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Critique d'album

Wheel


Resident Human


(26/03/2021 - Odyssey Music Network - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Dissipating / 2- Movement / 3- Ascend / 4- Hyperion / 5- Fugue / 6- Resident Human / 7- Old Earth
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un peu trop sage et impersonnel pour être indispensable, Resident Human n’en demeure pas moins un album particulièrement solide"
Franck, le 29/04/2021
( mots)

Voilà une sortie qui était attendue au tournant ! Il faut dire que Wheel avait marqué les esprits en 2019 avec les riffs ravageurs et l’incroyable force de frappe de son premier album Moving Backwards. Dès lors, le groupe basé en Finlande avait suscité bon nombre de comparaisons avec des formations comme Tool, Karnivool ou encore Soen. Comparaisons flatteuses, mais somme toute dangereuses, tant celles-ci peuvent vite devenir difficiles à porter. Le chanteur et leader du groupe, James Lascelles, n’a par ailleurs jamais caché ses influences, parvenant jusqu’ici à en tirer le meilleur pour un rendu des plus probant. La question qui se pose à présent est de savoir si le groupe sera capable de se renouveler et de réitérer l’exploit du premier album.


Quelques semaines après la parution de l’album Resident Human, la réponse est loin d’être évidente. Il fait en effet partie de ces œuvres présentant tous les ingrédients pour faire un excellent album, mais aussi difficile que cela puisse paraitre, l’étincelle ne prend pas. Difficile alors d’en ressortir autrement que mitigé. Bien entendu, une part de subjectivité persiste dans l’analyse, le tout renforcé par des attentes personnelles surement trop importantes. Pour vous dire, rarement un album ne m’aura rendu aussi indécis ! D’un côté, Wheel confirme et franchit un nouveau palier à l’aide d’une technique irréprochable et d’une production de haut vol, et ceci tout en affinant son style. De l’autre, le manque de surprises et de nuances se fait clairement ressentir tout au long de l’écoute. Un des reproches qui avait justement été fait au précédent album (sans pour autant être problématique) était de jouer un peu trop sur le même registre, ce qui conférait parfois un aspect linéaire et monotone à l’ensemble (un comble pour du progressif !). Malgré des compositions plus aérées, cette sensation s’accentue sur cette nouvelle production, au point d’en devenir un frein pour appréhender l’album dans sa globalité. 


Et pourtant les qualités sont nombreuses, et chacun des sept titres, pris séparément, se montre particulièrement convaincant.


Par exemple, le premier titre "Dissipating" marque une évolution appréciable dans le style d’écriture du combo finlandais. Le groupe n’envoie pas immédiatement la cavalerie et prend le temps d’installer une atmosphère plus aérienne que ce à quoi il nous avait habitué. La progression se fait subtilement grâce à différents paliers d’intensité, marqués par une partie instrumentale se faisant de plus en plus incisive jusqu’à un final explosif. Une certaine tension se met ainsi en place tout au long des douze minutes qui composent le morceau: l’auditeur se tenant à l’affut de chaque variation de tempo, crissement de guitare ou détonation de batterie qui pourraient amorcer l’inévitable déchainement. 


Dès les morceaux suivants ("Movement" et "Ascend") nous retrouvons Wheel sous sa forme la plus brute, matraquant l’auditeur avec ses riffs abrupts et ses rythmiques épileptiques pour un rendu des plus détonnant. Mais c’est surtout avec l’imposant duo formé par les titres "Hyperion" et "Resident Human" (entrecoupé par le plus minimaliste "Fugue" permettant à l’auditeur de reprendre son souffle) que Wheel se montre le plus impressionnant. Dans un style très Toolien, ces deux morceaux dotés de structures complexes et d’une instrumentation saisissante se posent comme la véritable attraction de l’album. Une chose est certaine, ce n’est clairement pas avec Resident Human que les comparaisons avec le groupe américain cesseront. Mais qu’importe finalement, tant que le plaisir d’écoute est au rendez-vous.


Le problème avec cet album est tout autre. Wheel semble s’orienter vers des concepts ambitieux aux ambiances très travaillées, rappelant par moment la démarche de The Ocean Collective dont le dernier cru (Phanerozoic II, 2020) avait impressionné à bien des égards. Mais là où le collectif allemand parvenait à générer un véritable ascenseur émotionnel (et ceci malgré un registre post-metal parfois extrême), Wheel peine considérablement à se montrer touchant et impactant. A l’image de ces blockbusters hollywoodiens qui tentent de se faire passer pour un film d’auteur, il manque clairement ce supplément d’âme qui fait toute la différence. On en prend pleins les mirettes, certes, mais il faut bien reconnaître que la machinerie finit rapidement par tourner en rond, usant trop fréquemment de la même formule : un début tonitruant, une section rythmique basse-batterie musclée, quelques nuances apportées du côté du duo de guitares et un James Lascelles qui tient la note d’un chant rugueux lors des points culminants. Le groupe ne parvient finalement jamais à égaler la sensation de puissance dégagée par Tool, ni à atteindre la subtilité d’arrangements de Karnivool. Mais par-dessus tout, c’est le manque d’instants réellement marquants qui fait défaut à cet album, et ceci malgré un nombre conséquent d’écoute. 


Certains seront conquis par l’énergie qui ressort de ces compositions complexes aux riffs endiablés ; d’autres y verront une œuvre manquant de profondeur et de personnalité. Resident Human n’en reste pas moins un album solide confirmant que l'on pourra compter sur le groupe finlandais à l’avenir. Effectivement, il y a fort à parier que cet album saura gagner en substance et en impact lors des concerts. Et c’est clairement sur scène que l’on espère retrouver James Lascelles et sa bande. 

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