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Critique d'album

Cigarettes After Sex


Cry


(25/10/2019 - Partisan - Dream Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par Greg Gonzalez

1- Don't Let Me Go / 2- Kiss It Off Me / 3- Heavenly / 4- You're the Only Good Thing in My Life / 5- Touch / 6- Hentai / 7- Cry / 8- Falling in Love / 9- Pure
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Encore le même goût, toujours aussi bon"
Julien, le 27/12/2019
( mots)

Éteindre la lumière et planer au-dessus du monde dans une atmosphère feutrée au milieu de nuages langoureux résume l’impression laissée à l’écoute du premier album éponyme du groupe Texan Cigarettes After Sex. Il aura fallu cinq années, un EP, un enchaînement de singles et des dizaines de millions de vues sur YouTube avant que la bande de Greg Gonzalez sorte au printemps 2017 son premier disque. Une ambiance délicieuse, qui s’inscrit dans un style musical subtile, profond et vaporeux où le timbre androgyne de son chanteur fait merveille. Au milieu de ces balades romantiquo-mélancoliques, on est envoûté à plusieurs reprises par une douce magie : de “K.” à “Sunsetz” en passant par l’énorme “Apocalypse” (à retrouver, ou découvrir, dans la série Vernon Subutex). D’une forte capacité addictive, si l’on y prend goût, la musique de Cigarettes After Sex nous aspire dans sa fumée inspirante d’émotions et de délicatesse. 


Deux ans sont passés, et les américains rallument déjà la flamme avec Cry


Aux conséquences souvent exagérées pour les artistes ayant connu un certain succès à leur début, le second album reste un instant charnière de la vie musicale. Nombreux sont ceux qui se sont littéralement tiré une balle de pied en rejetant purement et simplement leurs origines pour répondre à l’appel de sons plus “tendances“ ; et déshabillant leur authenticité pour se laisser mourir dans les méandres du “populaire” (on pensera par exemple en son temps à Razorlight, ou plus récemment à The Struts). Ce rite de passage est aussi l’occasion pour la critique de transporter un groupe dans ses sphères étoilées, comme de l’enterrer dans un gouffre, hors de portée du commun des auditeurs, ne le rendant accessible qu’aux seuls inconditionnels. Dans le cas de Cigarettes After Sex, rien ne change. Cry est exactement calqué sur la même construction, les mêmes ambiances et émotions dégagées par son prédécesseur. Vous avez détesté le numéro un ? Ne pensez même pas à appuyer sur Play. Ce numéro deux, n’est ni plus ni moins qu’un bis repetita. Une suite trop logique. Ici, on ne parle pas d’un trait d’union qui peut lier deux albums mais d’un reflet d’une même beauté et de similaires -légères- imperfections. Greg Gonzalez a fui la prise de risque comme un lapin apeuré par les phares d’une voiture en pleine nuit. Il faut en revanche reconnaître au leader de la bande texane une maîtrise parfaite de son art tant on retrouve ses saveurs si délicieuses dans cet album 1.1. 


Cry démarre et le rideau de verre tombe. La frontière transparente et friable qui sépare les sentiments de l’instant et la mélancolie ; prête à voler en éclat si on la touche du doigt. Le pas franchi nous fait décoller au milieu des nuages langoureux. La voix toujours aussi suave du chanteur sera notre guide tout au long du voyage. “Heavenly” est l’incarnation parfaite du talent mélodique et de la capacité qu’a Greg Gonzalez pour nous emmener dans son atmosphère. Tout ici est harmonie. Les quelques notes de guitares du refrain se confondant parfaitement avec la voix qui l’accompagne. Un premier single qui réussit la prouesse d’égaler “Apocalypse” dans tout ce qu’il a de poignant. Un début d’album d’une sensibilité prenante : des notes de basse amplifiées, sur fond de nappes au clavier, accompagnent le chant qui apparaît proche du point de rupture dû à un trop plein d’émotions, et qui rejaillit immédiatement sur l’auditeur par son honnêteté. Un tout qui cache une guitare timide n’osant pas trop pointer le bout de ses cordes de peur de perturber la fragilité ambiante. 


Elle trouvera sa place dans le triptyque “Cry“, “Falling In Love”, “Pure”. En effet, dans ce final, l’ambiance a tourné. Les quelques rayons de lumière persistant au départ s’en sont allés pour laisser place à la nuit dont l’obscurité abat toutes les cloisons. Les phrases de la guitare sont pareilles aux étoiles qui apportent l’unique touche de lumière au ciel occulte. On se prend alors à s’enfoncer dans cette ombre, soutenu par le réconfort trouvé dans le romantisme des textes de Greg Gonzalez. Comme sur “Falling In Love” à la naïveté touchante :


When you were far away, we would go on dates to watch the same movie. And you were imagining sitting next to me. And you were holding my hand for the whole thing.”(Quand tu étais loin nous avions des rencards juste pour voir le même film. Et tu t’imaginais assise à côté de moi. Où tu me tenais la main tout du long)


Une obscurité qui colle parfaitement à la peau de Cigarettes After Sex, lui conférant un regain de puissance dans la sensibilité. Mais toute force meurt quand l’abus est trop grand. Et c’est ce qui arrive au cœur de cet album. A tirer sur le même fil, il finit par se dérouler avec une monotonie virant sur le soporifique, effaçant avec lui tout ses charmes. Cette redondance trop prononcée se fait ressentir sur des titres comme : “You’re the Only Good Thing In My Life” ou “Hentai”. 


Cigarettes After Sex persiste et signe dans le registre “dream pop” qui lui va comme un gant. Excellent de sensibilité, d’une fragilité déconcertante, l’ambiance langoureuse dans la musique de Greg Gonzalez et sa troupe atteint là son paroxysme. Une maîtrise totale du registre qui, si elle n’est en aucun cas sujette à un acte de paresse, apporte la crainte d’une éventuelle incapacité à se renouveler ou à évoluer. Toujours est-il que la saveur reste une nouvelle fois délectable, en la goûtant pour la seconde fois. Mais si troisième fois il devait y avoir, le ressenti serait tout de suite beaucoup plus amer. 


 

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