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Critique d'album

The Pretty Reckless


Going To Hell


(12/03/2014 - Razor & Tie - Grungy Singing Actress - Genre : Rock)
Produit par

1- Follow Me Down / 2- Going to Hell / 3- Heaven Knows / 4- House on a Hill / 5- Sweet Things / 6- Dear Sister / 7- Absolution / 8- Blame Me / 9- Burn / 10- Why'd You Bring a Shotgun to the Party / 11- Fucked Up World / 12- Waiting for a Friend
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Le second degré a tout de même ses limites."
Nicolas, le 24/04/2014
( mots)

Les années passent, et la question demeure : c’est quoi, être rock n’ roll ? Pas sûr que la réponse soit identique selon que l’on s’intéresse à un homme ou à une femme. Quand Iggy Pop se fout à poil et se masse les parties en public, ça, c’est rock n’ roll. Quand les Red Hots jouent dans le plus simple appareil avec une chaussette sur la zigounette, ça, c’est rock n’ roll. Mais que dire quand Taylor Momsen fait grimper des poufes sur scène, les déshabille langoureusement puis finit par montrer ses nibards ? Mise en pratique dans la vidéo ci-jointe. Le soucis étant que la rock n’ roll attitude se heurte ici tant à la satisfaction voyeuriste on ne peut plus consensuelle d’un public purement mâle tout en alimentant les habituels fantasmes dégradants de la femme-objet qui n’est bonne qu’à ressembler et à se comporter comme une actrice de film porno. Ce genre d’attitudes, finalement, ne diffère pas tant que ça des embrassades entre filles des Britney Spears et autres Miley Cyrus, lesquelles, on le sait, ne rechignent pas à passer pour de saintes salopes et à se trémousser langoureusement dans le moindre de leurs clips, et quand on sait que la Gossip Girl a échoué de très peu au casting de Hanna Montana, on se dit que le boucle est tout de même étrangement bouclée. Toujours est-il qu’alors que certains voient en The Pretty Reckless le nouveau Hole des années 2010 - et par extension en Taylor Momsen la nouvelle Courtney Love - il était peut-être temps d’aller prendre la température du "phénomène"


Un phénomène qui, quoi qu’on en pense, commence à gentiment faire son trou. Débuter en première partie d’Evanescence - et ridiculiser au passage Amy Lee et sa bande de bras cassés - pour finir par ouvrir pour Marilyn Manson puis pour les Guns, c’est tout de même une sacrée prise de galons. En substance, il semble clair que la miss Momsen n’a pas l’intention de faire de la figuration, et il n’est d’ailleurs pas étonnant qu’elle ait souhaité interrompre sa carrière d’actrice pour se consacrer à 100 % à son backing band, pardon, à son groupe. Un trio masculin constitué de Ben Phillips à la guitare, Mark Damon à la basse et Jamie Perkins à la batterie et qui, avant de connaître la jeune blonde, avait fait ses premières armes en trio au sein de la formation Famous. Il faut croire que les trois gus ne l’étaient pas assez (famous) et qu’ils aspiraient à plus d’audience. Compte tenu de l’exposition dont ils jouissent actuellement, difficile de leur reprocher leur opportunisme.


Mais en fin de compte, les Pretty Reckless en ont-ils dans le soutif ? Le premier passage de platine de Going To Hell, après une prise de contact éberluée avec la pochette "plus racoleuse tu meurs" de la galette, a de quoi laisser pantois. Après une intro sonore nous faisant vivre l’orgasme d’une femme qu’on imagine se faire prendre gaillardement sur la capot d’une cadillac, dans la nature, à la nuit tombée, Taylor Momsen empile les clichés en pagaille, fait du heavy metal FM ultra-classique ("Going To Hell"), donne dans le mash-up Queen - Joan Jett ("Heaven Knows”), revisite "Nothing Else Matters" en balade symphonico-musclée ("House On A Hill"), fait copuler à sec Metallica et AC/DC ("Sweet Things") ou claque goulûment à la bise aux barbus de ZZ Top et de Lynyrd Skynyrd en déroulant sans complexe son hard sudiste ("Fucked Up World") sans oublier, vous l’avez déjà noté, de verser dans les pires clichés des noms de titres metal, enfer, paradis, absolution et tout le tintouin. On ne vous cachera pas que la tentation d’arrêter les frais dès la fin de "Waiting For A Friend" se fait grande. Malgré tout…


Malgré tout, et même si le second degré ne fait pas tout, il faut quand même reconnaître que d’une, Taylor Momsen aime jouer avec nous de tous ces clichés, et de deux, qu’elle en a un peu plus sous la pédale qu’on aurait pu le penser. Vocalement, même si la donzelle est parfaitement capable de chanter comme Beyonce ("Blame Me"), elle essaye tout de même de forcer le trait pour apporter un peu de férocité à ses harangues. Et mine de rien, Going To Hell, en balayant un tel spectre du rock heavy, se montre souvent bien plus réjouissant que la plupart des disques "sérieux" qui circulent dans les bacs. On a droit à du metal, du hard, du grunge / post-grunge ou apparenté, de la FM, mais aussi un peu de blues ("Absolution"), de l'acoustique ("Dear Sister", "Waiting For A Friend") et même à un essai de morceau omnibus en plusieurs thèmes, "Sweet Things", pas entièrement réussi mais constituant néanmoins un essai digne d’être salué. On peut aussi parler de "Why D’You Bring A Shotgun To The Party" qui, avec ses flingages en toile de fond et son chant canardeur, transforme Momsen en babe à mitraillette digne d’apparaître dans les derniers Roberto Rodriguez (qui n’a pas vu Machete ?). Du cliché, encore, mais du cliché outrancier et volontairement voulu comme tel, et c’est là que ça en devient amusant. Ajoutons à cela un certain savoir-faire mélodique qui fait qu’on passe malgré tout (et malgré nous) un moment plutôt appréciable avec ce second album des Pretty Reckless. M’enfin bon, le second degré a tout de même ses limites...


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