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Critique d'album

Gryphon


Get Out of My Father's Car !


(25/11/2020 - - Rock progressif, folk médieval - Genre : Rock)
Produit par

Note de /5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Un album déséquilibré, parfois déconcertant, mais pas complètement inintéressant"
François, le 14/12/2020
( mots)

Il était tout à fait inattendu mais très enthousiasmant d’assister au retour de Gryphon, second couteau (pour ce qui est de leur popularité) du rock progressif des années 1970. Ils incarnaient le métissage entre ce genre musical glorieux et le renouveau folk mâtiné de références médiévales, hybridation réalisée avec un certain talent depuis leur premier album très Moyen-Age jusqu’à Red Queen to Gryphon Three beaucoup plus ancré dans le rock progressif symphonique. ReInvention, en 2018, après quarante ans de silence discographique, louvoyait entre les différentes époques du groupe et signait la résurrection réussie de la formation. On pouvait penser à un simple testament, loin s’en faut, les troubadours reviennent deux ans plus tard avec un septième album. 


La pochette, toujours aussi réussie et chatoyante, change un peu l’univers visuel de Gryphon. Pour tout dire, j’ai immédiatement pensé aux illustrations des productions du chanteur français Albert Marcoeur, notre Zappa national comme il est parfois surnommé. Un artiste expérimental très intéressant mais éloigné de Gryphon, si ce n’est pour ses débuts d’activité, quoique le groupe prenne ici une direction aventureuse. Encore faut-il que cela soit réussi … En effet, l’album s’avère être une déception. Au sein du rock expérimental, force est de constater qu’il y a soit des compositions abruptes mais réellement pensées en ce sens, soit des morceaux faussement expérimentaux et fondamentalement inaboutis. Hélas, Get out of my Father’s Car est un peu entre les deux, en tout cas sur une partie de l’album.  


A en lire les notes, pleines d’humour (et c’est une bonne idée d’avoir inséré une description des titres), les morceaux sont en partie issus de vieilles compositions réarrangées quand d’autres sont plus récents. Dans un cas comme dans l’autre, il y en ressort parfois le sentiment d’être face à des démos, des travaux qui ne sont pas terminés, ce qui est d’autant plus dommageable quand les tentations expérimentales sont nombreuses. Car des fantaisies dissonantes, des écritures hasardeuses en contrepoint, des péripéties atonales et rythmiques, il y en a la pelle, sans que ce soit forcément bien amené et surtout en début d’album. Alors bien sûr, les caractéristiques gryphoniennes sont bien présentes, notamment leur instrumentation originale et riche (le basson et le fameux tournebout – crumhorn), bien que certaines liberté soient permises, dès l’ouverture d’ailleurs, où le groupe devient Gryphunk (jeu de mots signalant le côté funk du titre éponyme, toujours très rock et instrumentalement fouillé). 


Attention, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, le groupe a encore de l’inspiration. La construction contrapuntique étonnante et rythmiquement heurtée fonctionne bien sur "A Bit of Music By Me", et on trouve des très belles pièces d’inspiration Renaissance comme "Krum Dancing" joyeusement progressive (et plus saturée au final) De même "Normal Wisdom from the Swamp" multiplie les plans et parvient à agencer les dimensions rock/prog’ et plus folkloriques avec un réel savoir-faire (le côté mariachi de certains thèmes prête certes à sourire). 


Par contre, surtout dans la première partie, la dimension expérimentale est moins maîtrisée. Il en va ainsi des digressions atonales de "Suite for ‘68" aussi désuètes que désagréables, dont on peine à saisir la structure. "Percy the Detective" va aussi dans tous les sens, et le groupe est parfois ridicule dans un registre Montypythonesque  bien à eux mais ici déplacé ("The Brief History of a Bassoon"). On notera aussi des choix étonnants, comme celui de la chanteuse qui intervient sur la ballade folk musicalement réussie "Christina’s Song", qui chante tout bonnement faux la plupart du temps. 


Heureusement que la seconde partie de l’album permet de digérer une première partie déconcertante, dans le mauvais sens du terme, et je me félicite d’avoir insisté après une première écoute interrompue par la déception initiale. Il y a réellement de belles pièces et de bons titres dans la deuxième moitié jusqu’au final mélancolique "Parting Shot", qui sauve l’ensemble. Mais cette inconstance ou ces choix esthétiques (offrons leur les limites de ma subjectivité) nous laissent un peu mitigé face à un groupe que nous adorons encore et toujours !  

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