Bruce Dickinson : A quoi sert ce bouton ?
"L'icône D'Iron Maiden, l'autobiographie, avec du heavy métal de haut vol à l'intérieur".
Voilà ce que nous dit le sous-titre du livre, que l'on doit sans doute à l'éditeur, et qui apparait d'ailleurs en plus gros caractères que le titre officiel du livre : "A quoi sert ce bouton ?", le heavy-métal étant sans doute plus vendeur que des potards de cockpit de 747.
L'accroche est d'ailleurs un peu trompeuse (même si elle fait astucieusement référence à deux de ses passions) car c'est avant tout une autobiographie de Bruce Dickinson l'homme, bien davantage que celle du chanteur d'Iron Maiden. En ce sens, si vous n'êtes ni fan de la Vierge de Fer ni même connaisseur de leur musique (si vous êtes tombés sur cette page, gageons que les chances sont toutefois plutôt minces), ça n'a pas une importance capitale, puisque les 475 pages narrent avant tout le parcours d'un homme, depuis son enfance jusqu'à l'aube de ses 60 ans.
Dickinson y raconte sa vie d'écolier, entre châtiments corporels et passion naissante pour tout ce qui touche l'aviation, l'escrime, et bien sûr la musique. Il revient ensuite dans les grandes lignes sur son parcours musical : de la rencontre avec son héros, Ian Gillian (et une sombre histoire de vomi), de ses premiers groupes au lycée : "Styx", puis "Speed" jusqu'à ses deux arrivées dans Maiden (avec beaucoup de bienveillance envers Di Anno ou Bayley). Le livre ne tombe heureusement pas dans l'hagiographie album par album, tournée par tournée de Maiden (le soin sera sans doute laissé à Steve Harris) mais se concentre sur l'état d'esprit du chanteur, de l'homme et de son incroyable confiance en soi.
C'est ce qui transparait tout au long du récit : cette assurance, parfois avec un brin d'arrogance, et surtout cette volonté de tout contrôler et tout comprendre : que ce soit ses cordes vocales, les différents avions pilotés (avec une formation débutée tout jeune sur Microsoft Flight Simulator !). Même lorsqu'il explique son combat contre le cancer (gorge et langue), Bruce Dickinson s'écharpe à vouloir apprivoiser sa maladie, pour mieux la connaitre, et ainsi la vaincre (sa guérison est d'ailleurs abordée dans les dernières pages).
Le livre est bien écrit, tout en étant très simple, truffé de références à la culture anglaise qui nous échapperont mais l'essentiel est bien ailleurs.
On connaissait le bonhomme parfois provocateur dans la presse vis à vis des autres groupes de la scène métal (ou envers son meilleur ennemi Steve Harris), mais ça n'est pas du tout l'image reflétée ici. Hormis une légère pique adressée (et expliquée) envers Metallica, aucun règlement de comptes ou ressentiment n'est présent dans ces pages. N'attendez pas non plus un catalogue d'anecdotes dignes de "Party Animals", Dickinson n'étant heureusement ni Nicki Sixx, ni Phil Anselmo. Si certaines étaient prévues dans la première mouture, Dickinson explique parallèlement que "beaucoup d'anecdotes n'ont pas passé le montage final, car elles n'apportaient rien au récit. Pas de naissances, de mariages ou de divorces, les miens ou de quiconque".
Juste son histoire, ses certitudes, ses combats, ses passions (beaucoup de pages consacrées à l'aviation), et le tout heureusement sans déclarations pro-Brexit.
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