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Critique d'album

King Hannah


I'm Not Sorry, I Was Just Being Me


(25/02/2022 - City Slang - Rock indépendant - Genre : Rock)
Produit par

1- A Well-Made Woman / 2- So Much Water So Close to Drone / 3- All Being Fine / 4- Big Big Baby / 5- Ants Crawling on an Apple Stork / 6- The Moods That I Get In / 7- Foolius Caesar / 8- Death of the House Phone / 9- Go-Kart Kid (HELL NO!) / 10- I'm Not Sorry, I Was Just Being Me / 11- Berenson / 12- It's Me and You, Kid
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Débuts très réussis pour le duo Britannique le plus captivant de 2022"
Quentin, le 26/01/2023
( mots)

La naissance de certains succès tient vraiment à peu de choses et on peut définitivement remercier ce bar obscur des bords de la Mersey d'avoir permis la rencontre d'Hannah Merrick et Craig Whittle pour former le duo musical britannique le plus enthousiasment de l'année 2022 (Wet Leg peut bien aller se rhabiller). Ces deux insatiables croqueurs de musique, éternels collectionneurs de petits boulots, ont d'abord partagé les soirées open-mic sans se connaître puis, heureux fruit du hasard, se sont finalement retrouvés des années plus tard à dresser les mêmes tables en salle. Cette rencontre, que l'on peut qualifier de providentielle, a provoqué un coup de foudre musical et la sortie en 2020 d'une première gourmandise baptisée "crème brûlée" qui laissait déjà entrevoir tout le potentiel de la voix à la fois nonchalante et vénéneuse de la chanteuse Galloise.


Après un premier EP de six titres en 2021 cosigné par Sharon Van Etten et une reprise du boss Springsteen, le duo a lâché une petite bombe dans le paysage musical de 2022 avec un premier LP baptisé "I'm Not Sorry, I Was Just Being Me" unanimement salué par la critique. A juste titre, pour une fois, tant on sait que la presse spécialisée est parfois prompte à dégainer les superlatifs pour des demi-succès fugaces qui s'oublient aussi rapidement qu'ils ont été écoutés.


Disons-le d'emblée, à l'écoute de cet album, on se sent tout de suite plus proche de Bristol que de Liverpool, l'influence trip-hop de Portishead se faisant directement ressentir sur des morceaux qui distillent une ambiance aussi torturée que sensuelle. On retrouve cette atmosphère pleine de torpeur, comme en apesanteur, à l'image de l'ouverture "A Well-Made Woman" rendue aussi sombre qu'attractive par la performance de sa chanteuse et orageuse par les fulgurances saturées de son guitariste. La section rythmique est impeccable et les percussions accompagnent tout au long du morceau cette angoisse latente qui prend aux tripes. Plus grave que celle de Beth Gibbons, la voix de la Galloise est tout aussi hypnotique sur le lancinant "Foolius Caesar" qui rappelle les grandes heures du trio de Bristol et qui n'aurait pas fait tâche sur "Dummy".


Le duo ne s'enferme pas dans ses seules références bristoliennes et invoque aussi la folk alternative et l'americana des grands espaces sur l'instrumental "Berenson" ou sur le dépouillé "Ants Crawling On An Apple Stork", certainement le titre le moins convaincant de l'album car le chant de Craig Whittle tient difficilement la comparaison avec celui de sa camarade. De même que le morceau-titre "I'm Not Sorry I Was Just Being Me", agréable, mais qui nous laisse sur notre faim faute de jamais faire décoller sa mélodie.


C'est bien lorsqu'ils composent des morceaux plus sombres, empreints de cette suavité poisseuse évoquant le rock noir d'Elysian Fields, que King Hannah tape dans le mille, à l'image de l'excellent "All being Fine" et sa basse pleine de groove sur laquelle viennent se poser les boucles de guitares distordues de Whittle ou le titre qui suit, "Big Big Baby" et sa rythmique lourde et répétitive, comme possédée, à la frénésie envoûtante.


Le clou de l'album est sans conteste le superbe "The Moods That I Get In", long crescendo de presque 8 minutes porté par la voix mélancolique et mystérieuse de la Galloise qui laisse place à de superbes complaintes de guitares aux textures particulièrement travaillées se superposant pour un final somptueux. Ce seul morceau place le duo dans un catégorie à part. Si vous ne l'avez pas déjà fait, interrompez votre lecture et courez écouter ce titre, vous m'en direz des nouvelles.


On notera enfin l'humour du duo avec des textes décalés qui évoquent les choses anodines de la vie, leurs expériences vécues ou les petits tracas de l'enfance (le single "All Being Fine" aborde par exemple le fait que Merrick faisait pipi au lit petite). Le fait de ne pas se prendre au sérieux n’empêche pas le duo de proposer d'excellents morceaux à l'instar de "Go-Kart Kid", entrecoupé de ces "hell no" ou "hell yeah" qui prêtent à sourire. D'abord acoustique, le titre se termine dans le vrombissement et le fracas des guitares saturées. Même approche sur le conclusif "It’s Me and You, Kid" presque murmuré à la guitare acoustique sur le premier couplet jusqu'à l'explosion électrique et un final décapant.


Pour un premier album, nécessairement empreint de quelques défauts vite oubliés, les Britanniques frappent fort et figurent en haut du classement des meilleures sorties indie-rock de 2022. Si vous l'avez loupé l'année passée, nous ne sommes qu'en janvier, il n'est pas encore trop tard pour vous rattraper.


A écouter : "All Being Fine" ; "Big Big Baby" ; "The Moods That I Get In"


 

Commentaires
Mathieu_AR, le 27/01/2023 à 16:12
Il est génial cet album, je suis complètement passé à côté ! Un grand merci pour la découverte ;)