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Compte-rendu de concert

Editors


Date : 29/06/2012
Salle : Main Square Festival (Arras)
Première partie :
Mathilde, le 21/07/2012
( mots)

Vite, on se dépêche de déguerpir du Main Stage et du concert de Kasabian pour se reposer les oreilles avec Editors. Une musique monacale de type complainte apocalyptique pas folichonne s’élève de la Greenroom. Ça change radicalement d’ambiance et c’est pas plus mal car il est 23 heures, et qu’on dit pas non à une petite bière à 4 euros (environ, avec l’éco cup), tranquillement assis sur l’herbe, toute juste rafraichie par la température vespérale. Ah… On se sent immanquablement l’âme d’un poète au son d’Editors.

Le frontman Tom Smith, cheveux long en petit chignon, s’avance humblement sur scène. Son timbre de voix reconnaissable entre mille, baryton à souhait, entame l’oriental "Sugar", pas sucré pour un sou mais virevoltant grâce au petit falsetto dont Tom a le secret. "Racing Rats" se fait bientôt entendre avec ses accords de piano qui rendraient mélancolique n’importe quel pied de chaise, puis "Smokers Outside the Hospital Doors" lui succède rapidement alors que justement on s’en grille une, désormais mi avachi/ à moitié allongé par terre. On se croirait à un cinéma en plein air, et on se demande s’il y a moyen de réserver le groupe pour le 14 juillet, sur fond de pyrotechnie… Ça serait tout de même plus délectable que la fête à neuneu... Mais nous nous égarons.
Rappelons au passage qu’Editors avait été mis de côté depuis son dernier album en 2009 et le temps du side project de Tom Smith et du batteur de Razorlight, réunis dans le groupe Smiths and Burrows en 2011 (enfin pas si side project que ça puisque les deux compères parlent d’un second album).Entre temps, le guitariste Chris Urbanowicz s'est fait la malle pour cause de divergence musicale depuis le dernier album. Sad story. Mais pour le moment on retrouve la fougue retenue cold-wave qui a fait leur réputation, avec "Bullet" qui pulse au son de la basse de compèt. Cette douce mélodie -qui doit conter des histoires de chevaux sans crinières, dans l’esprit- ne risque pas d’être couverte par le chuchotement de The XX  du côté du Main Stage. D’ailleurs cela aurait été plus logique que ce soit eux et leur rock intimiste qui officient sur la Greenroom. Les pauvres Editors se sentent étriqués sur cette petite scène nullement adaptée à leur rock enveloppant et adhésif. Et ce n’est pas la tonne de fumée qui noie littéralement la scène et les premiers rangs qui fera dire le contraire.

"Everybody is doing ok?" lance Tom, et le tube parfait en tous points "An End Has A Start" fait lever les plus motivés. Bon, soyons franc, finalement -et pour avoir visionné le show de Werchter qui avait lieu le lendemain, sur une grande scène- le public arrageois d’un soir n’est pas le meilleur sur ce concert. Et le set en perd sa saveur. Comme quoi l’audience et la scène really matters. Et puis Editors a caracolé en tête des charts en Belgique, pour un accueil beaucoup plus timide en France. Et le fait de récupérer le public de Kasabian, clairement, n’est pas facile non plus. D'où l'ambiance mitigée. Heureusement l’imparable "Munich" a le don de remettre du baume au cœur. Pour peu d’avoir été renommé auparavant bien sûr, ce titre aurait été parfait pour les J.O de Londres, comparé au marasme putassier que nous a concocté Muse.
Tom jouera seul le formidable tire-larmes "No Sound But The Wind", pour finalement faire déhancher le public (belge) sur "Papillon", dans un style très early Depeche Mode.

L’ovation est clairsemée, mais ce fut un moment magique et en suspens, idéal en ce début de grandes vacances pour un groupe qui, au risque d’insister, mérite d’être mis en valeur. En grand.

 Crédits photos: C. Bardey

Setlist

- Sugar
- The Racing Rats
- Bullets
- Smokers Outside the Hospital Doors
- Blood
- The Weight of the World
- An End Has a Start
- Munich
- Nothing
- No Sound But the Wind
- Two Hearted Spider
- Papillon

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