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Compte-rendu de concert

Little Dragon


Date : 16/05/2011
Salle : Café de la Danse (Paris)
Première partie : Thus:Owls
Laura, le 24/05/2011
( mots)

Ce soir là, alors que les gradins du Café de la Danse se remplissent doucement, un mot revient plusieurs fois dans le public, ou plutôt un nom : Gorillaz. Et en effet, il était difficile, après avoir été ébloui par la prestation scénique de Little Dragon en première partie du collectif, de résister à l'appel d'une nouvelle date dans une salle aussi charmante. Il faut dire que Gorillaz a donné un sacré coup de pouce au groupe suédois, en révélant au public européen les compositions electro-pop brillantes du quatuor nordique.

 

Les gradins sont encore parsemés et la fosse vide quand la première partie, Thus:Owls, suédoise aussi, arrive sur scène. La chanteuse, petite femme blonde sous une grande veste jaune, s'installe derrière le micro, et lorsqu'elle se met à chanter, c'est la claque. Une voix puissante, grave, magnifique, qui mène avec douceur les compositions pop du groupe. Les titres sont agréables, entraînants, frais, dans la digne lignée de Little Dragon.

Quand Thus:Owls s'éclipse et que les lumières se rallument, les gradins commencent à emplir, jusqu'à déborder dans les escaliers et dans la fosse. Bientôt, la température monte de quelques degrés, et les derniers arrivés peinent à trouver une place : le Café de la Danse est plein à craquer.

Les trois garçons de Little Dragon arrivent enfin sur scène, devant une grande toile représentant une œuvre étrange et onirique faite de monstre et de créatures en tous genres. Enfin, Yukimi Nagano, la chanteuse et pierre précieuse du groupe apparaît, dans une tenue des plus originales, comme on pouvait s'y attendre.

 

Pendant plus d'une heure, les titres s'enchaînent, dont des nouveautés, tel l'excellent "Little Man", qui seront présentes sur le prochaine album, Ritual Union, attendu pour juillet prochain, et des titres comme "After the Rain" ou "My Step", toujours aussi intenses sur scène. Le public ne tarde pas à devenir de plus en plus énergique, et pour cause : sur scène, la présence de Little Dragon est décuplée, les rythmes nous arrivent en pleine face avec violence, et les danses hypnotiques de la belle Yukimi donnent envie de se déhancher. De temps en temps, la chanteuse se saisit de son petit tambourin et l'agite en se trémoussant avec fluidité, et toujours ce sourire incroyable : Yukimi semble tellement heureuse d'être là, et parle au public avec tellement de gentillesse qu'elle semble irradier. Irrésistible. Parfois, elle frappe aussi avec une baguette un étrange instrument en forme de grande palette à maquillage pailleté.

L'autre attrait de Little Dragon sur scène, est cette capacité qu'à Håkan, l'homme aux synthétiseurs, à réinventer chaque chanson tout en en gardant l'essence. Les sonorités changent, s'amplifient, se simplifient, s'étirent, se transforment, et parfois à un tel point que la chanson devient mille fois meilleure sur scène, ce qui est plutôt frustrant : impossible de retrouver les sensations éprouvées dans la salle sinon dans nos souvenirs. Un concert de Little Dragon est une véritable nouvelle expérience de leurs productions, et même les nouveaux titres, dont personne ne connaît encore les paroles, sont joués avec tellement de conviction qu'on s'en approprie déjà les sonorités.


Après être sorti de la scène, le groupe revient sous un tonnerre d'applaudissement pour finir avec la mélancolique "Twice", et "Feather", l'un des moments forts de l'album Machine Dreams. Yukimi termine le concert à frapper avec force à côté du batteur. Des torrents électro se déversent sur le public. Il fait très chaud.


Enfin, le calme revient dans la salle et les Little Dragon s'en vont un par un. Yukimi part précipitamment, et c'est Håkan qui s'éclipse le dernier, un immense sourire de fierté sur le visage. Et il y a de quoi. Vivement le nouvel album !

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