↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

The Smile


Wall of Eyes


(26/01/2024 - XL Recordings - Rock alternatif - Genre : Rock)
Produit par

1- Wall of Eyes / 2- Teleharmonic / 3- read the room / 4- Under Our Pillows / 5- Friend of a Friend / 6- I Quit / 7- Bending Hectic / 8- You Know Me!
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (13 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Plus dense et expérimental, The Smile affine sa mouture autour de sublimes arrangements."
Mathieu, le 08/03/2024
( mots)

Alors que le dernier album de Radiohead semble remonter à une éternité, les aventures individuelles de ses différents protagonistes ont quant à elles affluées, permettant de maintenir un certain niveau d’intérêt pour le légendaire quintette d’Oxford et de continuer d’alimenter l’espoir d’un jour le voir regagner au grand complet le chemin du studio autour d’un projet commun. Depuis 2016, nous avons ainsi été gâté de 3 albums honorables, Anima de Thom Yorke, toujours aussi friand de bizarreries électroniques et de mélodies hermétiques, Earth d’Ed O’Brien, pièce hétéroclite faisait la part belle au voyage et Strange Dance, troisième échappée élégante et intimiste proposée par le batteur au crane luisant Philip Selway. La part belle a également été faite aux bandes originales, dont on sait que l’exercice constitue l’un des péchés mignons de Johnny Greenwood, apposant son nom sur pas moins de 9 partitions ces 10 dernières années.


Malgré l’immense renommée du collectif historique et la qualité intrinsèque de chacune de ces créations, aucune n’a pourtant su se hisser au niveau de popularité de leurs 8 monuments (en omettant intentionnellement Pablo Honey), jusqu'en 2022 du moins, lorsque The Smile débarquait sans crier garde. Ce projet, en plus d’être le dernier né, est celui qui dégage le plus le doux fumet Radiohead, et qui peut se targuer de réunir une franche moitié du groupe (on considère évidemment Nigel Godrich à la production). Quelques mois après la sortie de l’excellent A Light for Attraction Attention et une tournée mondiale express, nous nous préparions déjà à voir les individualités retourner vaquer à leurs occupations solitaires. Notre surprise fut ainsi décuplée, lorsque l'on apprenait à l’été 2023 la sortie imminente d’un second opus baptisé Wall of Eyes.


N’y allons pas par quatre chemins, l’aura de Radiohead plane encore plus sur ce sophomore,  s'insérant  quelque part entre la sophistication synthétique d’un The King of Limbs et la douceur lunaire d’A Moon Shaped Pool. Recentrant son propos et affinant sa mouture autour de 8 titres complexes et bavards, le trio réhausse les nuances pastel du premier disque avec des coloris bien plus chauds et humecte son filtre d’une acoustique délicate soutenue par une floppée d’arrangements symphoniques. 


Comme bien souvent lorsque l’on se frotte à Tom Yorke & co., la direction sonore intrigue avant de fasciner, la faute notamment à des signatures temporelles inhabituelles. Ce n’est qu’après plusieurs écoutes que la délicate introduction éponyme atteint notre corde sensible, guitare acoustique légère et cordes mystiques jouant d’un glissando captivant en première ligne (cordes que Greenwood orchestre désormais à la perfection). Il y a bien longtemps que la voix du frontman n’eut été si claire et dévêtue de tout artifice. Les harmonies de “Teleharmonic”, la sensibilité sur le fil de “Friend Of A Friend” ou l'intensité croissante de “Bending Hectic” nous rappellent instantanément les talents de vocalistes de Yorke, qui se déleste ici de tout filtre ou gène résiduelle pour livrer une performance nuancée quasi parfaite d'un bout à l’autre.


Au-delà de l’excellence des prises de voix, c’est la structure dense de morceaux favorisant l’imbrication de différents univers qui permet à ce nouveau disque de se démarquer de son déjà très bon prédécesseur. Les 45 minutes sont ici consacrées à seulement 8 titres, chacun évoluant dans son propre écosystème et prenant le temps de développer assidument thèmes et sous thèmes. Ce minutage volontairement étiré est souvent prétexte à faire cohabiter des ambiances dissociables (“Read The Room”, Under Our Pillows” et ses riffs acides) ou faire monter la tension autours de crescendos prenants. “Bending Hectic”, du haut de ses 8 minutes, est probablement la pièce la plus intéressante d’un point de vue progression, prenant plaisir à façonner pas à pas et avec minutie un ad libitum mélancolique en véritable explosion électrique et saturée. L’osmose grisante entre les trois musiciens se reflète dans cette ascension brillante, d’autant plus mise en valeur par les arrangements symphoniques parfaitement exécutés par le London Contemporary Orchestra. L’harmonie fait mouche et se voit usée plus d’une fois pour accentuer le caractère dramatique de certaines compositions, “Friend Of A Friend“ en tête de gondole, panachant généreusement cordes et cuivres en soutient d’un délicat basse-piano-voix.


La basse justement, souvent placée en éclaireuse, ordonne l’ossature rythmique, renforcée par le frappé jazzy et sophistiqué de Skiner, bien qu’occupant cette fois une place un peu plus discrète au mixage. En prêtant attention aux motifs alambiqués de “Read The Room”, on ne peut que regretter cette légère mise en arrière-plan. Le piano quant à lui fait, et à juste titre cette fois, partie des privilégiés, voguant avec raffinement entre arpèges délicats, suites d’accords cotonneuses et soli de caractères, maintenant nos sens en haleine jusqu’à la délicate conclusion “You Know Me”, qui aurait très bien pu s’insérer dans la tracklist d'A Moon Shaped Pool et qui clôture ce voyage hors du temps sur fond de cordes entremêlées du plus bel effet.


Contrairement à l’hétérogénéité qui avait été soulignée à la sortie du premier cru, Wall of Eyes, bien que riche et expérimental, semble définitivement bien plus cohérent dans ses choix artistiques et vient aisément se hisser en pole position dans la discographie de notre jeune groupe. L’ombre de Radiohead flottera très certainement toujours au-dessus de ce projet qui semble désormais prendre bien plus d’ampleur que ce que nous pouvions imaginer en 2022. Ce parallèle est certes inévitable mais dans les faits, The Smile parvient tout de même à proposer une approche musicale novatrice, comme le faisait la bande d’Oxford de son temps. En conclusion, nous aurions définitivement tort de ne pas croquer à pleines dents dans cet album fantastique et de se laisser happer par ses sublimes arrangements en espérant (en vain ?) un éventuel retour du quintet original sous le feu des projecteurs.


A écouter : “Wall Of Eyes”, “Friend Of A Friend”, “Bending Hectic” 

Avis de première écoute
Note de 4/5
The Smile resserre son propos sur Wall Of Eyes sans perdre le caractère libre et autonome qui distinguait le premier album de ce side-project de Radiohead de son groupe parent. Il en résulte un disque d'ambient pop et de post-rock (première génération) hypnotisant, surréaliste, un peu décourageant à la première écoute à cause du faux-rythme de sa pièce introductive, mais définitivement fascinant sur la longueur.
Si vous aimez Wall of Eyes, vous aimerez ...
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !