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Critique d'album

Black Sabbath


Vol.4


(25/09/1972 - Vertigo/Warner Bros. Records - Classical Heavy - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Wheels Of Confusion / Straightener, The / 2- Tomorrow's Dream / 3- Changes / 4- FX / 5- Supernaut / 6- Snowblind / 7- Cornucopia / 8- Laguna Sunrise / 9- St. Vitus' Dance / 10- Under The Sun / Everyday Comes And Goes
Note de 5/5
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Note de 5.0/5 pour cet album
"L'aube du Sabbath nouveau."
Geoffroy, le 06/06/2013
( mots)

Je n’ai jamais compris la raison pour laquelle le monde s’évertue à vouloir préférer Led Zeppelin à Black Sabbath. Je sais qu’on ne se fait que rarement des amis en crachant sur le dirigeable et que la comparaison n'est pas vraiment utile, mais j’ai depuis longtemps décroché des frusques de Page et Plant, ne voyant de l’intérêt que dans leur cependant fabuleuse section rythmique. A l’inverse, je n’ai jamais réussi à me séparer des cinq premières perles du Sab’. Déjà pour des raisons musicales évidentes au vu de ce qui me touche le plus dans la musique actuelle. Mais également pour une toute autre raison. Combien de groupes peuvent se targuer d’avoir nourri autant de clichés ? Les premiers antéchrists du rock (si ce ne sont les Beatles), rien que ça ! Voici ce que sont les quatre prolos de Birmingham aux yeux de la communauté puritaine mondiale de l’époque - je me dois de vous rediriger d’ailleurs vers un excellent ouvrage de Monseigneur Corrado Balducci, théologue catholique italien proche de Jean Paul II et auteur du très perspicace Adorateurs Du Diable et Rock Satanique. Ozzy Osbourne y est particulièrement "encensé"…

Trêve de blague, si autant de clichés perdurent, il est logique que certains tiennent la route et "Snowblind" ne nous fera pas dire le contraire. Avachis dans leur studio à s’enquiller des lignes, Black Sabbath claque la moitié de son fric dans la blanche et pousse le vice jusqu’à vouloir nommer Vol. 4 du joli nom de ce qui emplit leur narine. Non, la subtilité n’a jamais été le fort du quatuor et vous pensez bien que les dirigeants de Vertigo n’étaient pas ce qu’il y a de plus bouillant concernant la chose.

 
« What you get and what you see
Things that Don’t come easily
Feeling happy in my vein
Icicles are in my brain. »

 
Cependant, de ces vertiges narcotiques ressort un album particulier dans la discographie du groupe - qui à mes yeux ne va pas plus loin que la première face de Sabotage, restons sérieux. Vol. 4 est sans doute le moins estimé des cinq premiers disques et demi des Anglais mais il faut dire que succéder à un album comme Master Of Reality et ses monstres classiques pourrait relever du chemin de croix. Corrado si tu m’entends de là-haut, pardonne-moi cette offense. Pochette fédératrice montrant Osbourne en maître de cérémonie, bras levé au ciel, entamant sa messe noire. Le rituel peut commencer.

Premièrement, on se doit de ne jamais oublier que Tony Iommi est la source d’où ont été tirés les plus grands riffs au monde - juste "Supernaut", quoi. Il est l’originel et ce n’est pas pour rien que les trois membres de Sleep se sont prosternés devant sa photo sur écran géant lors de leur passage à la Villette Sonique l’an dernier. Même enlisé dans la poudre, Black Sabbath se livre ici à une inventivité nouvelle et ses premières tentatives d’expérimentation, intégrant de nouvelles sonorités tout en gardant ce son unique, lourd et chaleureux qui a fait son office jusqu’à notre temps, des roulements furieux et groove de Bill Ward à la basse liquide de Geezer Butler. Choix d‘ouverture moins évident que pour les trois premiers albums, "Wheel Of Confusion" et son intro bluesy et langoureuse est moins immédiate qu’un "War Pigs" ais elle se faufile ensuite dans une construction massive qui tient l’auditeur en haleine pendant ses huit minutes épiques et progressives jusqu’à un final dément.

De même, si l’on est surpris à la première écoute des cordes envolées de "Laguna Sunrise" ou du riff presque naïf de "St .Vitus Dance", thèmes plus légers, "Changes" dévoile un Ozzy bien plus en grâce que ce qu’on veut bien souvent lui offrir et un quatuor qui ne se dépare pas de sa noirceur légendaire, ici simplement transformée en une mélancolie touchante. Prise de risque quand on réalise que pas une note de guitare ne s’échappe de ce morceau. Des titres comme "Cornucopia" et surtout la gigantesque "Under The Sun", parfaite outro, sont ce qui se faisait de plus sombre à l’époque, échos du tout premier titre du groupe, inspirant sans douter toute la future scène du metal, extrême ou non, qui allait véritablement émerger une décennie plus loin. Mais l’inventivité se trouve surtout dans cette exploration de nouvelles mélodies au travers même de ce qui a fait la gloire du Sab’. Tony Iommi cherche a créer la petite révolution dans son architecture, incluant piano et synthés, redoublant de dextérité pour surprendre et faire frémir encore ceux qui étaient déjà à genoux après Master Of Reality.  Sans changer d’un iota le fond de ce qui caractérise son œuvre, il la raffine et la remodèle à sa guise.

 
Si Vol. 4 est une disque souvent peu cité face à ses trois prédécesseurs légendaires, il est cependant considéré comme l’un des meilleurs par les aficionados du quatuor, lui donnant la valeur d’un aboutissement dans la carrière de Black Sabbath. Même si Iommi en parlait comme d’un bond en avant peut être un peu rapide, essayant d’aller trop loin, il reste un album inspiré, inventif, plus aéré que ses grands frères et toujours aussi frais aujourd‘hui. Une autre des principales vertèbres de la musique moderne. Il se pourrait que ce soit celui que vous finirez vous aussi par préférer.


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