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Critique d'album

Folly Group


Down There!


(12/01/2024 - So Young Records - Post-Punk, Dance-Punk - Genre : Ska / Punk)
Produit par

1- Big Ground / 2- I'll Do What I Can / 3- Bright Night / 4- East Flat Crows / 5- Strange Neighbour / 6- Freeze / 7- Pressure Pad / 8- Nest / 9- New Feature / 10- Frame
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un petit grain de Folly pour se démarquer"
Mathieu, le 08/02/2024
( mots)

Nous ne sommes qu'à l’aube de 2024 et le post-punk anglais n’aura décidément pas tardé à pointer le bout son nez, exhibant une fois encore son incroyable fourmillement et infiltrant par la même occasion nos playlists de début d’année. Après Sprints, nouvelle sensation rock dublinoise qui a ouvert le bal dès la première semaine, le vendredi suivant a fait honneur à l’atypique quatuor de Londres, Folly Group, levant le voile sur une première offrande : Down There! Atypique de par sa composition (deux percussionnistes, un guitariste, un bassiste), mais surtout par l’exotisme de son identité artistique, accommodant sans gênes post-punk, dance music et afrobeat. Cette combinaison pour le moins originale, démontre une fois encore l’importance de se démarquer, d’une façon ou d’une autre, lorsque, de nos jours, l’on opte pour la grande école du post-punk. Ne pas suivre les sillons des plus grands (les non méconnus Idles, Fontaines D.C. et consorts) et trouver une identité bien à part tout en conservant une certaine accessibilité semble être les mots d’ordres pour espérer s'extraire tant bien que mal d’une ornière déjà bien creusée.


A l’instar de Squid, c’est ici l’un des deux batteurs, Sean Harper, qui se charge de donner de la voix. Les qualités vocales de l’intéressé ne viendront cependant pas s’imposer comme le point fort du colectif, comme l'avait pu faire Ollie Judge en compagnie de ses calamars ou d’Isaac Woods de son temps, avec les Black Country, New Road. Sa voix sombre, grasse et dénuée nuances (le parallèle peut être fait avec Joe Casey des Protomartyr, la profondeur en moins), ne parviendra pas à décrocher notre admiration le long des pourtant nombreuses lignes mélodiques. Nous garderons plutôt en tête après l’écoute attentive de ce premier long format, arrivant après deux EP vraiment bien fichus, l’ambiance tendue et dynamique instaurée par l’interaction prenante entre guitares légères, basse moite et électronique sophistiquée.


Bien que la machine ait du mal à se mettre en marche et trouver son rythme de croisière, la faute à deux titres plutôt hermétiques placés en pole position (“I’ll Do What I Can” et son refrain barbant), les qualités du collectif émergent doucement entrainées par les syncopes et l’éclaircissement du paysage sonore. Rappelant les grandes heures math-rock de Foals (“Strange Neighbour”, percussions africaines et palm mute à l’appui) ou les extravagances punchy de Shame plus récemment (les cris de “Bright Night” associés à une guitare nonchalante), les titres jouent de ces petits riffs, simples en apparence mais bien souvent agrémentés d’une bonne petite dose de groove. Voilà qu’une dimension bien plus dansante vient donc s’immiscer dans des compositions qui, au premier abord, ne s’y prêtaient pas forcément. Comme l’avais fait Shame avec Drunk Tank Pink il y a trois ans de cela, Folly Group n’hésite pas à claquer mimiques funky et rythmiques hybrides pour vitaminer ses arrangements. L’enchainement “East Flat Crows” / “Strange Neighbour”, parfaitement imbriqués constitue incontestablement l’un des grands moments du disque.


L’interaction entre les deux percussionnistes est prenante, prônant le contrepied et les rythmiques irrégulières (“Freeze”, “Pressure Pad”). Ne lésinant pas non plus sur les effets électroniques prodiguant ce zeste de modernité à l’ensemble, l’expérimentation atteint son zénith à l’entame de “Nest” et son enveloppe tourmentée (on pense très vite aux moments les plus introspectifs de The Murder Capital), avant de se ranger autour de la vaporeuse et très convaincante conclusion, “Frame”. Ce dernier volet parviendra à rassembler avec rigueur et équilibre tous les éléments agglomérés tout au long de cette folle grosse demi-heure.


Un ADN intrinsèquement post-punk, imbibé sans excès de dance music, voilà la formule proposée aujourd’hui par nos quatre londoniens qui s’en sortent avec les honneurs. Malgré une partie vocale parfois décevante, Folly Group parvient à creuser un énième embranchement parallèle sur la désormais imposante voie du post-punk britannique moderne, entrainant dans son sillage une scène en constante mutation. Une fois ce constat établi, il reste légitime de se questionner sur la viabilité à long terme de tels mélanges de genres, et l’existence d’éventuelles limites qui condamnerons toute nouvelle création à sentir un tantinet le réchauffé. 2024 a encore de beaux jours devant soi mais devrait également apporter son lot de réponses… 


A écouter :  “East Flat Crows”, “Strange Neighbour”, “Frame” 

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