Judas Priest
Salle : Théâtre Antique (Vienne)
Première partie :
On le sait que les embouteillages ont toujours lieu à Saint-Etienne et Saint-Chamond et qu'il aurait peut-être fallu passer par Lyon, mais normalement, on gagne en temps et en argent ... Pas pour cette fois question timing, on est sur le fil. Heureusement que nous connaissons le spot parfait pour se garer à Vienne, c'est-à-dire pas trop loin du théâtre mais assez excentré pour repartir sans encombre, afin d'arriver dans les temps sur le site - on ne vous donnera pas le lieu, c'est plus précieux qu'un coin à champignon ce genre d'info ...
Placé dans les gradins en face de la scène, pas très loin de notre siège (enfin, de notre "pierre" plutôt) du derner concert sur place (Greta Van Fleet en juin), il ne nous reste plus que vingt minutes avant le début de la première partie, soit le temps d'avaler notre sandwich. Il s'agit des Dead Daisies qui produiront pendant 45 minutes un Hard-rock assez Heavy (genre Dio), groupe à la composition prestigieuse hélas tronquée de Glenn Hughes tombé malade entre temps (Covid, évidemment). Il y aura tout de même deux références à Deep Purple - "Mistreated" et "Burn", davantage en hommage à Coverdale d'ailleurs puisque certains musiciens ont joué dans Whitesnake. Bref, une bonne mise en bouche bien adaptée au show du soir : les grands, les uniques, Judas Priest.
Le soleil en pleine face (c'est le problème et l'avantage de l'exposition des gradins, avantage puisqu'on a droit au coucher de soleil), nous voyons la scène s'installer petit-à-petit, notamment une grande structure métallique très proche du sol dont on reconnaît la forme du trident, symbole du groupe. Suite à un "War Pig" introductif, on comprend que le trident se redresse et se lève pour dominer le devant de la scène avec de mutiples projecteurs : effet garanti, d'autant plus que le jeu de lumières sera d'une grande qualité tout au long du concert.
Grand fan de Judas Priest, je n'avais jamais eu l'occasion de les voir sur scène. Je savais que Rob Halford avait une déambulation particulière, marchant lourdement d'un coin à l'autre de la scène la tête baissée et les deux mains sur le micro, mais il n'hésite pas à faire le show en alpaguant le public, le faisant chanter, multiplie les effets sur sa voix (avec de nombreux échos) et fait le chef d'orchestre pour des morceaux qu'il connaît par coeur. Niveau voix, ses capacités demeurent honorables, notamment quand il s'agit de monter dans les aigües ou d'hurler voire de growler, mais il faut avouer qu'il s'avère inconstant, sans jamais dévevoir pour autant. Niveau costumes, il enchaîne les tenues de strass et de cuir pour notre plus grand plaisir.
Pour les amateurs de guitare, le service était estomaquant, entre Andy Sneap (leur producteur - LE producteur - qui remplace Tipton) et surtout Richie Faulkner qui interprête le set avec une propreté inégalable, une puissance enviable, et des soli merveilleux. Ils assurent un spectacle de guitar heroes sans jamais dénaturer les titres par des divagations trop longues et répétitives.
Et quelle setlist ! Evidemment, il s'agissait de célébrer un demi-siècle de Heavy Metal, il fallait donc réserver une place aux tubes du groupe qui d'une part sont très nombreux et d'autre part, s'étendent sur une longue période (au moins jusqu'à Painkiller). Le plaisir fut pour moi d'avoir deux titres issus de Defenders of the Faith ("Freewheel Burning" et "The Sentinel"), mais également un "Victim of Changes" déployé durant de longues minutes, ou encore le très 1980's "Turbo" ainsi que la reprise de Fleetwood Mac "The Green Manalishi (With the Two Prong Crown)" qui firent un bel effet sur le public. Celui-ci n'était pas aussi nombreux qu'on aurait pu l'attendre, à peine autant quà notre précédent concert à Vienne (si ce n'est moins), sûrement faute à la date (pleine période de vacances et en début de semaine) ou à l'inflation ... Néanmoins, il était en communion avec le groupe, porté par les titres, chantant les paroles en choeur - j'en étais ... Dernier point peut-être, il s'agissait d'une foule intergénérationnelle, quand d'autres groupes capitalisent sur leur fan-base vieillissante.
Les bonnes choses ont toujours une fin, mais celle-ci s'est conclue par un bouquet final à vous prendre par les tripes : un rappel composé de l'épique "The Hellion / Electric Eye", suivi par une entrée en Harley fumante pour "Hell Bent for Leather", prélude à l'hymne quasi punk "Breaking the Law" qui fait chanter Vienne pour enfin gonfler un taureau géant illustrant sur scène un ultime "Living After Midnight" là aussi repris de la fosse aux gradins. Un final très émouvant qui permit de faire le plein d'énergie et d'enthousiasme.
C'était un show d'1h30, dont on aurait bien pris un quart-d'heure de plus ... Mais ils ont dit qu'ils reviendraient ...
Setlist Dead Daisies
Long Way to Go
Rise Up
Dead and Gone
Bustle and Flow
Mistreated
Radiance
Shine On
Burn
Setlist Judas Priest
One Shot at Glory
Lightning Strike
You've Got Another Thing Comin'
Freewheel Burning
Turbo Lover
Hell Patrol
The Sentinel
Victim of Changes
The Green Manalishi (With the Two Prong Crown)
Diamonds & Rust
Painkiller
Rappel (1)
The Hellion / Electric Eye
Hell Bent for Leather
Breaking the Law
Rappel (2)
Living After Midnight