Judas Priest
Ram It Down
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1- Ram It Down / 2- Heavy Metal / 3- Love Zone / 4- Come and Get It / 5- Hard as Iron / 6- Blood Red Skies / 7- I'm a Rocker / 8- Johnny B. Goode / 9- Love You to Death / 10- Monsters of Rock
Après l’ambigu Turbo, Judas Priest devait taper du poing sur la table (référence à la pochette) pour réaffirmer auprès de sa fanbase la plus fidèle qu’il était bel et bien le navire amiral des dieux du Metal et que l’épisode des guitares synthés était derrière lui. Cela tombait bien puisque l’album précédent devant être un double, le combo avait en réserve des compositions prêtes à être mises en boite. Mieux encore, dans le rabotage du second disque prévu pour le mort-né Twin Turbos, ce sont justement les pistes les plus Heavy qui avaient été sacrifiées si bien qu’au moins quatre d’entre elles se retrouvent sur Ram It Down, onzième opus du groupe.
En ouverture, "Ram It Down" témoigne de cette volonté de proposer au public l’album de la réconciliation : Halford pousse un cri suraigu pour permettre au riff et à la batterie de lancer le speed Metal qui définit le style du titre. Comment ne pas être satisfait par la montée épique qui amène le refrain et par le solo baroque d’une virtuosité rarement atteinte par le groupe ? On retrouve cette même démonstration sur l’introduction à la Van Halen d’"Heavy Metal", un titre qui s’avère hélas bien générique au-delà de ces élans guitaristiques.
Et c’est bien là qu’est le problème, qui est globalement celui de Judas Priest durant la deuxième partie des années 1980, c’est-à-dire la baisse d’inspiration dont pâti Ram It Down tant et si bien qu’on trouvera peu de choses à dire à propos de "Come and Get It", du mid-tempo "Monsters of Rock", ou de "Love You to Death" et de "Love Zone", deux titre qui ont plus qu’un mot en commun … Peut-être retiendrons-nous un peu plus l’entraînant "I’m a Rocker" et l’épique "Hard as Iron" qui, malgré ses qualités, laisse un goût d’inabouti.
Tout de même, deux pépites méritent une attention particulière aux côtés de "Ram It Down" : "Blood Red Skies" d’abord, pour ses velléités progressives, près de huit minutes au compteur tout de même, avec une introduction qui rappelle "Beyond the Realms of Death" et certes, quelques synthés désuets. Ensuite, une reprise très originale de Chuck Berry, un "Johnny B. Goode" Heavy à souhait et doté de belles interventions de la part des guitaristes.
Hélas, à ne pas prendre de risque, Ram It Down parvient tout au plus à rassurer sans pour autant briller ; c’est en 1990 que le groupe atteindra de nouveau des sommets avec Painkiller, qui sera bien plus qu’une simple résurrection.
À écouter : "Ram It Down", "Hard as Iron", "Blood Red Skies", "Johnny B. Goode"