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Mainsquare Festival 2014


Mathilde, le 21/07/2014

Samedi 5 juillet 2014


par Carolinebt.

Le Main Square d'Arras a-t-il gagné son pari ?
10 ans après que la première note eut retenti au cœur d'Arras, le festival arrageois peut se vanter de s'être hissé au niveau des plus grands festivals de l'Hexagone. De deux noms en 2004, MSF est passé à une manifestation de 3 à 4 jours avec déplacement controversé du centre vers la citadelle, avec une scène supplémentaire depuis 2010. L'événement a évidemment gagné en ampleur avec ses 40 000 festivaliers par jour.
C'est vrai que les plus sceptiques seront étonnés de relire les noms qui se sont produits sur la scène d'Arras : Coldplay, Arcade Fire, Portishead, PJ Harvey, Elbow, Archive, The Prodigy, Placebo, Franz Ferdinand, Radiohead ...
En 2014, Iron Maiden, rien que ça ! Et même Mastodon ! Pourtant ce n'est pas la première année que les métalleux envahissent le terrain poussiéreux de la place d'armes. Il y a quelques éditions de cela (2010), ce sont les allemands Rammstein qui avaient démontré leurs talents d'artificiers dans la Citadelle d'Arras.

Le Main Square serait aimé et détesté à la fois … : il y a de cela, oui : Tiens si on regardait l'affiche du festival de Werchter qui se déroule, soit quelques journées avant, soit comme cette année à des dates qui se superposent. Que cela ne tienne, les artistes n'auront que deux cents kilomètres à parcourir : Stromae, Gesaffelstein, Triggerfinger, MGMT, Foals, Imagine Dragons, Arsenal, Jack Johnson, London Grammar, Shrillex ... Si vous les loupez ici, vous pouvez les voir là !
Notez que cette année, la typo et les couleurs sont très légèrement différentes d'un festival à l'autre, merci pour l'effort, les gars. Merci la communication Livenation ! Uniformisation, voir mondialisation me direz-vous ... Et si on réfléchissait un peu à comment dépenser nos 59 euros (tarif d'une journée complète comme samedi) ...
En revanche, Metallica n'a malheureusement pas fait le trajet. Le groupe est passé uniquement en Belgique (le même soir qu'Iron Maiden !). Et si les rééditions Led Zep ne vous suffisent pas, sachez que Robert Plant est aussi passé par Werchter cette année !


Finalement, le Main Square est une sorte de rattrapage pour tous ceux qui auraient hiberné cet hiver : London Grammar et Disclosure loupés à l'Aéronef : zou direction Arras.
Revenons aux artistes de ce samedi : l'idole des petits et des grands, le belge Stromae qui, il faut le souligner, cartonne aussi à l'étranger. Il s'est même produit à Glastonbury en juin dernier. Attention au syndrome Patrick Bruel tant les fans sont sérieusement accros ...
Parce qu’on ne s’en lasse pas, Foals revient aussi en France pour sa dernière date sur le territoire. Et soit dit en passant, il y a un trio qui devrait peut-être partager le même tour bus cette année, tant on le retrouve partout c'est Shaka Ponk-Stromae-Fauve (présents aux mêmes dates au festival de Nîmes, Beauregard, au Big Festival, aux Déferlantes d'Argelès, aux Vieilles Charrues, aux Nuits de Fourvière, à Musilac, aux Eurockéennes ...). Ce phénomène de "copier-coller" estompe peu à peu les artistes émergents et les programmations plus audacieuses.
Mais merci le Main Square pour la séance de révision.

La journée commence tard pour moi avec au loin le son de MGMT, accompagnant mes longs va-et-vient afin de trouver le sésame d'entrée. Force est de constater qu'à l'écoute, les tubes de MGMT ont mal vieilli. Qui a envie de réécouter "Time to pretend", "Kids" ou "Electric Feel" ?
Pas de regret et passons à la prestation d'Allen Stone sur la scène Green Room.
Soulignons que depuis quelques éditions, il n'y a plus de tente, mais une large scène qui prend place de ce côté de la citadelle. Fini l'aspect intimiste des prestations de Florence and The Machine, d'Angus et Julia Stone ou de The Bewitched Hands ...
Arborant un chapeau, portant les cheveux longs blonds et bouclés et une grosse paire de lunettes de vue, son look n'a rien de celui d'une rock star. Dans la bonne humeur sous une pluie battante, les festivaliers ont pu écouter ses compositions tantôt jazz rock tantôt folk. Guitariste, il est fan de soul et cela s'entend sur certains de ses morceaux ... Il bravera donc le mauvais temps façon entertainment américain devant des festivaliers sans grande réaction.

Une reprise de Bob Marley plus tard ("Is this love"), à quelques encablures démarre déjà le concert de Jack Johnson. Bronzé, plutôt beau gosse, il assure un show rock dans une ambiance bonne enfant, coole et décontractée, qui contraste avec le temps qui s'acharne sur Arras. Gageons que cet australien ait amené un peu de soleil dans le Pas de Calais. Son premier album s'est tout de même vendu à un million d'exemplaires. On soupçonne un rapprochement avec le son de Ben Harper, la dextérité musicale et l'émotion en moins. Mais il n'y a pas vraiment de soubresaut de la foule à ce moment tant les deux artistes jouant en parallèle, sont pros et un brin policés. C'est comme un bon moment en prenant l'apéro.

Pendant ce temps là du côté VIP, cette année, une fois n'est pas coutume, les privilégiés se sont déchainés sur une piste de danse enfin mise en place au milieu des ilots des stands entreprises. Là aussi, la bonne humeur était au rendez-vous, faisant oublier le manque de fléchage pour accéder à l'entrée presse du site. Notons aussi le manque de formation des nombreux agents, certains n'ayant aucun idée de ce qu'étaient les mots "accréditations" ou encore "invités".

Non loin de la Main Stage, l'excitation monte en attendant la prestation de Stromae (14 dates estivales prévues). Tout le monde se presse vers les premiers rangs, famille et jeunes enfants inclus pour écouter le jeune belge qui bat des records dans le monde entier (83 millions de vues sur youtube pour "Formidable", 165 millions de vues pour "Papaouté", 40 000 albums Racine carré vendus en 10 jours en Belgique et désormais 1 600 000 vendus en France représentant la plus grosse vente en 2013 !).
22 heures tapantes, Paul Van Haver entame "Ta fête" immédiatement repris en chœur par les spectateurs. Nœud papillon, chemise blanche, gilet imprimé jacquard et grandes chaussettes, les boums boums massifs de fête foraine résonnent entre deux couplets débités façon revendication ... Quand on n'adhère pas à ce type de son, c'est au moins agréable de le voir bouger : Grand et longiligne, il se meut avec grâce et occupe la scène avec facilité. Précis dans ses gestes mais décontracté, il aime faire des mimiques féminines et jouer avec son style androgyne.
Avec une peau de bébé et des traits fins, Stromae pourrait tout à fait faire carrière en tant que mannequin, tant les vêtements tombent parfaitement sur lui. Entre deux morceaux, il évoque avec humour le foot, les défaites françaises et belges et même les frites. Les tubes se suivent "Tous les mêmes", "Formidable", l'incontournable "Alors on danse" remixé avec "Rythm is a dancer" de Snap, qui met en transe les festivaliers qui sautent en rythme avec ferveur.
Après un titre hispanisant "Volare" sans grand intérêt, Stromae chante "Cancer" avec des "Qui sera le prochain ?" qui plombent l'ambiance pendant une courte de durée. Le contraste est saisissant avec l'enchainement sur le titre "Moules-frites" ("Paulo aime les moules frites sans frites et sans mayo ..."). Qui aurait cru écouter cela aux côtés de milliers de mélomanes en herbe ... ? C'est quasiment l'intégrale de Racine carrée et trois titres de son précédent album que Stromae a interprété pour des spectateurs fans, en complète osmose avec l'artiste.


Heureusement il y a une excellente raison de quitter l'esplanade avant la fin du concert. Ce soir c'est la dernière date en France de Foals marquant la fin de leur longue tournée pour l'album Holy Fire. Il fallait ne pas louper cela !
Le groupe d'Oxford salue Arras et attaque par "Prelude" : début extatique et montée en puissance au son de la batterie de Jack Bevan !
Le leader Yannis Philippakis est de bonne humeur et Foals n'a rien perdu de son énergie depuis son dernier set dans la région à l'Aéronef.
Vêtu d'un débardeur à l'imprimé africain tout poils et graisse dehors, comme à son habitude, Yannis descend de la scène et fait un petit tour parmi les premiers rangs. Pas de véritable émeute mais un bon frisson pour les filles situées là ! Le son abrupt envahit la Green Room, les tubes s'enchainent déjà "Olympic Airways", "My Number". Après "Milk & Black Spiders" plus lent, la température remonte avec "Providence". Occasion pour Yannis de démarrer un slam parmi les rangs serrés. Mêlant avec brio pop, rock et funk depuis 2006, Foals a offert une prestation parfaite à 100 % et bien rodée. Mais c'est un set beaucoup trop court aux yeux des fans de la première heure (format festival oblige). On s'incline tout de même devant ce show réussi à la hauteur du talent du groupe anglais.


En parallèle sur l'autre scène sévit Paul Kalkbrenner - mais il est "so 2012 !", comme diraient certains branchés -, qu'il est impossible de quitter sa place au premier rang tant la prochaine formation est attendue.
C'est le phénomène anglais Disclosure qui a rameuté les plus braves du festival, qui se sont fait rincer ce samedi, mais qui ont pourtant encore de l’énergie à revendre à 1 heure du matin ! La scène de Disclosure est ornée de quatre losanges vidéos et de deux espaces pour le duo de DJs avec batterie et ordinateurs. Les frères Guy et Howard Lawrence glissent quelques mots sympas aux festivaliers d'Arras.
Cela démarre en douceur avec "F for you", mais les festivaliers dansent déjà, connaissant par cœur les morceaux de Settle. "When a fire start to burn" illumine la scène de touches enflammées (la magie numérique). S'en suit "You and me", repris à l'unisson. Un visage numérique blanc danse sur la foule au rythme des titres. Aimer Disclosure, c'est un peu comme un péché mignon ! Cela rappelle un Groove Armada moderne ou encore un bon Basement Jaxx ! Puis les remixs d'Aluna George ("White noise") et de London Grammar ravissent la foule ! C'est samedi soir, c'est de la vraie musique club, que demander de plus ? La soirée se finit en apothéose avec l'excellent "Latch", mixant groove et dance dans une ambiance survoltée avec une foule reprenant le refrain en hurlant !

Malgré un final réussi, cela restera une journée en demi-teinte avec un manque cruel d'artistes de qualité et fédérateurs en début de soirée.

Pour revivre le set de Disclosure c'est par ici.

Set list Stromae :

1 Ta fête
2 Bâtard
3 Peace or violence
4 Tous les mêmes
5 Volare
6 Cancer
7 Moule Frites
8 Formidable
9 Alors on danse
...

Set list Foals :

1 Prelude
2 Olympic airways
3 My number
4 Milk & Black Spiders
5 Providence
6 Spanish Sahara
7 Red Socks Pugie
8 Late Night
9 Inhaler
10 Hummer
11 Two Steps, Twice

Set list Disclosure :

1 F for you
2 When a fire starts to burn
3 Defeated to me
4 You and me
5 Grab her
6 White noise (feat. Aluna George)
7 What's in Your Head
8 Confess to Me
9 Apollo
10 Running
11 Help me loose my mind
12 Latch (feat. Sam Smith)
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