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Critique d'album

Mystery Jets


A Billion Heartbeats


(03/04/2020 - Caroline Records - Rock anglais - Genre : Rock)
Produit par Matthew Twaites, Mystery Jets

1- Screwdriver / 2- Petty Drone / 3- History Has It's Eyes On You / 4- A Billion Heartbests / 5- Endless City / 6- Hospital Radio / 7- Cenotaph / 8- Campfire Song / 9- Watching Yourself Slowly Disappear / 10- Wrong Side of the Tracks
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Mystery Jets initie sa marche pacifiste avec un cortège de morceaux pop efficaces et fédérateurs"
Franck, le 07/01/2021
( mots)

Vous vous souvenez de Mystery Jets ? Mais si, ce groupe britannique originaire de Twickenham (banlieue de Londres) qui nous avait livré le très réussi Curve of the Earth en 2016. L’album avait su séduire la rédaction grâce à ses mélodies pop enjouées et son ambiance psychédélique. A Billion Heartbeats - le sixième opus du combo londonien - était initialement prévu pour la rentrée 2019, mais s’est vu reporté à 2020 en raison de problèmes de santé du chanteur. Déjà malchanceux de voir leur album sortir en pleine pandémie et de devoir reporter leurs retrouvailles avec le public, les membres du groupe subissent en parallèle le départ d’un de leurs fondateurs (après celui de Kai Fish en 2012), à savoir le guitariste et chanteur William Ree. 


Pour le reste de la bande, nous restons sur la formation habituelle comprenant Blaine Harrison (chant, claviers et guitares) - toujours accompagné de son père Henry Harrison (claviers et guitares) pour la partie studio - ainsi que Jack Flanagan (basse) et Kapil Trivedi (batterie).


Le groupe n’est pas là pour s’apitoyer sur la situation et débute les hostilités de manière explosive avec le riff de guitare musclé de "Screwdrive". La voix assurée et pleine d’entrain de Blaine Harrison ainsi que les touches de synthés aux résonances spectrales confèrent à ce morceau une ambiance des plus électriques. Mystery Jets ne s’était rarement montré aussi incisif, le groupe optant pour une approche plus directe que pour les précédents essais. Un début tonitruant qui n’est pas forcément représentatif de la suite de l’album, lorgnant davantage vers des morceaux plus calmes aux mélodies langoureuses, dans un style à mi-chemin entre de la synth pop et le rock atmosphérique. Sans verser dans l’originalité, Mystery Jets met les petits plats dans les grands et nous sert un condensé de son savoir-faire en matière de pop raffinée et délicate. Cela en fait l’album de la... Non, je ne le dirais pas, beaucoup trop cliché comme expression. Oh, et puis tant pis, tous les autres chroniqueurs l’ont déjà utilisée : l’album de la maturité ?!


Album de la maturité ou pas (le groupe a tout de même plus de quinze ans d’activité…), celui-ci se différencie par ses textes. Finies les chansons d’amour et autres textes mielleux, A Billion Heartbeats est un disque engagé qui s’inspire des différents mouvements protestataires survenus à Londres ces dernières années. Déployant une pop élégante mâtinée de claviers aux sonorités 80’s, "History Has It's Eyes On You" puise son inspiration dans les manifestations pour l’égalité des droits des femmes (qui ont eu lieux dans les rues de la capitale anglaise en 2017). Sans pour autant prendre de positions politiques, Blaine Harrison en profite pour glisser quelques messages d’espoir pour les générations futures : « Teach your daughters how to climb, And show your sons how to commit / Apprenez à vos filles à grimper et montrez à vos fils comment s’engager ».


Le titre « Hospital Radio » est quant à lui une ode au personnel hospitalier et au système de santé publique au Royaume-Uni, troublante prédiction qui en fait un titre plus que jamais d’actualité. Toujours sur le thème de la santé, le chanteur britannique se penche de manière touchante sur le cas des personnes atteintes de maladies mentales et de troubles du comportement à travers le titre "Watching Yourself Slowly Disappear" : « we're raised to stand up tall and straight but then torn and reshaped by other people's gaze / nous sommes élevés pour nous tenir debout et droit, mais ensuite déchirés et défigurés par le regard des autres ».


Ces textes se trouvent parfaitement véhiculés par une musique qui adopte un ton résolument optimiste et fédérateur. Avec sa rythmique basique quasi militaire et ses chœurs radieux, « Petty Drone » a tout du titre Britpop ultra efficace que l’on pourrait facilement retrouver du côté de groupes comme Keane, The Wombats ou encore Two Door Cinema Club. La partie instrumentale épurée laisse le champ libre aux paroles, que l’on imagine facilement - à défaut de concert - scandée par un public. 


Ce que l’on peut reprocher (et qui a avait déjà été pointé du doigt dans nos lignes pour les précédents albums), c’est que le groupe semble user de tous les artifices lui permettant d’obtenir la "pop song" idéale, et que la même formule est utilisée tout au long du disque. Le morceau "A Billion Heartbeats" qui donne son nom à l’album n’échappe pas à la règle :  un couplet qui parvient à nous séduire en jouant sur la voix chaleureuse de Blaine Harrison suivi d’un refrain enjoué, le tout emballé avec quelques nappes de synthés. Même recette sur la ballade envoutante de "Endless City" sur laquelle on jurerait entendre Alex Turner des Arctic Monkeys au chant. Et le pire dans tout ça, c’est qu’encore une fois, cela fonctionne ! Et pour cause, difficile ne pas tomber sous le charme des boucles mélodiques d’un titre comme "Cenotaph", embelli par une partie instrumentale toute en nuances et subtilité.  


Malgré quelques passages un peu trop calibrés et certaines facilités (à l'image du titre "Campfire Song"), force est de constater que Mystery Jets, grâce à un travail de composition méticuleux et une certaine humilité, parvient encore une fois à nous faire adhérer à sa cause. Les ficelles et les rouages sont connus, mais on se laisse tout de même prendre au jeu avec un plaisir non dissimulé. A Billion Heartbeats vient compléter une année 2020 qui, en l’absence d’une actualité réjouissante, s’est avérée riche sur le plan musical. Cet album tombe finalement à point nommé et il serait dommage de se priver de la musique fédératrice et réconfortante du groupe de Twickenham.

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