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Compte-rendu de concert

Slash


Date : 07/05/2015
Salle : Terminal 5 (New York)
Première partie :

C’est comme toujours paré de son haut de forme et de sa Les Paul que Saul Hudson, accompagné de Myles Kennedy ainsi que de son backing band The Conspirators, venait secouer la côté est ce jeudi 7 mai. Proposant aussi bien des classiques des Guns N’ Roses que des morceaux issus de son répertoire solo, Slash, le guitar hero, a une fois de plus prouvé qu’il était bel et bien l’un des guitaristes les plus incontournables de sa génération. C’est en revanche pour Slash, l’entertainer, que la fin de parcours semble doucement se profiler...

Alan, le 23/05/2015
( mots)
Voilà maintenant cinq ans que Slash a entrepris une carrière solo dans laquelle celui-ci semble pleinement s’épanouir, loin de la gloire passée des Guns N’ Roses ou du semi-coma artificiel de Velvet Revolver. Épaulé par son bras droit et frère d’armes Myles Kennedy, qui partage son temps entre The Conspirators et Alter Bridge, le guitariste chapeauté écume actuellement les salles américaines pour défendre World on Fire, son troisième opus paru en septembre dernier. C’est évidemment une armée de fanatiques qu’on imagine bien hardcores qui a pris d’assaut le Terminal 5 new-yorkais pour assister à une démonstration de force de l’ambassadeur de la Les Paul. C’est du moins ce à quoi l’on était en droit de s’attendre, mais nous y reviendrons plus tard.
 
Encensé par la critique, World on Fire n’avait pourtant pas su nous séduire chez Albumrock, lesté par une redondance que même un album d’AC/DC n’oserait envisager. C’est donc avec une certaine appréhension, dopée par le souvenir d’une prestation plus que moyenne au Zénith parisien en 2010, que je parcours la 56ème en direction du lieu de rendez-vous… tout en réécoutant bien évidemment Appetite for Destruction. Quitte à se mettre en condition, autant piocher dans les valeurs sûres.
 
Arrivant tout juste à temps pour la première partie, c’est avec horreur que j’assiste pour la troisième fois en moins de quatre mois à l’entrée sur scène d’Unlocking the Truth, jeune groupe de metal originaire de Brooklyn qui truste visiblement l’ouverture de tous les concerts de hard rock/metal qui se tiennent ici. C’est de ce fait impuissant que j’assiste, au bord de l’écoeurement, à ce même set qui ne m'avait déjà nullement convaincu les deux premières fois. Las et blasé, je me contenterai de vous renvoyer ici ou pour un descriptif un tant soit peu détaillé de leur set de toute manière identique d'un soir sur l'autre.
 
From geek...
 
À l'inverse d’un Axl Rose étranger au concept même de ponctualité, c’est finalement vers 8:45 PM (!) que Slash et sa bande investissent la scène, accueillis en fanfare par un public extatique qui se rue vers l'avant de la fosse avec l’espoir d’observer le guitar god de plus près. La cérémonie s’ouvre sur un “You’re a Lie” dynamique et rondement mené par un Myles Kennedy au charisme tout bonnement époustouflant, captivant une assistance n’ayant d’yeux que pour lui - pardon : une armada de smartphones filmant tous avec une passivité déconcertante Slash et ses acolytes. Suivent quatre coups de cowbell annonciateurs d’un “Nightrain” accueilli avec plébiscite qui peine pourtant à secouer la foule, toujours trop occupée à suivre le concert par l’intermédiaire de cette irritante armada d’écrans mesurant tout au plus quelques pouces.
 
La descente aux enfers débute avec “Avalon” qui inaugure la demie-heure la plus consternante du set, durant laquelle s’enchaîneront chansons dispensables et morceaux inintéressants pour un résultat embarrassant au possible : public statique et avare en applaudissements, gêne ambiante palpable et un Slash à la présence et au charisme tout bonnement inexistants, celui-ci restant dans son coin, les yeux rivés sur le manche de sa Les Paul, plus proche du guitar geek que du guitar god que l’on s'attendait pourtant à voir ce soir. C’est de ce fait le duo Myles Kennedy/Todd Kerns - Slash qui se fait voler la vedette par son bassiste : on aura tout vu - qui assure le show tant bien que mal, peinant à éveiller ne serait-ce qu’un soupçon de folie chez un public toujours aussi exaspérant, incapable d’apprécier le spectacle autrement qu’au travers d’un putain d’écran de téléphone.
 
Petite étincelle avec “Double Talkin’ Jive” qui ravive temporairement la flamme avant que son intro interminable ne perde de nouveau tout le monde en cours de route. Il faudra attendre “You Could Be Mine” pour qu’enfin la machine carbure de nouveau à plein régime et parvienne à faire oublier une demie-heure aussi pénible que navrante : c’est donc après presque trois quarts d’heure que le show finit par démarrer, Slash se réveillant enfin et déballant autant de riffs tous plus mémorables les uns que les autres. L’intro de “Welcome to the Jungle”, qui fait suite à un “Doctor Alibi” sévèrement burné et chanté par Todd Kerns, retourne - enfin ! - le Terminal sens dessus-dessous et initie des pogos en rafales au sein d’une fosse jubilatoire qui chante en choeur avec Kerns, toujours au micro pour ce classique absolu qu’avaient signé les Guns en 1987.
 
...to god
 
Galvanisé par l’accueil unanime réservé à “Welcome to the Jungle”, Slash semble se débrider, se mouvant sur scène avec aisance et n’hésitant pas à rejoindre Myles Kennedy, qui arbore un smile toujours aussi charmeur, pour s’accaparer le public et lui donner ce pourquoi il est venu : c’est de ce fait sur “Rocket Queen” que le guitariste chapeauté déclare les hostilités, entamant un solo médian de près de quinze minutes (!) ne tombant jamais dans la branlette de manche ni dans l’exercice de style pur et dur. Accompagné par une section rythmique au groove fracassant, Slash se ballade de frette en frette, parfois avec son bottle neck, et s’amuse à teaser la foule, admirative - et smartphone en main, cela va de soi. La batterie gagne peu à peu en frénésie et en intensité, opérant une montée en puissance progressive qui trouve sa résolution lorsque Myles Kennedy entame un dernier refrain. Acclamé par la foule, Slash finit par reprendre sa place et poursuivre le show, tranquille.
 
“Bent to Fly” offre une trêve somme toute relative avant un “World on Fire” survolté et imparable durant lequel Myles Kennedy s’en donne à coeur joie. Slash se la joue ensuite “Stairway to Heaven” avec une guitare double manche pour un “Anastasia” quelque peu… pompeux - lol - mais qui se laisse savourer malgré tout. Sir Hudson prend ensuite place au milieu de la scène, devant son chanteur, pour entamer - non pas sans erreurs, mon Dieu - les premières notes de “Sweet Child O’ Mine”. Myles Kennedy se voit ici rejoint par l’ensemble du public qui chante en choeur, et au mot près, les paroles écrites par Axl Rose quelques trente ans plus tôt. Suit enfin “Slither”, seul morceau issu du répertoire de Velvet Revolver et dont l’intro est comme toujours marquée par les habituelles présentations, avant que les cinq larrons ne quittent la scène.
 
Alors que chacun se prépare à lancer ses dernières forces dans la bataille et attend avec une excitation non feinte l’arpège de “Paradise City”, Slash prend la parole et relate un coup de téléphone reçu quelques jours plus tôt, au cours duquel “une fan” l’a imploré de la laisser monter sur scène avec lui. En grand seigneur, il invite donc Kimberly Nichole, participante à la huitième saison de The Voice US et chanteuse évoluant désormais dans le circuit new-yorkais, à le rejoindre sur scène pour une reprise  bluesy à souhait de “Hey Joe”… suite à quoi retentit bien évidemment l’arpège tant attendu. Final en apothéose sur un gigantesque pogo dans la fosse qui met ainsi fin à prêt de deux heures et quart de concert. Salut du groupe, départ de la salle, puis retour vers le métro : on gardera au moins le souvenir d’une soirée qui aura fini bien mieux qu’elle n’a commencé - et heureusement putain.
 
De cette prestation plus qu’inégale, on ne retiendra pourtant ni le réveil quelque peu tardif de Slash ou les choix plus que discutables dans l’agencement de la setlist, mais bel et bien le public, exécrable au possible : entre baobabs vissés dans le cul et smartphones greffés à la main, tous les membres de l'assemblée ont prouvé plus que jamais ce soir que le smartphone était le cancer de ce siècle. Qu’il est lamentable de voir autant de personnes passer à côté de tout ce qui fait la saveur de l’expérience vivante qu’est le live, hypnotisés par un amas de pixels sur un écran à peine plus grand qu’une carte de tarot. Autant de personnes qui m’inspirent aussi bien de la pitié que du mépris. Vous me trouvez intolérant ? Vous m’excuserez, mais fallait que ça sorte : j’étais venu voir Slash, pas André Rieu bordel de merde.
 
À bon entendeur.
 
Setlist : 1. You’re a Lie - 2. Nightrain - 3. Avalon - 4. Ghost - 5. Back from Cali - 6. Wicked Stone - 7. Too Far Gone - 8. Double Talkin’ Jive - 9. You Could Be Mine - 10. Doctor Alibi - 11. Welcome to the Jungle - 12. Beneath the Savage Sun - 13. Rocket Queen - 14. Bent to Fly - 15. World on Fire - 16. Anastasia - 17. Sweet Child O’ Mine - 18. Slither
 
Rappel : 19. Hey Joe (w/ Kimberly Nichole) - 20. Paradise City
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