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Critique d'album

Tenebra


Moongazer


(29/04/2022 - - Stoner - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Heavy Crusher / 2- Cracked Path / 3- Black Lace / 4- Carry My Load / 5- Winds Of Change / 6- Stranded / 7- Space Child / 8- Dark And Distant Sky / 9- Moon Maiden
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Quand le sage montre la Lune, le mélomane entend du Stoner"
François, le 12/09/2022
( mots)

Les possibilités offertes aux artistes pour produire leur musique, la dématérialisation de celle-ci, l’accès plus facile aux instruments et aux logiciels, la multiplication des sous-genres du rock et du Metal, nombreuses sont les causes qui favorisent un foisonnement quasi infini des nouvelles sorties. Il ne faut pas trop sous-estimer l’ampleur de la production des 1970’s, qui fut bien plus importante qu’il n’y paraît, au-delà des nombreuses figures de proue (nous faisons tout pour vous le démontrer), néanmoins, il semble bien que la dynamique soit exponentielle. Le rock n’est plus en tête des musiques populaires les plus prisées, mais il est loin d’être mort.


Paradoxalement, cette profusion peut nous amener à reprendre de vieux réflexes quand nous souhaitons explorer des nouveautés. Il y a cinquante ans, les jeunes mélomanes au porte-monnaie peu rempli devaient trouver des astuces pour sélectionner un album sans se livrer au seul hasard potentiellement coûteux ; la pochette était souvent une porte d’entrée à laquelle on pouvait se fier, à tort ou à raison. Il est certain que King Crimson puis l’ensemble du rock progressif doivent beaucoup à leurs illustrateurs. Désormais, parmi les nombreuses propositions formulées par l’algorithme de YouTube ou celui d’autres plateformes, l’internaute avide de musique doit également effectuer un premier tri – impossible de tout écouter, et il se trouve qu’à nouveau, les pochettes sont un bon auxiliaire.


C’est ainsi que j’ai été amené à me pencher sur ce petit groupe italien au doux nom de Tenebra (très Argento dans l’esprit), tant le cavalier sans visage, le titre de l’album et le soleil ésotérique qui illustrent leur second opus Moongazer interpelèrent mes goûts en matière d’esthétique picturale. Tandis que du côté musical, le combo offre un stoner-rock tout à fait satisfaisant dont on soulignera la qualité du chant féminin très rock – et rauque.


Bien sûr, l’inspiration retro-1970’s est particulièrement marquée, entre un "Winds of Change" qui, après une introduction spacy, fait de lourds regards à Jimi Hendrix puis à Led Zeppelin dans sa seconde partie, ou un "Stranded" plus sabbathien-tu-meurs (on attend le "Iron Man" pendant une minute, en vain). En outre, Tenebra propose un stoner-rock assez typique du genre et sans grande originalité, avec son lot de guitares rugueuses et pachydermiques associées à ce tropisme revival et quelques dissonances – dans toutes les déclinaisons du genre, écoutez "Cracked Path", "Black Lace", "Carry My Load". Mais il s’agit d’un style qui est le plus souvent respectueux des codes.  


Mais le groupe dispose de bonnes idées qui dévoilent un potentiel prometteur : l’introduction tamisée de "Heavy Crusher" fonctionne plutôt très bien pour une entrée en matière ésotérico-bluesy, le saxophone au final de "Space Child", le pont progressif aux claviers retro de "Dark and Distant Sky", les différents passages plus contrastés de "Moon Maiden" ainsi que les contours électroniques rendent la composition un peu moins monolithique.


La Lune éclaire un peu les ténèbres de ses lueurs ésotériques, et le stoner-rock italien en sort un peu grandi – un album à ranger du côté de Witchwood (dont le dernier opus comporte également une référence au satellite) plutôt que de Pierrot Lunaire, pour faire référence à leurs compatriotes sélénites.


A écouter : "Heavy Crusher", "Winds of Change", "Moon Maiden"

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