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Critique d'album

Major Parkinson


Twilight Cinema


(24/01/2014 - Degaton Records - Rock expérimental - Genre : Rock)
Produit par

1- Skeleton Sangria / 2- Impermanence / 3- Black River / 4- The Wheelbarrow / 5- A Cabin in the Sky / 6- Heart Machine / 7- Beaks of Benelova / 8- Twilight Cinema
Note de 3.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Amateurs de nouveautés et de bizarreries en tout genre, venez nombreux, le cirque ouvre ses portes!"
Franck, le 07/10/2021
( mots)

Si vous nous suivez régulièrement, vous savez que chez Albumrock nous aimons mettre en avant des groupes qui sortent des sentiers battus. Et c’est tant mieux, car vous n’êtes pas au bout de vos surprises ! Une fois n’est pas coutume, nous nous tournons vers la Norvège pour les découvertes les plus improbables. Il y a quelques mois déjà, nous vous dénichions un beau spécimen local avec Moron Police, groupe aussi rafraîchissant qu’inattendu qui avait su séduire la rédaction avec son prog rock déjanté et jovial. Et comme une découverte en amène toujours une autre, nous voilà désormais à vous présenter un autre groupe tout aussi insolite : Major Parkinson.


Depuis sa création en 2003, cette formation a su se faire remarquer au-delà de ses terres nordiques avec une musique audacieuse et expérimentale (parfois associée au courant très confidentiel du "nawak metal"), dissimulant sous son indéniable technicité une bonne dose de second degré. C’est ainsi un véritable cirque ambulant qui s’installe devant nous, avec au programme des numéros pouvant aller de la pop radiophonique jusqu’au hardcore le plus affuté, le tout servi par des compositions à tendance progressive. Même si l’ensemble de la discographie de la bande (on pourra parler de collectif au vu du nombre d’artistes ayant participé au projet) mérite clairement le détour, Twilight Cinema - le troisième album du groupe sorti en 2014 - se pose comme une porte d’entrée idéale vers l’univers décalé des Norvégiens.


Embarquons désormais pour une expérience musicale étrange qui passionnera autant qu’elle rebutera. Loin d’être anodin, le titre de l’album confirme une dimension cinématographique prodiguant parfois au disque des allures de bande originale (B.O. qui n’aurait certainement pas déplu à Tim Burton à l’époque de ses plus irrésistibles réalisations). Tantôt accueillante, tantôt inquiétante, la musique du collectif s’amuse à brouiller les pistes avec un côté burlesque qui ne peut dissimuler totalement une certaine obscurité. Un sentiment augmenté par une voix qui risque d’en dérouter plus d’un. Difficile en effet de passer à côté du timbre grave et rocailleux du chanteur Jon Ivar Kollbotn ! Avec une interprétation alternant entre le parlé-chanté (voire susurré) et quelque chose se rapprochant du chant guttural, la prestation de ce dernier risque de ne pas convenir à tout le monde. Pour vous illustrer un peu la chose, on se trouve quelque part entre un phrasé à la Leonard Cohen et la noirceur d’un groupe comme Crippled Black Phoenix. Avec un peu de persévérance, on parvient aisément à s’en accommoder, d’autant plus que le groupe a l’intelligence de contrebalancer avec un chant féminin sur plusieurs morceaux de l’album.


Malgré une première immersion déstabilisante, la formation scandinave fait en sorte de rendre son univers le plus hospitalier possible, et nous ménage sur la première partie d’album : l’introduction à l’atmosphère festive et bucolique, ainsi que les rythmés et immédiats "Impermanence" et "Black River" n’auront en effet aucun mal à vous séduire dès la première écoute. Une fois les présentations faites, on sent que le groupe souhaite nous amener vers d’autres rivages et montrer sa véritable nature. Peu à peu, cet univers désenchanté prend une tournure nettement plus sombre par l’intermédiaire de titres comme "The Wheelbarrow" et son refrain effréné associant electro et metal ; ou encore "Heart Machine" et ses riffs abrasifs lorgnant vers les musiques industrielles. C’est alors que les compositions prennent une orientation nettement plus imprévisible et décousue, permettant au combo de s’adonner à tout genre d'excentricités. Le point d’orgue n’est autre que l’éponyme "Twilight Cinema", morceau complètement barré, dans lequel on retrouvera toute la folie d’un System of a Down, associée à diverses clowneries (dont des chœurs qui semblent tout droit sortis d’un générique des Looney Tunes).


Il est clair qu’un groupe aussi surprenant et atypique que Major Parkinson ne plaira pas à tout le monde: à la fois jubilatoire par son approche débridée, mais aussi excessif dans sa culture de l’étrange, le groupe entretient une certaine dualité qui pourra en laisser plus d’un perplexe. Néanmoins, il faut bien reconnaître qu’une telle singularité dans le paysage rock (progressif) mérite clairement le détour. D’autant plus qu’avec ce troisième opus, le collectif norvégien parvient à trouver un juste équilibre entre mélodies instantanées et pure délire créatif.

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