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Critique d'album

Judas Priest


Nostradamus


(13/06/2008 - Epic - British heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Prophecy / 2- Revelations / 3- War / 4- Pestilence and Plague / 5- Death / 6- Conquest / 7- Persecution / 1- Exiled / 2- Alone / 3- Visions / 4- New Beginnings / 5- Nostradamus / 6- Future of Mankind
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"L'album bossu de Nostredame"
François, le 13/02/2024
( mots)

Avec Angel of Retribution, le retour d’Halford auprès des Metal Gods, soit le second avènement de Judas Priest dans sa forme accomplie, s’était achevée sur l’entreprenant "Lochness" qui, le recul aidant et Nostradamus à l’esprit, avait tout d’une expérimentation qui préparait le terrain pour un album-concept ambitieux. Le choix de Michel de Nostredame comme thème est trop facile et trop usé par la pop-culture pour que l’on accorde au groupe la patine intellectuelle à laquelle il prétend, néanmoins, Judas Priest propose ici une œuvre conceptuelle d’ampleur inédite. Prenez note : deux actes (pour deux cds), 1h40 de musique, des arrangements orchestraux (enfin, des ersatz joués aux synthés) et de nombreux intermèdes (neuf pour être exact), tantôt musicaux, tantôt narratifs, où dominent les claviers (sur le prélude "Dawn of Creation") ou la guitare et le chant ("Awakening"). Sur la forme, impossible de ne pas évoquer Nightfall in Middle-Earth de Blind Guardian (1998), fondé sur une construction similaire où la succession de morceaux en bonne et due forme était scandée par ce type d’intermèdes.


Cette ambition est décuplée au niveau de la composition lorsque le groupe propose des titres à rallonge, dépassant aisément les sept minutes. Le bombastique "Revelations" est digne d’un opéra-rock Heavy où s’illustre une belle guitare hispanique tandis que "Future of Mankind" se veut théâtral avec des dialogues solistes visiblement inspirés par Iron Maiden : on leur préférera l’épique mais nuancé et tout aussi Maiden-ien "Alone" (dont les passages acoustiques sont vraiment remarquables) ou "Death", un mid-tempo parfaitement exécuté et beaucoup moins symphonique.


À côté de ces pièces imposantes et souvent réussies, Judas Priest a mis au monde des titres plus concis qui, au-delà des synthés symphoniques parfois envahissants, conservent l’esthétique familière du combo sans être d’une créativité exemplaire – "Pestilence and Plague" dont on regrettera les orchestrations, "Conquest", le direct "Persecution", le speed "Nostradamus". Il serait malhonnête de ne pas accorder à ces titres, forts agréables par ailleurs, d’être du Judas Priest pur jus baignant dans la période classique, mais ils ont quelque chose de générique et manquent d'un je-ne-sais-quoi pour être complétement convaincants (je veux bien reconnaître que le problème puisse venir de ma propre sensibilité).


Sauf que, sur Nostradamus, Judas Priest varie les plaisirs : le répétitif "Prophecy" possède un riffing à l’approche plus moderne dans un style proche du Metal indus’, tandis que "Visions" évoque la période Owens (avec très bon solo). Sans être des intermèdes, certains titres ne sont utiles qu’à la narration et s’avèrent superfétatoires, notamment "War", qui mise tout sur la symphonie et les bruitages guerriers, ou "Exiled", sorte d’Eloy metallique (pour son solo floydien) au chant interprété comme une comédie musicale, qui manque hélas cruellement de relief. Enfin, il est préférable d’oublier "New Beginnings" et "Lost Love" qui confinent au slow sirupeux alors que par le passé, Judas Priest s’était montré capable de composer des ballades somptueuses sans tomber dans ce genre de travers.


Aussi impressionnant soit-il, Nostradamus ne manque pas de défauts : sa longueur, parfois faite de remplissage, son inspiration, irrégulière et trop rarement impressionnante, ses intermèdes qui, à terme, alourdissent un contenu déjà dense. Au risque de commettre un blasphème, on en viendrait à se demander si, en 2008, le groupe avait les moyens de son ambition. 


À écouter : "Alone", "Death", "Nostradamus"

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