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Critique d'album

Secret Machines


Ten Silver Drops


(25/04/2006 - Reprise Records/Warner Music - Pop psychédélique - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Alone, Jealous And Stoned / 2- All At Once (It's Not Important) / 3- Lightning Blue Eyes / 4- Daddy's In The Doldrums / 5- I Hate Pretending / 6- Faded Lines / 7- I Want To Know If It's Still Possible / 8- 1, 000 Seconds
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Les machines secrètes à l'assaut de leur kraut-pop cosmique."
Maxime, le 22/12/2010
( mots)

Ce trio texan a quand même une drôle d’ambition : façonner un space-rock moderne qui fusionnerait les litanies répétitives du krautrock, la pompe flyodienne post-Barrett et une pop à la démesure des stades dans la droite lignée de… U2 ! La grande réussite de Ten Silver Drops, qui succède à un premier album prometteur (Now Here Is Nowhere, 2004), c’est que ça ne ressemble, au pire, que lointainement à cette mixture imbuvable que personne n’aurait envie de concocter. Qu’évoque la musique de ce groupe piloté par la fratrie Curtis (Brandon au chant, basse et claviers, Benjamin à la guitare et aux chœurs) ? Un Archive qui se regarderait moins le nombril, un Flaming Lips moins dispersé, un Mercury Rev plus frondeur, voire un Trail Of Dead adoptant une salvatrice concision dans les moyens adoptés pour faire planer son auditoire.

Dès l’introduction, magistrale, le cocktail marche. "Alone, Jealous and Stoned", où comment évoquer à la perfection son titre en tressant chagrin enveloppé d’une torpeur évanescente, résignation portée par une nuée de claviers élégiaques et abandon catapulté par de superbes chœurs en fin de piste. Dans le même registre, "I Want To Know If It’s Still Possible" rejoue avec bonheur les grandes ballades stellaires du Ziggy Stardust. La pop cosmique des Secret Machines procède ainsi d’une alchimie étrange, remarquablement évidente dans sa facture sombre et mélancolique, mais convoquant les nombreuses références qu’elle utilise de biais, fuyant au dernier moment le calque studieux. On y trouve du krautrock, certes, mais à dose homéopathique, seule la batterie répétitive de Josh Gorza officie franchement dans le domaine. Sur "Daddy’s In The Doldrums", morceau le plus long d’un album plutôt sobre pour les canons du genre (8 titres, 45 minutes), le but n’est pas de débiter un emboitement infini de boucles pour provoquer un état de transe, plutôt esquisser une marche robotique sur fond de guitares fuligineuses et de basses grondantes pour mieux glacer l’atmosphère, ou encore cracher son dépit à coups de claviers stridents ("I Hate Pretending"). Si Can il y a, c’est un Can vandalisé, maltraité, dégrossi, simplifié pour le faire rentrer dans un cadre pop. C’est là que Bono entre dans la danse, car quand le trio lâche la bride, c’est pour cavaler des refrains déployés avec emphase ("All At Once", "Lightning Blue Eyes"). Emphase, le mot est lâché. Une emphase qui ne vise pourtant pas à instituer la paix dans le monde par la simple autorité de sa suffisance, plutôt à bomber un torse gonflé à la testostérone juvénile, pas très loin des Who lorsqu’ils imposaient leur démesure dans leurs opéras rock. Un opéra rock, oui, mais sans histoire grotesque peuplée de personnages improbables. Un opéra spatial pour faire voyager l’esprit et magnifier l’amertume (car qu’en faire, sinon la transfigurer ?), à l’image du décollage progressif de "1000 seconds", qui ferme le disque dans le sillage de Pink Floyd tout en évitant l’abus d’effets spéciaux.

Prenant de bout en bout, Ten Silver Drops laissait imaginer un avenir radieux pour ses géniteurs. On pouvait clairement attendre par la suite un concept album poussant la formule dans ses retranchements. Mais Benjamin Curtis part rejoindre les School Of Seven Bells et laisse le groupe orphelin de cette alchimie qui nous faisait miroiter monts et merveilles. Les Secret Machines rejoignent donc la cohorte des formations qui auront gâché l’énorme potentiel qu’elles avaient laissé entrevoir. Les rouages de cette machine cosmique resteront donc un mystère. Tant pis, tant mieux.

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