'âge, et tout ce monde répond parfaitement aux balles lancées par le groupe. L'ambiance et le feu de la soirée ne retombe pas, mais ce dernier concert a lui aussi un goût de trop peu lorsqu'après un rappel de 30 minutes le groupe salue une dernière fois le public, et que les lumières de la salle se rallument sur nos visages défraichis.
Totalement trempé et collé à son voisin, chacun ramasse sa vieille peau fatiguée et se dirige la langue pendante vers le bar de l'Étage, où les méchants vigils insensibles vont faire le ménage et virer tout le monde rien de temps après.
On retourne donc dans le froid et la nuit, mais on s'en fout, parce qu'à ce dernier concert à Rennes on y était, et même qu'il était à la hauteur de la tournée : à marquer d'une croix blanche.
Merci encore à Kmeron pour ses photos
