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Critique d'album

Khan


Space Shanty


(02/06/1972 - - Canterbury - Genre : Rock)
Produit par

1- Space Shanty / 2- Stranded / 3- Mixed Up Man Of The Mountains / 4- Driving To Amsterdam / 5- Stargazers / 6- Hollow Stone / 7- Break The Chains / 8- Mixed Up Man Of The Mountains (first version)
Note de 4.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"It's a long way, to Canterbury ..."
François, le 19/11/2022
( mots)

L’expression "Ecole de Canterbury" n’en finit pas de faire gloser, à savoir si celle-ci renvoie réellement à un courant spécifique du rock progressif, ou s’il s’agit plutôt d’une catégorie journalistique sans grande valeur. Force est de constater qu’elle s’est imposée dans le temps, malgré l’IGP discutable et les variations stylistiques en son sein, quoique l’influence du jazz, le côté humoristique et expérimental derrière un substrat pop 1960’s, demeurent des éléments récurrents. Plus sagement, il faudrait considérer cette école ou cette scène comme un collectif humain composé de musiciens dont le socle fut le groupe éphémère The Wilde Flowers (auquel on peut joindre Delivery), et qui se dispersa dans diverses formations ou carrières solos, parmi lesquelles Caravan et Soft Machine constituent des piliers solides.


Si l’on considère cette scène sur le plan humain, le prodigieux guitariste Steve Hillage intègre l’aventure dans le préhistorique Uriel, lequel enregistra un album sous le nom d’Arzachel, ancêtre du fameux Egg tel que les membres renommèrent le groupe lorsqu’Hillage les abandonna. Les liens perdurèrent néanmoins, puisqu’Hillage fera plus tard son apparition sur des titres d’Egg tandis que le claviériste Dave Stewart intégrera son groupe, Khan, pour jouer sur son premier et unique album. C’est avec ce dernier que notre guitariste entre réellement dans l’histoire.


Quand il est formé en 1971, Khan prolonge le réseau canterburyen puisque Pip Pyle y fait une courte apparition à la batterie avant de rejoindre Gong. Issu d’un autre milieu cette fois, on retrouve Nick Greenwood à la basse qui jouait pour Arthur Brown jusqu’alors. Stabilisé à la fin de l’année, Khan peut entrer en studio pour mettre en boite Space Shanty, seule trace studio qu’il nous ait laissée.


Esthétiquement parlant, la touche canterburyenne est très présente, allant du son de claviers un peu strident et Heavy si identifiable (quelques passages sur "Driving to Amsterdam" pourrait être issus de Soft Machine ou Caravan) jusqu’au jazz très expérimental de l’introduction ou de la partie soliste de "Stargazers". Le meilleur exemple à mentionner serait le passage de claviers entre 7:22 et 7:38 sur "Space Shanty", tant il est typiquement canterburyen aussi bien au niveau sonore que mélodique. Bien sûr, le mélange entre jazz et rock progressif indique l’orientation canterburyenne du combo, même si Khan la développe dans une veine bien moins expérimentale que certains de ses confrères. Dans cette hybridation, on trouve également des éléments qui préfigurent Camel, comme la douceur jazzy de "Driving to Amsterdam" où certaines lignes de guitares (diaboliques) et passages de claviers semblent envisager les deux premiers opus du groupe à peine formé. C’est sans parler de la partie instrumentale de "Mixed Up Man of the Mountains" où les chœurs instrumentaux font immédiatement penser à "Slow Yourself and Down". Par ailleurs, sur ce dernier titre, Steve Hillage témoigne de l’ampleur de sa virtuosité qui ne manquera pas d’éblouir l’auditeur.


Khan ne se limite pas qu’au style canterburyen, faisant parfois penser à Uriah Heep dans sa façon de réaliser des ballades, notamment sur la manière d’interpréter et de mettre en valeur le chant : dans ce registre, ce sont les premières minutes de "Space Shanty" puis "Mixed Up Man of the Mountains" qui évoquent le plus la formation Heavy-prog’, le second titre pour ses arpèges introductifs, ses riffs saturés et ses orgues empruntés au hard-rock, même si les parties instrumentales sont plus jazzy. On pourrait également ajouter les parties chantées de "Stargazers" et de l’emphatique "Hollow Stone" (au final Heavy remarquable). Il y a un véritable côté Heavy-prog’ chez Khan, parfaitement assemblé à la veine canterburyenne sur le divin "Space Shanty". Du reste, la ballade cosmique "Stranded" vaut surtout pour sa partie instrumentale centrale et demeure anecdotique.


Finalement, "Space Shanty", morceau-titre et ouverture de l’album, synthétise au mieux l’esthétique de Khan : les parties chantées et la saturation évoquent le courant Heavy-prog’, les passages plus jazzy et expérimentaux sont très canterburyens (parfois proches de Gong), la virtuosité d’Hillage à la guitare (et de Dave Stewart aux claviers, en particulier sur ce titre) est remarquable, le tout organisé à travers des plans très diversifiés … On tient là un grand moment du répertoire progressif.


Mais celui-ci est précaire … Après sa séparation, Khan laissera place à la carrière solo de Steve Hillage, après un rapide passage au sein de Gong, et laissera des traces sur son premier opus (Fish Rising, 1975) sur lequel le guitariste réexploita des idées originellement prévues pour le deuxième album jamais réalisé de ce groupe éphémère.


A écouter : "Space Shanty"

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