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Critique d'album

Ange


La voiture à eau


(06/10/1999 - Mercury - Rock Progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Le Rêve est à rêver (2ème service) / 2- Psychosomagique / 3- Eureka / 4- Bilbocquet / 5- Elle fait mes rides / 6- Eureka in Extenso / 7- L'Eau qui Dort / 8- Archimède / 9- Coma des Mortels / 10- Quelquefois / 11- Ethnies / 12- Patisonges et Mentisseries / 13- Mémoires de Jacob Delafon / 14- Les voleurs de clés / 15- La serrure ou la clé / 16- Jardin secret / 17- La voiture à Eau
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Trente ans après sa fondation, Ange renaît prodigieusement. Respect."
Jules, le 18/11/2021
( mots)

Après Les Larmes Du Dalaï Lama qui avait enthousiasmé la critique, Ange tourna beaucoup. On sentait avec cet album une forme de retour aux sources. Les anciens membres étaient revenus pour servir d'ingrédients à la nouvelle recette d'Ange. Ô bien sur, on sentait les racines, le passé, mais le produit proposé était une petite renaissance.


En 1995, Gérard Drouot, producteur bien connu, propose à Christian Décamps de rappeler les membres fondateurs d'Ange pour une tournée à succès en France. Pour vendre davantage, on appellera ça "tournée d'adieu". Mais que les fans ne s'y trompent pas, Christian Décamps ne compte pas raccrocher. Au contraire, il compte faire de cette tournée un adieu à ses anciens comparses pour repartir de zéro ensuite. Même Francis son frère, resté fidèle jusqu'alors, s'en est allé. 


En 1999 donc, Ange est de retour après une pause studio de 7 ans. C'est la nouvelle mouture, le nouvel Ange. Le line-up est renouvelé, à l'exception du Père bien sûr : Tristan Décamps remplace son oncle aux claviers, Hassan Hajdi à la guitare, Thierry Sidhoum à la basse et Hervé Rouyer aux fûts. Cette joyeuse bande avait déjà œuvré sur le précédent album solo de Christian Décamps en 1997, Troisième étoile à gauche


La Voiture à Eau est donc le retour officiel d'Ange dans les bacs. A l'aune de l'an 2000, la musique a bien évolué, le rock (et encore plus le prog) n'est plus vraiment au goût du jour. Les Trust ou Téléphone qui avaient chassé Ange des charts quelques années avant sont eux-mêmes loin, très loin à cette époque. Les musiques urbaines s'installent doucement en France en laissant de côté guitares, basses et consorts.


Toutefois, à l'international, on assiste à un renouveau underground du mouvement prog grâce à un homme, Steven Wilson. Ce prodige livre des œuvres directement inspirées des légendes du genre en métalisant le tout avec son groupe Porcupine Tree. Quel rapport avec Ange me direz-vous ? Et bien dès l'écoute du premier morceau, les similitudes sont évidentes ("Le Rêve Est A Rêver (Deuxième Service)"). Le riff d'intro nous surprend vraiment et le reste du morceau tout autant. On se trouve face à du prog métallique composé remarquablement à la façon du britannique.


C'est véritablement l'album de la renaissance. Ce n'est pas une transition mais une fracture nette avec le son auquel le groupe nous a habitué. La voix de Christian a encore vielli, plus grave et plus rocailleuse, ce qui est ici un atout absolu notamment sur des morceaux à forte charge émotive ("Elle Fait Mes Rides", "Quelquefois"). 


Musicalement aussi les choses ont radicalement changé. Le jeu guitaristique d'Hassan Hajdi apporte un  un vent de fraicheur et d'énergie. Ses interventions se veulent à la fois clames et envoutantes ("Psychosomatique Génie") autant qu'elles peuvent être agressives et brutes ("Ethnies", "Coma Des Mortels"). Le tout est pourtant très cohérent et vraiment bluffant. Le nouveau gratteux prêtera même sa voix sur un titre ("Mémoires De Jacob Delafon"). Son chant est agréable et détonne lorsque l'on est habitué à M. Décamps depuis 30 ans. Ce titre est d'ailleurs un nouveau conte de toilettes comme ce fut le cas d' "Un Trou Dans La Case" sur Guet-Apens. On préfère celui-ci. 


Sur cet album, la cohésion entre les membres est totale. Chacun est à sa place et brille à sa façon. Thierry Sidhoum apporte un jeu de basse plus rond et plus funky ("La Voiture A Eau"). Et puis l'on découvre Tristan Décamps qui prend le relais aux claviers et chante aux côtés de son père Christian. On est bouche bée face aux capacités du bonhomme, notamment sur "Archimède".


A l'écoute de l'opus, on sait que l'éclectisme est de mise. On est face à du rock bien léché, à des balades bucoliques ("Patisonges et Mentisseries"), à des tendances jazzy ("La Voiture A Eau"), à du prog instrumental ("Eureka In Extenso") et même à des ambiances orientalisantes sur la pièce "Les Voleurs De Clés" qui nous rappelle les belles heures des Larmes Du Dalaï Lama. Dans le passé, autant de styles aurait pu constituer un défaut ou ressembler à de la dispersion. Mais aujourd'hui, malgré la variété des thèmes, on sent que le groupe est décidé, sûr de lui. Et ça fait plaisir.


Le disque est long, près d'1h15. Ah c'est sûr qu'avec la démocratisation du CD, les artistes poussent et se font plaisir. Plusieurs écoutes seront nécessaires pour apprivoiser cette œuvre. Le retour d'Ange en studio est très enthousiasmant, continuant à se renouveler sans cesse. Trente ans après sa formation, le groupe renait prodigieusement. Respect. 

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