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Critique d'album

YMNK


Brighter


(11/06/2021 - Bruit Blanc - Noise Rock - Genre : Autres)
Produit par

1- Brighter / 2- Les Animaux / 3- Darker / 4- Expect The Unexpected / 5- Lullaby / 6- Bless This Mess / 7- Hopes / 8- Untold
Note de 4.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Clair voyant et montagneux"
Mathilde, le 16/06/2021
( mots)

Ex-membre de Shiko Shiko, Alexis Zbik a bâti, monté, bricolé, voire usiné un projet solo DIY nommé YMNK autour de synthés, de pop, d'ambient, en bref un joyeux ensemble davantage effervescent qu'hétéroclite. En juin 2021, il édite un second album de 8 titres, Brighter, un tantinet 8-bits qu'il faut bien secouer, à moins que ce soit lui qui vous secoue. Son premier LP à l'intitulé japonais (Genki Desu) et traduisible par "comment ça va ?" est lui sorti en 2019 et misait alors sur une ambiance posée et lénifiante. Alors est-ce que ça va toujours ? Est-ce qu'on y voit toujours clair en ces temps obscurs ?


D'entrée de jeu "Brighter", le titre éponyme, explore les méandres, l'underground des sons synthétiques, à la fois tendus comme une enquête paranormale, et chaloupés comme le faisaient les Foals à leur débuts car on est bien sur du math-rock parfois, qui afflue successivement en coulées solaires. C'est dans une pièce "inondée de lumière" qu'Alexis a enregistré les morceaux et c'est tout autant gonflés de clarté que fusent les morceaux de Brighter, le bien nommé. L'album a été conçu un an avant le confinement et il en sort peu voire pas affecté par la sinistrose actuelle. Festives, les percussions de samba brésilienne (type marca-surdo-contra) s'emballent sur "Les Animaux" et se mêlent à de l'électro davantage old school type New Order, puis à 2'30 ça pseudo Fisher Price avec des sons plus clairs, quasi cristallins pour retomber ensuite sur des beats gras et graves. Ce genre de moments font guise d'outros appréciées chez certains groupes alternatifs, mais là ça dure et ça se décline, bruits de jungle et de canopée à l'appui. Finalement la visée de l'album pourrait bien être les hauteurs.


Clairvoyant, montagneux, gazeux aussi, l'album engage des moyens innovants mais a un fond pas moins rétro-wave. Une ambiance 80ies à la Talk Talk ("Expect The Unexpected"), façon Mark Hollis, lui aussi artisan sonore en son temps. "Darker" est plus diffus et nous renvoie régulièrement vers de l'électro-pop façon Dan Deacon. Décomplexés mais plus dynamiques que sur le LP précédent, les nappes (phréatiques) de synthés ambient et les boucles de guitares bien mises en valeur évoluent en un mouvement fluide dans "Bless This Mess" (aux sous-teintes du générique de Les Aventures De Tintin) où il y a définitivement de la clairvoyance perforée parmi le bazar supposé, entre deux cloches et d'instants Tubular Bells. Loin d'être du bruit blanc, comme le label, les sons de ce projet sont déconstruits/ reconstruits comme les synthés qu'Alexis aime bidouiller. Les NFL3 avait opéré une Pink Renaissance, Alexis a donné lieu à un rainbow panorama montagneux fait d'aspérités aussi douces qu'inattendues. Un genre de distributeur de boissons gazeuses en haut d'un sommet, typiquement là où il n'y en a pas. Là où Shiko Shiko était davantage dans de l'explosif rétro gaming type Sonic Colours sur Nintendo DS, la texture de YMNK se veut plus retenue puis lâchée par intermittence, comme un genre de voyage initiatique à chaque titre.


Et quand on sait que YMNK est le diminutif de la traduction du nom polonais du musicien en japonais (Yamaneko), et qu'il signifie "chat de la montagne", décidément ici tout le monde porte bien son nom. On vient tous de quelque part, et ça crée parfois des fois des destinées (mais si). Et il y a de ça dans l'album: un mouvement naturel, spontané, sans doute pas vraiment conscientisé, même si nourri par des groupes tels Suuns, Ponytail et leur art rock décoiffant. Alors qu'est ce qu'il ne nous a pas encore été conté après le Soulwax "Untold" (qui aurait pu figurer sur une Face B des britanniques The xx)? Et bien peut être le tome 3/ LP 3. Quoi qu'il en soit, Brighter est une bande-son parfaite de déconfinement (vers l'espace bar). Pas la vieille musique d'ascenseur gênante, non, celle d'un engin cool qui vous projette vers le haut. Dans l'éther des sommets, évidemment.

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