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Critique d'album

Diamond Head


Borrowed Time


(12/03/1982 - MCA - Classic Heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par Mike Hedges

1- In the Heat of the Night / 2- To Heaven from Hell / 3- Call Me / 4- Lightning to the Nations / 5- Borrowed Time / 6- Don't You Ever Leave Me / 7- Am I Evil
Note de 3.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Diamond Head poursuit son chemin vers l'excellence"
François, le 06/09/2024
( mots)

Si de nos jours, le rythme de croisière d’un groupe de rock correspond plus ou moins à un intermède de deux ans entre deux albums, dans les années 1980, c’était toujours un délai beaucoup trop long pour se maintenir à flot et tirer les bénéfices d’un premier succès. Dans le cas de Diamond Head, cela est d’autant plus vrai que Borrowed Time n’est pas à proprement parler leur deuxième opus mais bel et bien le premier, puisque Lightning to the Nations (ou le White Album), tout aussi brillant et opulent fût-il, était une simple démo. Les nombreuses hésitations ayant conduit à une signature tardive chez MCA expliquent cette temporalité et elles ont en partie coûté au groupe sa carrière, car en 1982, le gros de la vague – ou New Wave of British Heavy Metal, était déjà en train de retomber.


Puisque d’un point de vue technique, il s’agit de leur premier album officiel, le label (comme le groupe) n’a vu aucun problème à recycler deux titres issus du White Album, les excellents "Lightning to the Nations" et "Am I Evil?". On les retrouve dans des versions légèrement remaniées, plus propres mais un peu moins dynamiques, que j’ai tendance à préférer, mais la différence n’est pas suffisamment marquée pour qu’on s’y attarde. Évidemment, de telles compositions rendent l’album remarquable, mais c’est une facilité trop grossière pour qu’on la prenne en compte afin de juger Borrowed Time.


Ce dernier comporte des titres volontiers plus accessibles sans pour autant suivre la dérive (je pèse mes mots) de Def Leppard : "Call Me", un titre de commande pour satisfaire les exigences du label, se veut aguicheur (les lignes de basse, accords plaqués à la guitare clean) mais reste imparable, de même que le rythme chaloupé et les arpèges d’ "In the Heat of the Night" en font un hard mélodique magistralement porté par Sean Harris qui est définitivement chanteur incroyable dans la lignée des grands noms de la décennie précédente (Paul Rodgers, qui d’autre ?) tout en étant parfaitement adapté au registre heavy. Cela est encore plus explicite sur "To Heaven from Hell", un titre qui justifie la comparaison traditionnellement faite avec Led Zeppelin, mais surtout avec Bad Company sur ses premiers albums (ce qui s’explique par le fait qu’il s’agisse d’une vieille composition de 1978), ainsi que sur la ballade de huit minutes "Don’t You Ever Leave Me", également très 70’s dans son approche (solo bluesy, chant habité et suites de notes à la guitare à la Led Zep’).


Enfin, il faut souligner l’inclinaison progressive de l’album, qui était déjà significative sur leur première démo où l’on apercevait le goût de Diamond Head pour les titres allongés et qui est confirmée par la pochette magistrale signée Rodney Matthews, déjà connu à cette époque pour ses collaborations avec Nazareth, Magnum et Praying Mantis. L’univers heroïc-fantasy, fondé sur les aventures d’Elric de Moorcock, rejaillit sur l’épique "Borrowed Time", une fresque somptueuse d’un peu moins de huit minutes, aux ambiances travaillées à la Blue Öyster Cult.


Le succès de l’album leur ouvre la porte des festivals (dont Reading), de la télévision et de la radio, bien que les fans les plus intransigeants regrettent déjà quelques compromissions. Il intervient quand même trop tard. Car malgré un rebond de la NWOBHM en 1983, seuls les pionniers ayant été les plus productifs (Iron Maiden, Saxon et Def Leppard) ont pu réellement tirer leur épingle du jeu : Diamond Head est passé à côté de son destin auquel il renoncera après une dernière tentative en 1983.


À écouter : "Am I Evil?", "In the Heat of the Night", "Borrowed Time"

Commentaires
FrancoisAR, le 22/09/2024 à 14:01
Heureux de lire ce retour Daniel !
DanielAR, le 21/09/2024 à 19:25
La chronique m'a donné l'envie de réécouter ce disque en boucle. DH est le meilleur groupe à avoir tout foiré avec une obstination systématique qui inspire le respect. J'adore les séries B à tendance Spinal Tap et je pense qu'on tient là un tout beau spécimen. Il y a un petit côté amateur et foireux dans tout ce qu'ils ont enregistré et dans tout ce que leur label a imaginé pour eux. La simple idée de reprendre deux titres anciens sur cet album est déjà ahurissante et pour le moins inédite. Et l'artwork très pro de l'ami Rodney apporte un étrange contrepoint artistique. Je suis fan. C'est chouette d'exhumer des disques de ce type qui étaient pourtant promis à un oubli éternel (comme les diamants) !
DanielAR, le 08/09/2024 à 14:17
Et, tant que nous sommes dans les remerciements émus, merci de citer de façon dithyrambique mon illustrateur préféré ! Rodney Matthews est un génie, un vrai gentleman, un musicien académique et... un fan absolu de Diamond Head. Que des qualités !
FrancoisAR, le 07/09/2024 à 11:50
Merci @Sébastien, j'essaye de faire la suite bientôt (Canterbury et le premier avec Andersen).
Sébastien , le 07/09/2024 à 10:47
La comparaison entre la voix de Paul Rodgers et celle du chanteur de Diamond Head est vraiment bien sentie. Dans une moindre mesure, on peut également penser à Phil Lynott. En tout cas, Diamond Head est vraiment un groupe maudit, qui aurait dû devenir un des principaux chefs de fil du heavy metal traditionnel.