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Critique d'album

The War on Drugs


I Don't Live Here Anymore


(29/10/2021 - Atlantic Records - - Genre : Rock)
Produit par Adam Granduciel, Shawn Everett

1- Living Proof / 2- Harmonia's Dream / 3- Change / 4- I Don't Wanna Wait / 5- Victim / 6- I Don't Live Here Anymore / 7- Old Skin / 8- Wasted / 9- Rings Around My Father's Eyes / 10- Occasional Rain
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Guerre Froide et Drogues Douces"
Diego, le 22/12/2021
( mots)

Il y a un an, les américains de The War on Drugs sortaient leur premier album live, le bien nommé Live Drugs. Contrecarrant l’adage qui voudrait que l’on enregistre et révèle un concert complet, il s’agissait alors plutôt d’un Best Of avant l’heure, puisque le disque rassemblait les “meilleures versions” live des titres les plus connus du groupe. Nous pouvions ainsi y voir deux aspects : l’un, d’avantage circonstanciel, reflétait la volonté du groupe de nous faire partager la meilleure expérience de concert possible, dans une période où la scène n’était qu’un souvenir dont l’avenir s’écrivait à l’encre de l’incertitude. L’autre, propre à la formation originaire de Baltimore, traduisait la conscience d’être parvenu à une étape charnière et le besoin d’un bilan d’étape.


Il n’est donc pas réellement surprenant de constater que sur ce nouvel opus, I Don’t Live Here Anymore, quelques changements notables sont opérés. Bien sûr, la révolution se fait ici en douceur : on reconnaît aisément le phrasé dylanesque d’Adam Granduciel, la production soyeuse et soignée et la rythmique robotique qui ont fait la gloire du groupe. Mais alors si changement il y a, où s’opère-t-il ? 


C’est en premier lieu les composantes absentes du disque qui sautent aux oreilles : le côté ambient rock qui suintait par tous les pores sur les précédents opus se font ici plus que discrets. Les compositions ambitieuses et grandiloquentes comme le fabuleux "Thinking of a Place" (sur A Deeper Understanding) ne sont pas au programme. The War on Drugs explore le versant pop du mont Indie, après en avoir gravi les côtes psychédéliques avec une grâce et un talent qui forcent l’admiration. Ainsi, le titre "I Don’t Wanna Wait" évoque sans retenue les années 80 et les succès commerciaux d’un Bryan Adams. Déroutant, tant et si bien qu’il faudra quelques écoutes pour avaler la pilule, mais terriblement efficace après digestion. Les montées en puissance progressives ont toujours été une véritable force pour le groupe, qui s’y recolle avec brio sur le titre susnommé, mais aussi sur les brillants "Old Skin" et "Rings Around My Father’s Eyes". Ce-dernier, ode à l’apprentissage et à la transmission filiale, se place directement comme une des plus belles compositions de Granduciel à ce jour. 


Si cette quête de simplicité mélodique est agrémentée des réussites précédemment évoquées, elle s’accompagne aussi de morceaux trop linéaires, frôlant avec la monotonie ("Wasted") ou l’ennui ("Victim" et son riff hérité des Smiths).


On retrouve toutefois tout au long du disque des marqueurs de l’ADN historique de The War on Drugs. "Harmonia’s Dream" s’inscrit dans la continuité des précédents efforts du groupe. C’est au travers de titres de ce calibre que le groupe a affirmé sa qualité de bête de concert, par le biais notamment de structures menant nécessairement à l’explosion de la foule. Le refrain jouissif et le grand final d’"Harmonia’s Dream" sont autant de promesses de grands moments live à venir. L’influence de Springsteen et Tom Petty n’a peut-être jamais été aussi frappante. Doublé par une guitare particulièrement pêchue et à propos, sur la dernière partie du morceau, Granduciel s’égosille “You're on your own”/”Tu es tout seul”. Comme un pied de nez au fait que ce vers sera probablement repris par des milliers de personnes à l’unisson. "Occasional Rain" conclut les débats de manière familière et rassurante pour tout fan du groupe, au travers d’une power ballade poétique et touchante.


Les paroles, loin d’être le point fort du frontman depuis les débuts du groupe, sont cryptiques dans le meilleur des cas sur "Change", morceau au demeurant très réussi et troisième single avancé avant la sortie du disque. Le riff d’intro va chasser sur les terres sacrées de Johnny Squire et des Stone Roses, sans le groove démoniaque de la partie rythmique mancunienne. Le lyrisme de passages comme “Maybe I was born too late (...) maybe I was born in the wrong way, maybe born on the wrong day”/"Peut-être suis-je né trop tard (...) peut-être suis-je né de la mauvaise manière, peut-être né le mauvais jour" laissera l’auditeur pantois mais les solos de guitare cétacéens accompagnant la fin de la chanson suffisent à assurer l’équilibre avec le refrain popeux.


Continuons notre remontée dans le temps pour parler des premiers singles. "Living Proof" prédisait l’apaisement constaté tout au long du disque. Sur cette ballade que Dylan n’aurait pas reniée, vient se superposer un solo pseudo improvisé dont Granduciel a le secret : s’il séduira les amateurs de spontanéité, il laissera sur le bord de la route ceux pour qui la structuration musicale est primordiale. 


Sur le titre éponyme, la carte de la mise en abîme est sortie puisqu’il est question d’un souvenir de concert de… Bob Dylan. Les cœurs du duo Lucius, invité sur le titre, confèrent à "I Don’t Live Here Anymore" un caractère lumineux comme The War on Drugs n’en a probablement jamais montré.


De lumière il est donc bien question sur ce dernier opus du groupe de Philadelphie, qui cherche à explorer une partie inconnue du spectre. Par ces refrains et ces mélodies pop, The War on Drugs propose une facette nouvelle, sans pour autant condamner aux oubliettes l’ensemble des éléments ayant fait jusqu’ici leur succès. La réussite est au rendez-vous, avec toutefois un léger goût d’inachevé. Si cette lumière supplémentaire n’aveugle pas l’auditeur, elle ne l’éblouit pas non plus. 


A écouter : "I Don't Live Here Anymore", "Rings Around my Father's Eyes", "Change".


 

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