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Critique d'album

Balthazar


Fever


(25/01/2019 - PIAS - - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Fever / 2- Changes / 3- Wrong faces / 4- Watchu' doin' / 5- Phone number / 6- Entertainment / 7- I'm never gonna let you down again / 8- Grapefruit / 9- Wrong vibration / 10- Roller coaster / 11- You're so real
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Quand le groove rencontre l'éther"
Mathilde, le 25/03/2021
( mots)

Les jeunes premiers Balthazar ont tourné six ans non-stop suite à leurs trois premiers albums, et s'en sont trouvés fatigués. "Trop huilée" selon leurs dires, la machine du groupe tourne alors court et les deux frontmen entament chacun une carrière solo. Celles-ci non plus ils ne parviennent pas à les rater. D'un côté le grand Maarten s'enferme sur une péniche pour Warhaus, y fume beaucoup et en sort des mélodies vaporeuses aussi, aux cuivres sourds. Pas si étonnant pour un grand fan de Gainsbourg. Jinte lui rejoint son éducation musicale Kraftwerkienne pour shaker un peu plus sur son projet J. Bernardt, et se laisser aller à du groove malicieux qui aurait pu sortir d'un autre perfide pays que la flandre, je parle de l'albion .  


Le hiatus au sein de Balthazar durera quatre ans, avec en son sein cette envie devenue trop grande d'aller lorgner ce que fait l'autre, et cette curiosité donnera la motivation réelle aux deux garçons d'à nouveau se rapprocher, tant ils admirent le travail de l'autre. Finies les "Wrong Vibrations" - clip mangnifique de règlement de compte en slow motion- place au mash-up des personnalités. Le but de la manœuvre étant aussi tout simplement de retrouver la joie de jouer de la musique ensemble. Et c'est ainsi que s'ouvre l'album sur le titre "Fever" au plaisir non boudé, qui débute tel un morceau de Johnny Clegg qui aurait zoulouté avec Talking Heads. La classe est toujours bien présente, l'élégance de la mélodie est immédiate avec une basse très au centre, et des "wouhou-s" de célébration collective, chère aux flamands. Tout ça ressemble encore un peu à leurs grands frères et inspiration dEUS mais pas que.


Car le vrai changement c'est maintenant et ce n'est pas démenti par "Changes". Même s'ils restent appliqués, les belges sentent qu'il faut se décaler, et c'est pas simple: "Too many old habits, still I wouldn't change a thing". Mais plus loin sur "Entertainment" (qui a des relents de "Couleur Café") ils sortent les maracas et le déhanché létal de Mick Jagger pour déclarer "Yeah it changes what I do, maybe change is what I am". Selon eux Applause avait été écrit avec la tête, Rats avec le coeur, Thin Walls avec l'estomac. Là on passe aux membres inférieurs, moins cérébraux ou lieux d'anxiété: Fever est écrit avec les hanches. Un album soul, finalement.


Le groupe a trouvé un souffle, un son, une ambiance à mi-chemin des deux égos assez opposés de Maarten et Jinte.  Des percussions, et toujours cette basse sur "Wrong Faces", autour d'une mélancolie à la Woodkid. Mais la voix elle va piocher autour de néo crooners tels Avec Turner ou Miles Kane. Débarassée du superflu, cette ligne grave vibre sur "Watchu Doin" et "Phone Number" en une musique d'ambiance, bien solide. Avec la distribution de voix, aiguë de Jinte, grave de Marteen, pour un équilibre imparable.


"Tant qu'il y aura du divertissement, le monde continuera à tourner" (et le groupe continuera à tourner). Cette chronique étant écrite début 2021, on croise les doigts hein. En tous cas les détours de l'album sont nombreux pour ne pas en faire justement un son d'arrière plan. "Wrong Vibration" est le tube entêtant et doux de l'album et "Roller Coaster" est arabisant et réjouissant. Le fond des compositions n'est pas obscur mais clair-voyant, et redresse l'ensemble à tous moments pour pas sombrer dans un sommeil éthéré. On en sort un peu groggy (voire soûl) comme après un apéro (qu'on imagine dans un décor d'hôtel seventies) mais rafraîchis aussi. Balthazar s'est voulu inattendu, et a réussi son (cam)-pari.


Loin d'être un trompe-couillons, Fever ne dupe personne. Ce n'est pas parce que le côté froid belge côtoie ici la chaleur de vapeurs venues d'ailleurs que le résultat ne leur ressemble pas. La médiocrité n'est pas le genre des flamands, et même si l'on regrette un peu la verve de petits génies de leurs premières rondelles, cet album plus grave, donc forcément plus rond et mature, ouvre une nouvelle voie pas si éloignée de la première. Un détour plutôt, par un collectif qui fuit les contours.

Commentaires
MathildeAR, le 26/03/2021 à 10:07
Merci pour ce retour, effectivement la facette dévoilée des Balthazar permet d'ouvrir et de consolider le talent des flamands. On ne se lasse pas de cette ambiance !
MaximeL, le 25/03/2021 à 15:11
Complètement d'accord avec cette chronique. Un des disques que j'ai le plus écouté en 2019, et dont je ne me suis toujours pas lassé.